Le cabinet du vice-président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, affiche complet, selon les prévisions du décret qui fixe ses attributions et l’organisation de son cabinet. Le directeur, les conseillers techniques et deux chargés de mission sont nommés par décrets du président de la Transition. La mise en place de ce cabinet est diversement appréciée.
Par décret en date du 16 octobre 2020, le président de la Transition fixait les attributions du vice-président de la Transition et l’organisation de son cabinet. Conformément aux recommandations des chefs d’Etat de la Cédéao, le décret stipule que le vice-président de la Transition est chargé des questions de défense et de sécurité.
« A cet effet, il est consulté par le président de la Transition sur tout projet de texte relatif à l’organisation de la défense nationale et de la sécurité intérieure. Il est également consulté sur les propositions de nomination ou de promotion au sein des Forces armées et de sécurité. Il participe aux réunions du Conseil supérieur et du Comité national de la défense nationale. Il assiste aux sessions du conseil des ministres à la demande du président de la Transition. Il est consulté sur les questions de coopération militaire avec les pays étrangers », peut-on lire à l’article 1er de ce décret.
Pour exercer cette fonction prévue seulement par la Charte, le vice-président dispose d’un cabinet et d’une régie de dépense. Le cabinet, selon le décret, est composé d’un directeur, cinq conseillers techniques, trois chargés de mission, un attaché, un chargé de protocole, un secrétaire particulier qui a rang de conseiller technique, des agents de sécurité rapprochée dont le nombre n’est pas déterminé et un aide de camp qui peut être assisté d’un adjoint. A l’exception des agents de sécurité rapprochés, les autres sont nommés par décret du président de la Transition sur proposition du vice-président.
A ce jour, le vice-président est entouré de presque tous ses collaborateurs comme en témoignent plusieurs décrets publiés sur les réseaux sociaux avant leur publication au Journal officiel. Dans ces différents décrets, on peut lire celui du capitaine Demba N’Daw nommé directeur de cabinet avec rang de ministre. Le poste de secrétaire particulier qui a aussi le rang d’un conseiller technique est revenu au capitaine Alassane Konandji.
Les conseillers spéciaux sont Aguibou Assimi Dembélé, Alfousseyni Diawara, les lieutenants-colonels Talibé Konté et Diawoye Sangaré, Traoré Fatou Binta Diop. Quant aux chargés de mission, ils sont le lieutenant Kadiatou Sanogo et le commissaire principal de police Naneïssa Ndiaye.
Si les décrets du directeur de cabinet et du secrétaire particulier sont signés le 23 octobre, ceux des conseillers spéciaux, chargés de missions et l’attaché de cabinet sont du 6 novembre.
L’attribution d’un cabinet au vice-président et sa mise en place a été largement commentée dans le milieu politique, universitaire et dans des salons feutrés de la capitale. Chacun y va de son commentaire.
Ceux qui sont favorables à cette situation affirment que le vice-président est là seulement pour le temps de la Transition. Ils estiment que durant cette période, il est important de le faire entourer des compétences nécessaires et des moyens pour accomplir sa mission.
Quant aux détracteurs, ils avancent d’autres arguments. Pour l’universitaire Moustapha Kodio, la Transition n’est pas une période de distribution de poste. C’est pourquoi, il juge budgétivore le poste de la vice-présidence.
« La Transition est le moment idéal de réduire le train de vie de l’Etat en supprimant les postes et les dépenses non nécessaires. Malheureusement, c’est le moment que nos militaires ont choisi pour créer des postes et augmenter les dépenses », conclut l’étudiant en sociologie.
Moussa Kobba