COUVRE-FEU POUR CAUSE DE CORONAVIRUS : Les Maliens se prononcent !

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Dans le cadre de la lutte contre la propagation du nouveau coronavirus (Covid-19) dans le pays, le président de la République a décrété, le mercredi 25 mars dernier, un couvre-feu sur toute l’étendue du territoire national, entre 21h à 5h du matin. Nous avons fait un micro-trottoir pour recueillir les impressions de la population sur l’application de cette mesure de lutte contre le Covid-19.

Aujourd’hui, notre pays compte plusieurs cas confirmés du coronavirus avec le décès de trois personnes. Ce qui justifie l’inquiétude des autorités qui ont vite riposté en mettant en place des mesures de prévention pour stopper la propagation du virus. Parmi ces mesures, il y a le couvre-feu qui a été décrété par le président de la République il y a environ une semaine. Mais ce couvre-feu, bien que salutaire, n’est pas accepté par toute la population.

En effet, si certains Maliens s’y plient sans rechigner, d’autres par contre, désapprouvent ce couvre-feu. C’est le cas de Moussa Kéïta, agent de sécurité dans un bar à l’Hippodrome. Pour lui, cette mesure projette les agents de sécurité dans le chômage. « C’est vrai que le couvre-feu a été instauré par les autorités afin de nous protéger contre la pandémie du coronavirus, mais cela n’arrange pas les agents de sécurité. Vous savez, la plupart des agents de sécurité travaillent dans la nuit devant les boîtes de nuit, les bars, etc. Avec cette mesure, ça sera très difficile pour eux de travailler. Comment vont-ils faire pour subvenir aux besoins de leur famille ? Pendant cette période, la majeure partie de nos éléments vont forcément partir en chômage technique », dit-il.

Abondant dans le même sens, Drissa Sangaré, vendeur de voitures à Hamdallaye ACI, explique que le couvre-feu handicape plusieurs Maliens dans leurs activités. « Comme tous les Maliens, nous sommes handicapés par ce couvre-feu. Nous n’arrivons plus à mener correctement nos activités. Vous savez, les acheteurs viennent regarder les voitures dans la journée, mais c’est pendant la nuit que la majeure partie vient conclure la vente. C’est-à-dire, ils payent la nuit. Avec cette mesure, nous n’arrivons plus à sortir pour aller faire notre business. Depuis 19 heures, chacun cherche à se rendre chez lui. Il faut se résigner parce que nous sommes obligés de respecter ce couvre-feu qui vise à nous protéger du Covid-19″, a-t-il indiqué.

Selon Moussoda Diarra, travailleuse de sexe dans un hôtel à Quinzambougou, elles sont les premières victimes de ce couvre-feu. « Nous sommes les premières victimes de cette mesure parce que nous n’arrivons plus à mener nos activités comme auparavant. Depuis la fermeture des bars et des boîtes de nuit par les autorités, nous n’arrivons plus à joindre les deux bouts. Ce couvre-feu vient gâter le reste parce que nos clients ne peuvent plus sortir. Aujourd’hui, les gens ont peur des policiers qui tabassent les récalcitrants qui ne respectent pas la mesure. Actuellement, nous souffrons parce que nous n’avons pas une autre activité qui pourrait nous rapporter quelque chose », précise-t-elle.

Contrairement aux autres, Mme Bah Aminata Sidibé, ménagère à Korofina Sud, a accueilli avec joie la mesure.  « Si quelqu’un est heureux dans cette affaire de couvre-feu, c’est nous les femmes au foyer parce qu’avec cette mesure nos maris ne sortent plus pour aller passer la nuit dehors. Personnellement, je suis très contente de cette mesure du président de la République. En plus de cela, l’instauration de ce couvre-feu a pour objectif de nous protéger contre cette pandémie de coronavirus. Donc, j’invite tous les Maliens à respecter ces mesures de prévention pour le bien de leur famille », a-t-elle laissé entendre.

De son côté, Soumaïla Coulibaly, chauffeur dans une société de la place, précise que ce couvre-feu est la bienvenue. « A mon avis, l’instauration de ce couvre-feu est la bienvenue parce qu’il a pour but de sécuriser la population contre la propagation du coronavirus. C’est une mesure qui s’impose à nous tous et les gens doivent la respecter à la lettre.

J’ai appris à travers les réseaux sociaux que les policiers sont en train de tabasser les gens. Pour moi, cela n’est pas acceptable. Ils peuvent empêcher les gens de sortir, mais pas les tabasser. Si cela est vrai, je les invite à ne plus le faire parce que cela peut amener autre chose », dit-il.

Tout compte fait, il est important pour les uns et les autres de comprendre que les mesures prises par les plus hautes autorités du pays ont pour objectif de protéger la population contre la propagation de la pandémie du coronavirus. Aujourd’hui, cette maladie est en train de faire énormément de victimes dans le monde. Donc, mieux vaut prévenir que guérir.                                                                                                       

Mahamadou TRAORE

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