Quelques jours après l’attaque du village d’Ogossagou pour la deuxième fois en l’espace d’un an on en sait un peu plus sur les circonstances de ce massacre qui a ôté la vie le 14 février dernier à une vingtaine de civils sans défense. Flash-back.
Ogossagou, située dans la région de Mopti, est de nos jours un village martyr, après une seconde attaque survenue le 14 février dernier. La première attaque l’année dernière a fait près de 160 morts selon de nombreuses sources concordantes. Cependant, il faut rappeler qu’après ce premier massacre, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta avait haussé le ton en condamnant l’acte, mais tout en instruisant à la hiérarchie militaire de prendre des dispositions pour que de pareil massacre ne se reproduit plus.
C’est dans cette optique qu’un poste a été créé à quelques encablures du village composé d’éléments mixtes de la gendarmerie, de la garde nationale, des éléments de l’air mais aussi de l’armée de terre, le tout baptisé compagnie Kamandian. Il nous revient que dans le cadre de l’opération Maliko, il a été décidé de faire des réaménagements au niveau des théâtres d’opération pour plus de maillage des éléments sur le théâtre des opérations.
Ainsi, selon nos sources, se rendant compte que les éléments du poste avaient longuement dépassé le délai de relève, les rendant inefficace, la hiérarchie a opéré par une nouvelle tactique. Il s’agit de faire descendre ces éléments de la compagnie Kamandjan de leur poste et mettre à contribution tous les postes qui se trouvent tout autour d’Ogossagou (il s’agit notamment de Boulkessi, Mondoro, Diongani, Koro, Bankass) de mener des patrouilles permanentes de jour comme de nuit pour veiller sur la sécurité des personnes et de leurs biens dans la zone.
« C’est quelques heures seulement après que les éléments du poste d’Ogossagou eurent plié bagages que le village, côté peul, a été violemment attaqué par des assaillants. Plusieurs personnes ont été tuées de façon atroce et d’autres ont été pourchassées jusque dans la brousse », a regretté un rescapé.
Même si les avis divergent sur le bilan, une chose est évidente : des habitants de ce village ont été tués sans distinction d’âge, de sexe et surtout de façon inhumaine. Ce second forfait a, selon nos sources, poussé les plus hautes autorités à nommer un nouveau commandant interarmes théâtre-centre (PCIAT-Centre). Il s’agit du colonel-major Félix Diallo, un officier valable tout comme son prédécesseur le général Kéba Sangaré (premier Africain à recevoir le prix international du Bouclier Bleu de l’Unesco).
Depuis sa prise de fonction en février 2019 en qualité de chef major de l’armée de Terre, le général Kébé Sangaré, n’a jamais fait une semaine dans son bureau.
Massacre d’Ogossagou : la mère d’un colonel de l’armée parmi les victimes
Le village d’Ogossagou a été pour la énième fois victime d’un massacre cette année occasionnant de nombreuses pertes en vie humaines dont des enfants et des vieilles personnes. Cette tuerie est intervenue juste une année après une autre au cours de laquelle environ 160 personnes ont perdu la vie. Les assaillants agissent toujours avec le même mode opératoire.
Se comporter comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Conséquence, personne n’est épargnée. Et pour cette dernière attaque, c’était le même scénario macabre au cours duquel la mère d’un colonel a laissé la vie. D’après de nombreuses sources, elle a été complètement brûlée dans sa chambre en compagnie d’autres victimes, presque tous jeunes.
Kassoum Théra