MAMOUTOU TOURE « BAVIEUX », PRESIDENT DE LA FEMAFOOT : «Notre souhait est de finir le championnat national pour sauver l’essentiel»
Le président de la Fédération malienne de football (Fémafoot), Mamoutou Touré « Bavieux », a animé une conférence de presse le mardi 30 juin 2020 au Patronat pour donner la bonne information aux journalistes par rapport aux démarches entreprises par le Comité exécutif de la Fémafoot pour la reprise des compétitions et le fonds de la Fifa alloué aux différentes fédérations. Des informations qui avaient fait l’objet de beaucoup d’interprétations infondées de la part de certains journalistes et animateurs sportifs.
A l’entame de ses propos, Mamoutou Touré « Bavieux » président de la Fédération malienne de football (Fémafoot), a fait observer une minute de silence pour la mémoire des acteurs sportifs disparus dont le journaliste sportif Ousmane Koné dit « Puissant » de la radio Fr3, avant de planter le décor de la conférence de presse. « Le Comité exécutif de la Fémafoot a jugé nécessaire de rencontrer la presse sportive pour lui expliquer les démarches que le Comité exécutif de la Fémafoot a eu à entreprendre par rapport à la reprise du championnat national de football et parler également du Fonds d’urgence que la Fifa s’apprête à allouer à toutes les fédérations et à toutes les confédérations », a-t-il introduit. Il a par la suite démenti l’information faisant croire qu’il y avait une brouille entre la Fédération et le ministère de la Jeunesse et des Sports. « C’est avec humilité que je dis qu’il n’y a aucun problème entre la Fédération malienne de football et le ministère des Sports, même si c’est vrai, il y a un moment, nous ne sommes pas retrouvés pour restituer un certain nombre de choses », a-t-il dit.
Il a informé les journalistes que le Comité exécutif a eu, auprès du ministre des Sports, l’acquisition d’une parcelle au niveau de Kabala pour la construction d’un Centre technique moderne. « Cela prouve à quel point le ministre des Sports s’est engagé personnellement pour aider la Fémafoot en cela. Beaucoup de choses se disent aujourd’hui dans la presse pour faire croire que la Fémafoot a des problèmes avec le département de tutelle. Je le dis très clairement, nous n’avons aucun problème avec le département de tutelle. De la mise en place de mon bureau jusqu’au moment de la conférence, c’est la disponibilité totale du ministre des Sports et de ses collaborateurs qui nous a accompagnée dans tout ce que nous avons entrepris », a-t-il démenti.
« Les conditions qu’on veut mettre sur place doivent
nous permettre de jouer le championnat »
Sur la suspension du championnat national à cause de la Covid-19, le président de la Fémafoot a rappelé que la Fémafoot a été la première fédération à suivre la démarche de l’Etat en suspendant les compétitions nationales jusqu’à nouvel ordre. Et le Comité exécutif, dans un élan de solidarité, a approché le département pour remettre une somme de 5 millions Fcfa au ministère de la Santé pour la lutte contre la Covid-19.
Pour la reprise du championnat national, Bavieux a fait savoir que le Comité exécutif a informé la Caf et la Fifa de son intention de reprendre le championnat dès lors que les mesures sanitaires permettraient de le faire. «Aujourd’hui, beaucoup de pays ont repris leurs compétitions. Nous avons estimé au niveau du Comité exécutif que la complexité actuelle du football malien ne peut trouver une solution idoine que lorsque notre championnat sera terminé. Après analyse de la situation, nous avons dit qu’il faut continuer. En reprenant le championnat pour jouer la 22e journée, cela permettra de dénouer le championnat et de connaître 15 équipes sur les 17 qui doivent être maintenues en première division pour la saison 2020-2021 et les 6 qui doivent être relégués en 2e division».
