SITAN SO SOUMANO, AUTEURE DU LIVRE « LE RÉVEIL DE L’AFRIQUE » : « Le Réveil de l’Afrique » un appel à une prise de conscience des africains notamment la jeunesse africaine »

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Nombreux sont les écrivains qui s’inspirent de leur propre vécu, de leurs expériences personnelles traversées au cours de leur vie. Ils écrivent d’abord pour eux, ensuite pour les autres et pour une cause qui leur tient à cœur. La jeune dame, Sitan So Soumano, infirmière obstétricienne qui poursuit des études pour devenir sage-femme, fait partie de cette catégorie d’auteurs. Elle vient de publier chez « La Sahélienne » son tout premier recueil de poèmes intitulé « Le réveil de l’Afrique ». Elle a bien voulu répondre à nos questions sur cet ouvrage qui ne sera certainement son dernier.

Aujourd’hui-Mali : Bonjour, pouvez-vous nous présenter votre ouvrage « Le Réveil de l’Afrique » ?

Sitan So Soumano : « Le Réveil de l’Afrique » est un recueil de poèmes de 59 pages qui traite plusieurs thématiques, notamment les problèmes auxquels l’Afrique fait face, la richesse culturelle de ce continent et aussi les épreuves que j’ai traversées dans ma vie. Des épreuves qui ont fait de moi l’écrivaine que je suis devenue. « Le Réveil de l’Afrique » est surtout un appel à une prise de conscience des Africains, notamment la jeunesse africaine face aux nombreux défis que connait l’Afrique aujourd’hui.

 Pourquoi le choix de ce titre « Le réveil de l’Afrique » ? Qu’est-ce qui vous l’inspire ?

Le choix du titre repose sur mon amour pour l’Afrique, la force qu’elle incarne. Je souhaite que le peuple africain en général et la jeunesse en particulier se servent de cette force qui somnole en eux pour un changement. Nous devons juste croire en nous pour faire prospérer notre continent qui dispose d’immenses richesses naturelles et humaines.

Pourquoi des titres  dédiés au fleuve Niger ?

 Le fleuve Niger est une grande source d’inspiration pour moi en tant qu’écrivaine. C’est au bord de ce grand fleuve que me sont venues mes premières envies d’écrire. J’y allais très souvent pour apprendre mes leçons et ce fleuve est devenu pour moi un confident avec le temps. C’est ainsi qu’un soir, mon confident a pris une couleur multicolore à mes yeux et là, je l’ai regardé avec plus de cœur et de concentration en me disant que c’est ce grand fleuve qui nous procure de l’eau potable, du sable pour la construction de nos belles maisons et c’est aussi grâce à ce fleuve Niger que nous avons de l’électricité. Un soir, j’ai écrit mon premier poème Le fleuve Niger et c’est ce jour qu’est née l’écrivaine que je suis et que je serai.

  Quel est message se trouve dernière  le titre  « Les Albinos » ?

Avec ce poème, j’invite la société à voir les albinos comme tout autre être humain. Qu’on arrête de les stigmatiser. Je veux qu’on arrête de les sacrifier à des fins rituelles car ils sont humains, comme nous tous. Nous ne sommes différents que par notre couleur de peau.

« Ma religion » un réquisitoire contre le djihadisme ?

Oui ! De nos jours, l’on essaie de faire passer l’islam pour une religion de terreur. Mais loin de là, l’islam est la plus belle des religions qui puisse exister si elle est bien comprise. Un bon musulman ne tue pas son prochain. Comment une religion qui interdit de tuer, peut-elle ordonner de verser le sang humain ? J’appelle les individus qui se font appeler djihadistes d’arrêter de nuire au nom de l’Islam qui est une religion de paix, d’amour et de pardon.

Que voulez-vous exprimer par « L’émigré africain » ?

C’est pour dire à nos frères immigrés ou ceux tentés par l’immigration que l’Afrique est le seul continent qui ne les trahirait jamais. Qu’ils n’oublient pas nos coutumes et traditions après des séjours sur un autre continent. Je veux que l’Africain, où qu’il se trouve, vante l’Afrique à travers sa personne et surtout qu’il baisse très souvent son regard pour contempler sa belle couleur et qu’il n’oublie pas d’où il vient ou renier ses valeurs et sa culture africaines.

 « Ma terre natale », un hommage à Yopougon, votre ville natale ?

C’est un vibrant hommage à Yopougon en particulier et à la Côte d’ivoire en général. Yopougon est mon premier palais sur terre, voilà pourquoi je rends hommage à la première terre à m’accueillir. Ma terre natale est une façon pour moi d’exprimer ma douleur de m’être séparée de Yopougon et de la Coté d’Ivoire en venant dans mon d’origine, le Mali, suite à la crise sociopolitique qu’a connue mon pays d’accueil. C’est pourquoi, vous verrez ce passage : Rêve arraché, brisé, anéanti par la guerre (mes amis d’enfance et moi rêvions toujours de porter le bleu-blanc, tenue des lycéens ivoiriens).

Qu’est-ce qui vous à motivée à devenir écrivaine ?

Ce sont surtout les dures épreuves que j’ai eu à traverser et mon inspiration par le fleuve Niger. Je me suis mariée à 17 ans, j’ai quitté mon foyer un mois avant mes 19 ans, une période durant laquelle j’ai perdu 3 enfants en 10 mois. J’ai divorcé pour cause de violences conjugales.

Malgré toutes ces épreuves, je me suis relevée pour me battre pour mes convictions. Je voudrais dire aux personnes qui ont traversé ou qui traversent ce genre d’épreuves, de ne jamais abandonner et se battre quoi qu’il arrive. On ne doit pas se laisser décourager par ces épreuves. Au contraire, elles doivent nous fortifier.

Avez-vous d’autres projets d’écriture ?

Oui, comme le dit toujours : « Je vais écrire jusqu’à ce que mon corps et mon âme se trahissent », jusqu’à ce que l’Afrique se libère. J’ai des manuscrits non encore édités. Ce sont des récits, des contes entre autres. J’ai surtout écrit un récit de ma petite vie puisque ma vie est un livre que je suis moi-même obligée d’écrire. Mes prochains ouvrages ne tarderont à voir le jour. J’attends juste le bon moment pour les faire éditer. 

        Réalisée par Youssouf KONÉ

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