Exposition d’art : « Trauma » d’Harry Mensah exposée Taxi Bamako

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Le restaurant-galerie Taxi Bamako de l’Hippodrome accueille depuis le vendredi 27 novembre dernier la toute première exposition individuelle de l’artiste plasticien, Harry Mensah intitulée « Trauma, Human Expérience», une série de toiles qui plonge le visiteur dans les profondeurs de l’âme de l’artiste.

Les expériences et les vécus personnels, voilà ce que traduit la série Trauma de l’artiste peintre Harry Mensah dont cette toute première exposition individuelle met en avant un talent hors du commun. Un public nombreux se pressait au vernissage de l’exposition, le 27 novembre dernier, parmi lequel des personnalités et amoureux de l’art contemporain notamment M. Patrick Giraudo, directeur de l’Institut Français du Mali, M. Bart Ouvry l’ambassadeur de l’Union Européenne au Mali. 

Autodidacte, d’origine togolaise, quelque peu atypique, Harry Mensah vit et travaille à Bamako depuis 2016. Il abandonne l’école à la 2e année du lycée poussé par la précarité de sa famille et se lance dans de petits métiers comme tatoueur et coiffeur dans sa ville natale Motsé puis à Lomé la capitale. N’arrivant pas à joindre les deux bouts malgré ses efforts, Harry tente l’aventure au Burkina avant de passer la frontière pour Bamako où il trouve enfin sa voie dans la peinture.

L’artiste est quelque peu ébranlé par une vie chaotique, tatoueur et lui-même  tatoué, sans domicile fixe (SDF) et paria, il n’en fallait pas plus pour construire une image de légende, une vie de roman. Et pourtant Harry existe bien. C’est cette vie que l’artiste essaye de peindre sur ses toiles qui cependant ne respirent pas que les douleurs de sa traversée du désert. Cette série d’Harry est également dominée par l’amour symbolisé ici par la forte présence de la couleur rose sur chacune des toiles. Aussi, d’excellents souvenirs de l’artiste s’y sont exprimés. « la série « Trauma » parle de mes expériences personnelles, de mes vécus. C’est une histoire assez difficile mais qui est nuancée par l’amour.  Je pense qu’un artiste doit s’inspirer d’abord de lui-même. C’est pourquoi pour cette première exposition j’ai décidé de parler de mes propres expériences », l’artiste s’explique ainsi la gorge serrée par l’émotion.

« La peinture d’Harry Mensah est différente parce qu’il fait partie de cette marge dont sont sortis des génies, jadis Le Caravage, plus tard Egon Schiele, Pasolini au cinéma, Tupac pour le rap. Il y a cette filiation avec les hors normes, les écorchés vifs », compare Floréal Duran Directeur artistique de 5 Mondes Gallery et également son agent. Sa « première rencontre avec l’artiste à travers une de ses toiles à l’atelier Badialan I a été un choc émotionnel ». A l’en croire, avec « Trauma » Harry Mensah ose lever le voile sur une parcelle d’intimité, sur des larmes invisibles. « 20 petits formats qui vont également parler à tous les blessés de la vie, à toutes celles et ceux qui ont touché le fond mais se sont relevés », ajoute-il.

Le directeur de l’Institut Français de Bamako Patrick Giraudo a quant à lui, félicité Taxi Bamako qui constitue un réseau de promotion d’art contemporain, un élément majeur de l’économie de l’art. « Ce  marché des arts plastiques est encore petit mais vivant. Il faut l’encourager. C’est un espace de découverte pour les artistes qui comme Harry font ici leur toute première exposition » explique-il.

A noter que l’exposition « Trauma » reste ouverte au public jusqu’au 23 décembre prochain. Faites-y un tour et vous y serez agréablement surpris par le talent de l’artiste. 

Youssouf Koné   

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