1ère JOURNEE DU REAO-MALI DE L’ENTREPRENARIAT JEUNES : Mme Touré Aïssata Diakité partage ses expériences avec des jeunes entrepreneurs

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La 1ère Journée REAO-Mali de l’entreprenariat jeunes s’est tenue le samedi 17 juin 2023 à l’hôtel Azalaï. Cette journée, selon les membres du Réseau de l’entreprise en Afrique de l’Ouest (REAO-Mali), vise à transmettre leurs expériences à la jeune génération afin de contribuer au développement de l’esprit d’entreprise et lutter contre le chômage des jeunes du Mali. Cette 1ère Journée comprenait 3 activités, à savoir, CEO TALKS ; Club entrepreneurs de l’IUG ; Business Plan Challenge. L’invitée du CEO TALKS était Mme Touré Aïssata Diakité (Présidente du Groupe Zabbaan) qui a partagé ses expériences avec des étudiants et des jeunes entrepreneurs. A l’issue de la compétition de la rubrique Business Plan Challenge, trois jeunes lauréats ont été sélectionnés pour bénéficier de l’accompagnement du REAO.

n introduction de la Journée, Sidi Dagnoko, manager général de l’agence conseil en communication et marketing Spirit McCann Erickson (membre du REAO-Mali) a signalé qu’au REAO-Mali le leadership au féminin est largement établi et met les dames et les jeunes en lumière pour leur faire avancer. « Durant la journée, nous allons parler de l’entreprenariat féminin, d’agrobusiness et l’agro-industrie avec ses blocages, ses freins et comment contourner ces difficultés. Mme Touré Aïssata Diakité (Présidente du Groupe Zabbaan) a pu contourner ces difficultés. Et elle va partager ses expériences avec les jeunes entrepreneurs et les conseiller… », a-t-il introduit.

Dans ses mots d’ouverture de la journée, Dr. Awa Diarra (Présidente du REAO-Mali) estime que le Réseau de l’entreprise en Afrique de l’Ouest fait du plaidoyer économique pour améliorer l’environnement des affaires au Mali. « Nous avons aussi fait le choix de faire du REAO-Mali un stimulateur et un incubateur d’entrepreneurs. Nous encourageons et soutenons mieux l’entreprenariat des jeunes au Mali », a-t-elle affirmé. Elle a fait savoir que l’organisation de la 1ère Journée REAO-Mali de l’entreprenariat jeunes est consécutive au succès renouvelé de son événement phare, la « Rentrée annuelle du REAO » qui s’adresse aux autorités politiques, économiques du pays et de ses Partenaires Techniques et Financiers. Après ce succès, les membres du REAO-Mali ont décidé de dédier une journée à l’entreprenariat Jeunes. « N’ayant pas bénéficié de soutiens au démarrage de leurs entreprises à l’époque, les membres du REAO-Mali souhaiteraient transmettre leurs expériences à la jeune génération pour ainsi contribuer au développement de l’esprit d’entreprise et lutter contre le chômage des jeunes. Le REAO-Mali est accompagné dans cette initiative par la Banque mondiale, les Ambassades des Pays-Bas et du Danemark ainsi que le Pnud », a-t-elle fait savoir.

La 1ère édition de la « Journée REAO de l’Entreprenariat Jeunes » était déclinée en 3 évènements en faveur des jeunes entrepreneurs.

La première activité était le CEO TALK qui est à sa 7è édition. « Le CEO TALK est une tribune de dialogue direct, un espace de réflexion, d’échanges et de partage d’expérience entre un chef d’entreprise confirmé et les jeunes entrepreneurs ou encore des étudiants sur le banc des écoles.  Il s’agit pour le chef d’entreprise invité de parler de son parcours, de ses difficultés, de ses succès et les ressorts qui lui ont permis d’atteindre ce niveau dans l’entreprenariat. Le chef d’entreprise est également disponible pour répondre aux questionnements des jeunes des écoles et instituts de commerce, de management du pays », a indiqué Dr. Awa Diarra. L’invitée de cette édition était Mme Touré Aïssata Diakité, Présidente du Groupe Zabbaan. Le thème était « Entreprenariat féminin et agro-business, comment faire sauter les verrous ».