« En jouant seulement la 22e journée du championnat, on aura déjà 15 clubs sur 17 qui seront maintenus en première division. Les 2 autres seront déterminés par les matches du Play-off. Mais au-delà de tout ça, nous avons estimé qu’il faut mettre l’être humain au centre de notre évaluation parce que la maladie a fait tellement de ravages dans beaucoup de pays que nous sommes tenus, en tant que responsables, d’avoir une préoccupation. C’est comme ça que nous avons écrit au département des Sports, comme il est de coutume, pour dire que nous souhaiterons reprendre les compétitions si le département de tutelle estime que les conditions sont réunies pour le faire. Le Ministère a répondu qu’il a pris acte de notre correspondance, mais qu’il va s’en référer au ministère de la Santé par le truchement du Comité scientifique. Sur les conseils de Dr. Adama Sangaré de la Commission médicale de la Fémafoot et d’autres spécialistes de la médecine, nous avons commis une commission pour faire des propositions qui consistent, entre autres, à jouer les matches à huis clos ; le test de tous les acteurs avant le début de la compétition ; la mise en place par le Comité exécutif d’un protocole sanitaire auprès de tous les clubs, tous les stades, toutes les commissions qui doivent participer à l’organisation du championnat. Ces propositions ont été envoyées au Comité scientifique pour la reprise du championnat. La réponse du Comité scientifique, qui est un avis, est que le protocole sanitaire avec deux points de plus peut permettre de jouer le championnat.
Après, il y a eu la réaction du département qui est normale. Cet avis disait que l’avis du Comité scientifique est aussi lié à l’avis de la Commission de défense présidée par le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéïta. Tout cela est normal. Puisque c’est le Comité scientifique qui a instruit au département des Sports la fermeture des stades. Nous voulons simplement dire qu’aujourd’hui, les conditions qu’on veut mettre en place doivent nous permettre de jouer le championnat. Vouloir nous amener sur une autre réflexion, veut dire de reprendre le championnat l’année prochaine avec les mêmes équipes. Cela peut nous coûter cher car l’aspect transport aérien sur les régions du Nord est compliqué. […] Nous voulons faire en sorte que le Tout Puissant puisse nous assister pour qu’on puisse jouer la 22e Journée, éventuellement le Carré d’As et le Play-off pour avoir une saison normale. Ceux qui ne sont pas de notre avis et qui se préoccupent de la santé de leurs joueurs n’ont pas tort. Il faut qu’on s’entende sur l’essentiel. Quoi qu’on fasse, on est obligé de jouer au ballon. Personne ne peut nous dire qu’on arriverait à endiguer la Covid-19 d’ici la fin de l’année 2020 ou 2021″, a-t-il largement expliqué.
Bavieux a conseillé aux Maliens de ne se faire peur et de positiver tout cela en ayant à l’esprit que le Comité exécutif a l’obligation de soutenir le Protocole sanitaire de l’Etat. Selon lui, les clubs doivent être assistés parce que les gens commencent à s’adapter à la Covid-19 en s’assurant du respect des mesures barrières édictées. « Nous n’allons pas vivre en vase clos. On peut ne pas aimer le président de la Fédération ou les membres du Comité exécutif, cela est aussi humain, mais sauvons l’essentiel. Car depuis 2015, on n’arrive pas à jouer au ballon au Mali. Pour une des rares fois, on est arrivé à organiser un championnat qui est en train de sortir le football de l’ornière. Il ne faut donc pas que nous rations cet élan. Ce qui va nous amener dans des complications », a-t-il conseillé.
Il a fait savoir que pour la reprise du championnat, le Comité exécutif a décidé d’aider les clubs, les Ligues et tous les autres acteurs qui se débattent dans des difficultés. En prélude à cette reprise du championnat, le Comité exécutif a décidé de doter en équipements les Ligues, les clubs de Ligue 1, les clubs de foot féminin, les commissions : ballons, survêtements, des maillots, des masques, des thermo flash, des kits de lavage des mains.
