A côté de l’or (jaune) dont il est le 3è producteur en Afrique avec 60 tonnes en 2019, le Mali dispose, par la grâce de Dieu, de beaucoup d’ors verts que sont les biocarburants. Le potentiel de développement des biocarburants au Mali est extraordinaire disait un responsable de l’Agence nationale des biocarburants (Anadeb). Parmi ces biocarburants, le pourghère occupe une place de choix à cause de son impact environnemental, économique et social. En effet, cette plante dont le nom scientifique est Jatropha, est cultivée depuis la nuit des temps au Mali pour servir de haie vive dans les champs, de brise-vent. Elle s’adapte facilement à des sols arides et semi-arides. De nos jours, son huile sert à produire de l’électricité et du carburant pour des moteurs bien adaptés.
Le jatropha n’est pas une matière première comestible, comme le soja ou le maïs. Sa culture n’entre donc pas en concurrence avec la production agricole à des fins alimentaires et n’encourage pas la déforestation. Le jatropha est présenté comme le carburant du futur par beaucoup de spécialistes.
Le 03 décembre 2008, un Boeing de la compagnie aérienne Air New Zealand a décollé de l’aéroport d’Auckland avec, dans son réservoir, un mélange d’essence et de biocarburant à base d’huile de jatropha. Cet évènement marque un jalon dans le développement du jatropha comme biocarburant. Il y a beaucoup de places pour le développement de cette plante dont le Mali est le premier producteur au monde. Aux responsables compétents de prendre, avec volontarisme, des actions vigoureuses dans les domaines de la recherche, de la production et de la transformation de cette plante. Avec en ligne de mire la création de la richesse et des emplois pour les jeunes. La terre ne manque pas au Mali pour ce faire.
La canne à sucre est, de son côté, une matière première pour les biocarburants. Pour l’alimentation des sucreries de Sukala et de Nsukala de Markala, la canne à sucre est produite à large échelle. Après récolte, une certaine quantité de cette production est brûlée chaque année, inutilement, nous apprend-on. Alors que cette quantité peut servir à produire du biocarburant, du bioéthanol par exemple.
Boubacar Sidibé Junior