Au terme d’une semaine de rencontres, de découvertes et d’échanges littéraires et culturels, la 13e édition de la Rentrée littéraire a connu son épilogue, le samedi 20 mars dernier à la faveur de la cérémonie de clôture ponctuée de remise de prix, au Musée de la Femme, Musso Kunda. Deux Maliens, à savoir Ibrahim Lansseny Couliblay et Amadou Chab Touré et le Sénégalais, Khalil Diallo, se sont hissés sur le podium.
Les rideaux sont tombés sur la 13e édition de la Rentrée littéraire du Mali 2021, le samedi 20 mars dernier, à la faveur de la cérémonie de clôture qui a consacré la remise de prix aux trois lauréats de cette édition. Il s’agit du grand Prix Ahmed Baba, du Prix Massa Makan Diabaté et du Prix de l’Union européenne du premier roman. On notait à cette cérémonie la présence de plusieurs personnalités, notamment les représentants du ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Hassane Demba Cissé, de l’Union européenne, Philipe Lafosse, et le directeur de l’Institut Français, Patrick Giraudo.
Deux jurys composés de trois membres, fins connaisseurs du livre, ont été chargés de la sélection des manuscrits de cette édition. Au moment de la vérité, le Prix Ahmed Baba doté d’une valeur de 3 millions de franc Cfa a été décerné au Sénégalais, Khalil Diallo, pour son roman « L’odyssée des oubliés » (L’Harmattan Sénégal 2020). Le jury a reçu quatorze (14) manuscrits dans cette catégorie, un tout petit peu moins que l’édition précédente qui en avait enregistré seize (16). L’ancien ministre Gaoussou Drabo et les écrivains Sami Tchak et Jean-Marc Turine composaient ce jury
« De l’émotion profonde »
« Les critères du prix Ahmed Baba sont la maitrise de la langue, l’intérêt du thème choisi, l’originalité dans la construction du récit et la qualité physique matérielle du livre (reliure et typographie) », précise le président du jury, Gaoussou Drabo. Selon les appréciations du rapporteur du groupe, Jean-Marc Turine, « le roman de Khalil présente une écriture assez classique si l’on s’en tient aux canaux de la langue académique quelque peu chevrotante de la part des grammairiens officiels. Il faut se réjouir de cette pertinence de l’auteur en utilisant une langue écrite d’un personnage qui est un analphabète. Et cette langue magnifiquement approximative apporte un enrichissement à la langue française en quittant les sentiers battus ». La mention spéciale du jury pour le Prix Ahmed Baba a été décernée à l’écrivaine Burkinabé, Monique Ilboudo, pour son livre « Carrefour des veuves » paru chez Les lettres mouchetées.
Quant au Prix Massa Makan Diabaté d’une valeur de 2 millions de francs Cfa et celui de l’Union européenne du premier roman (1 million Cfa), ils ont respectivement été attribués à Ibrahim Lansseni Coulibaly pour son roman « Le poids du serment » (Editions Tomboucctou 2020) et à Amadou Chab Touré avec « Le livre d’Elias » (La Sahélienne 2020). Le jury de ces deux prix, composé des Docteurs Moussa Sow, Touré Bintou Sylla et Mamadou Bani Diallo, a décerné la Mention spéciale du prix Massa Makan Diabaté à « Prêtre autrement » (La Sahelienne 2020) de Jean Somboro. Onze (11) manuscrits étaient en compétition pour le Prix Massa Makan Diabaté) tandis que le jury a enregistré une quinzaine d’ouvrages pour le Prix de l’Union européenne du premier roman.
« La qualité au rendez-vous »
Pour le choix du prix Massa Makan Diabaté, le président du jury, Moussa Sow, soutient qu’il a fallu, à lui et à ses collègues, plusieurs tours pour arriver à un choix final car « chacune de ces œuvres permet de renouveler le regard sur le monde sur les réalités, sur les rapports entre les êtres et les choses, sur la manière de traiter le réel, mais avec un sens esthétique et de la créativité », explique-il. A l’en croire, chaque œuvre est une expérience originale qui apporte en quelque sorte une certaine représentation du réel.
« Globalement, je dirais que la qualité était au rendez-vous », apprécie la rapporteur Bani Diallo évoquant le prix de l’Union européenne. A l’en croire, cette qualité s’est manifestée à travers l’écriture et la capacité des écrivains à véhiculer de l’émotion, surtout profonde. « Les auteurs ont su aller à la quête de l’humain et de l’exprimer de telle façon que le lecteur se sente impliqué, voire embarqué dans l’aventure humaine. Les sujets sont très divers. On était vraiment en littérature cette année », conclut-il.
Et ce n’est pas le directeur de la Rentrée Littéraire qui dira le contraire. Ibrahim Aya s’est surtout félicité de la réussite cette 13e édition et donne rendez-vous pour la 14e édition qu’il espère encore « plus ambitieuse ».