 « Le Mali a un trésor qui n’est pas l’or mais l’agriculture

et la valorisation de ses produits »

Dans son introduction, Mme Touré Aïssata Diakité a révélé que c’est sa mère (transformatrice agroalimentaire) qui lui a transmis le virus de l’entreprenariat. Elle a signalé que le Zabbaan est le fruit le plus célèbre du Mali et il est le seul fruit qui est consommé par tous les âges du Mali. Elle a fait savoir que quand elle était petite, elle était un garçon manqué qui allait cueillir dans la forêt entre Mopti et Sévaré le Zabbaan qui, selon le dicton à Mopti, a le don de réunir les animaux et les hommes de la savane. Parce qu’à ses dires, c’est une liane sauvage qui s’étale d’un arbre à l’autre pour marquer son territoire. « Et quand nous allions chercher le Zabbaan, il était rare de ne pas croiser un serpent ou d’autres animaux », a-t-elle dit.

Sur son entreprenariat, elle a révélé que la philosophie du Zabbaan a été créée autour de la rencontre des communautés de Mopti au marché de Somadougou qui regroupait toutes les ethnies du Mali.  Elle a indiqué que les petites filles qui rêvent deviennent des femmes avec des visions. « Quand on est enfant hyperactive qui fait beaucoup de bêtises à la maison, on peut réaliser beaucoup de choses. C’était mon cas quand j’étais petite. Mopti est une région qui m’a fait comprendre qu’avec le secteur agricole, on peut aller au-delà de tout ce qu’on peut espérer dans la vie. Aujourd’hui Zabbaan s’étale dans plusieurs lieux. Mais ce qui me fait réellement tenir, c’est ma culture et l’environnement qui m’ont formatée et le fait que nous arrivons à faire vivre des populations très démunies, nous arrivons à leur apporter le sourire. Elles arrivent à envoyer des enfants à l’école parce que nous avons acheté des matières premières chez elles. Cela n’a pas de prix et nous nous sentons utiles et nous ne pourrons pas abandonner », a-t-elle indiqué. 

Elle a fait remarquer que le Mali a un trésor qui n’est pas l’or mais l’agriculture et la valorisation de ses produits. « Par exemple, avec la mangue, le Mali peut assurer son autosuffisance alimentaire. L’Afrique a encore le potentiel de révolutionner le monde de la parapharmacie et voire de la médecine avec ce qu’il y a dans nos savanes. Il faut que les Africains arrivent à préserver ce trésor. Et cela est un combat commun au sein de Zabbaan pour tenir notre activité au-delà des jus, des tisanes et les confitures que nous faisons avec beaucoup de réflexions, beaucoup de rédactions et beaucoup de recherches à l’interne, accompagnées de beaucoup de difficultés », a-t-elle dit.

Après ses études en France et diplômée en Agrobusiness, Aïssata Diakité a monté son entreprise agroalimentaire avec la marque Zabbaan Holding pour valoriser les jus des produits locaux des filières traditionnelles peu développés au Mali et peu connus sur le marché international comme le Zabbaan (le fruit d’une espèce de lianes sauvages auquel l’entreprise tire son nom), le baobab, l’hibiscus, le kenkeliba et le moringa. « Notre objectif est de mettre sur le marché une gamme accessible, à la portée de tous, et qui mettra aussi un plus valu à la santé des consommateurs. C’est donc une gamme de produit nutritif et de bonne qualité. C’est pourquoi nous sommes en train de travailler sur la filière baobab qui est riche en calcium et en vitamine C, et qui va permettre d’enrichir tous les produits », a-t-elle dit. Elle s’est ensuite soumise aux questions des jeunes. En réponse à la question sur les difficultés qu’elle a rencontrées, Aïssata Diakité a fait remarquer que les difficultés sont inhérentes à la vie d’entrepreneur et qu’il faut beaucoup méditer pour surmonter ces difficultés. « Il faut savoir transformer les difficultés en opportunités. Car les difficultés ne finissent jamais. Seulement, il faut chercher à les surmonter », a-t-elle conseillé. Comme principale difficulté, elle a évoqué la difficulté d’accès aux financements des banques.