Fonds d’urgence Covid-19
Parlant du fonds Covid-19, Bavieux a donné des éclaircissements sur ce fonds initié par la Fifa. Il a rassuré et pris l’engagement que quand cet argent va venir, il sera judicieusement partagé entre tous les acteurs du football malien. Il a salué l’initiative du président de la Fifa pour ce fonds d’urgence qui vient à point nommé pour aider les acteurs du football car la Covid-19 a impacté sur tout ceux qui sont autour du football, à savoir les joueurs, les responsables de clubs, les journalistes, les supporteurs, tous ceux qui ont un intérêt lié à la gestion du football et qui sont affectés par la pandémie. C’est un fonds de solidarité qui doit être alloué à toutes les fédérations. Il a juré que ce fonds d’urgence n’est pas encore arrivé dans la caisse de la Fédération. Il a conseillé aux uns et autres d’être patients pour avoir la réelle information sur ce fonds pour la communiquer.
Fonds opérationnel de la Fifa
S’agissant du coût du fonds opérationnel donné la Fifa donné aux fédérations et qui s’élève un 1 million de dollar, Bavieux a informé qu’aucune Fédération n’a bénéficié de la totalité de cette somme. C’est un acompte de 500 000 dollars qui est donné courant janvier avec des critères bien définis. Il est conditionné à l’organisation du championnat national. « Les premiers 500 000 dollars donnés pour couvrir les dépenses opérationnelles, c’est-à-dire, le fonctionnement de la Fédération, le paiement des salaires des travailleurs de la Fédération, l’entretien des installations de la Fédération, l’électricité, le téléphone, les compétitions, le fonctionnement des structures de l’année 2020. Et le reste des 500 000 dollars, selon le président de la Fifa, ne sera pas payé avant 2021.
Les recettes de la Fédération proviennent de la subvention de la Fifa, la subvention de la Caf et le sponsoring d’Orange-Mali. A la date d’aujourd’hui, le contrat avec Orange n’est pas signé parce qu’Orange a été hésitante par rapport à la reprise du championnat. En partageant les 500 000 dollars qui sont arrivés à la Fédération entre nos structures déconcentrées, comment est-ce que la Fédération va fonctionner ? Je rappelle que l’organisation du championnat coûte 1 079 000 000 Fcfa. La totalité des subventions de la Fifa, de la Caf, d’Orange, ne couvre pas le budget du championnat. C’est pour dire qu’au niveau de la Fédération, il y a beaucoup de difficultés », a-t-il fait comprendre.
Il a ajouté que si aujourd’hui le championnat ne reprenait pas, comme certains le souhaitent, il n’est pas évident que l’année prochaine la Fémafoot puisse obtenir le montant de 1 079 000 000 Fcfa pour jouer le championnat prochain. « Le montant de 1 079 000 000 Fcfa. C’est un budget adopté et approuvé par le Comité de normalisation (Conor) entouré d’une petite commission composée de Moussa Konaté, Modibo Coulibaly, Hamala Nimaga, Hassan Cissé, Mohamed Sissoko et Ibra. A cette époque, nous n’étions pas aux affaires », a-t-il clarifié. Il a sollicité l’union et l’entente des uns et des autres pour la recherche de gros sponsors. Il a soutenu que des dispositions sont prises aussi par le Comite? exécutif pour le championnat de 2ème division afin d’assurer la montée en première division des 3 autres clubs qui complèteront à 20 les 17 maintenus en D1 pour la prochaine saison 2020-2021.
Il a aussi informé du projet du Centre technique à Kabala dont le dossier avance normalement. Il a dit que le Mali est l’un des pays au monde à bénéficier d’un deuxième Centre technique parce que le Centre de Kayo ne répond plus aux normes. La première pierre du centre de Kabala sera bientôt posée.
Il a informé de la formation des directeurs techniques. Le dossier d’appel à candidature sera bientôt lancé.
Siaka DOUMBIA