A la question si tout le monde peut devenir entrepreneur, Aïssata Diakité a dit que pour être entrepreneur, les jeunes doivent accepter de travailler, de persévérer et de souffrir dans le travail. « Pour être entrepreneur, les jeunes doivent avoir les reins solides. Ils doivent croire en eux-mêmes et oser entreprendre », a-t-elle prôné.

La 2è activité de la Journée était centrée sur la présentation des membres du « Club entrepreneurs de l’IUG ». Dans cette présentation, Sory Ibrahim Makanguilé (membre du REAO) a signalé qu’il avait été décidé lors de la 5è édition du CEO TALKS de mettre eplace des clubs d’entreprenariat dans les établissements scolaires qui sont des cadres de préparation des jeunes qui ont la fibre entrepreneuriale. « L’objectif du lancement officiel de ce club est de motiver d’autres groupes de jeunes à suivre cet exemple et de bénéficier de l’expertise des membres du REAO. C’est dans ce cadre que le  » Club entrepreneurs de l’IUG » a été créé », a fait savoir Sory Ibrahima Makanguilé.

 Les lauréats 2023 du « Business Plan Challenge »

La 3è activité de la Journée était le « Business Plan Challenge ». Initié par le REAO-Mali en partenariat avec la Banque mondiale, ce projet met en compétition des jeunes entrepreneurs à travers une présentation structurée et argumentée des documents projets dont ils sont initiateurs. Les jeunes « futurs patrons » d’entreprises ont défilé devant le jury pour le convaincre du bien-fondé de leur modèle économique. A l’issue de ces présentations, le jury composé de Chefs d’entreprises expérimentés a choisi les trois lauréats dont les projets ont eu leur consentement.

Les 3 lauréats sont Maliyiriden de Messeda Mint Sarr (1er Prix qui a reçu un trophée et dont le projet portait sur la transformation des fruits en jus naturel et sirop ans apport chimique), New Generation de Harouna Diallo (2e dont le projet portait sur la diminution des déchets de Bamako) et Agrowomen de Fily Kéita dont le projet consistait à ajouter de la valeur ajoutée aux céréales pour éviter la consommation des céréales importées.

Le Prix du projet innovant a été attribué à Takana de Cheick Oumar Koné. Son projet portait sur la programmation de la bouteille de gaz à partir du téléphone portable afin d’éviter les fuites de gaz.

Ces 3 lauréats recevront des dotations en équipements informatique et bénéficieront de l’encadrement technique d’Impact et l’accompagnement du REAO et la Représentation Mali de la Banque Mondiale.

Au départ, ils étaient plus de 200 jeunes à soumettre un projet à l’équipe d’organisation du Business Plan Challenge.  La structure Impact Hub a été chargée de traiter les dossiers et faire la présélection de 10 projets sur la base des standards du métier. Les porteurs de ces 10 projets ont été incubés en Boot camp par Impact Hub du 5 au 7 Juin 2023 pour les aider et mieux formuler leur projet, améliorer le modèle économique, préparer la présentation.

Rappelons que le Réseau de l’entreprise en Afrique de l’Ouest (REAO-Mali) est une association professionnelle, apolitique à but non lucratif. Il a été créé par un groupe d’entrepreneurs motivés et soucieux d’améliorer l’environnement des affaires en Afrique de l’Ouest, nécessaire à l’essor d’un secteur privé fort et dynamique qui serait en mesure de contribuer au développement économique des pays de la sous – région et de faire la promotion de l’entrepreneuriat dans un écosystème économique et financier sécurisé et dynamique.

Le REAO-Mali est composé de chef d’entreprises qui ont créés et développer des entreprises au niveau national et régional. Il mène ses actions via le plaidoyer économique pour l’amélioration du cadre des affaires. L’organisation agit aussi activement pour la promotion de l’entreprenariat jeunes seul bon vecteur crédible pour la création d’emplois de masse et la lutte contre la pauvreté.

                            Siaka DOUMBIA

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