Lettre ouverte au Président de la Transition : Attention à la bombe sociale !Attention à la bombe sociale !

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Monsieur le Président de Transition !

L’essentiel des missions de la Transition, c’est de mener les réformes tant réclamées et attendues, notamment celles constitutionnelles, sécuritaires et éducatives, en référence à la Feuille de route de la Transition. Mais cela n’occulte pas un fatras d’actes à poser nécessairement pour l’amélioration de la qualité de vie des Maliens qui sont aujourd’hui très fatigués. En effet, taraudés par les difficultés quotidiennes, ils risquent de perdre patience et de tout remettre en cause. Que Dieu nous en préserve !

Mais, Monsieur le Président, vous vous rendez bien compte que le délai de grâce accordé par les citoyens à la Transition est en train de prendre fin, notamment avec le front social entré en ébullition. A la grève de l’Untm qui touche quasiment tous les secteurs de la vie économique nationale, il faut ajouter celle des nombreux syndicats entrés en défiance de l’Etat ou qui s’apprêtent à le faire.

Monsieur le Président de Transition !

Face à l’effritement des revenus des citoyens aux causes multiples, aussi bien endogènes qu’exogènes, le panier de la ménagère se vide de jour en jour. Si à cela il faut ajouter des délestages de courant pendant les périodes de forte chaleur à venir, les coupures intempestives d’eau et l’insécurité sous forme d’un banditisme urbain qui s’installe progressivement dans les grandes villes, on a déjà tous les ingrédients d’une bombe sociale à dégoupiller, à temps. Imaginez maintenant qu’à ce tableau déjà sombre, on adjoint les frustrations et humiliations quotidiennes nées de la spéculation foncière et immobilière !

Monsieur le Président !

La question foncière nécessite une attention particulière dans le cadre des réformes à mener, tout comme l’est d’ailleurs la question immobilière. Chaque jour se crée des agences immobilières, sans aucune garantie pour propriétaires de maisons et les locataires. C’est devenu un monde sans foi ni loi où il faut s’enrichir vite. Tant pis si d’honnêtes citoyens doivent courber l’échine, à la fin de chaque mois, pour offrir à celui qui se réclame agent immobilier un escalier d’aisance financière, par l’usure.

Des cautions qui ne sont jamais remboursées sont exigées aux locataires que l’on s’empresse de pousser vers la porte de sortie pour encaisser encore et encore la caution de nouveaux locataires qui, du reste, ne sont jamais versées aux propriétaires, mais consommées par des agents immobiliers véreux. Même si toutes les agences immobilières ne tombent pas dans pareilles pratiques, l’ivraie risque de détruire la bonne graine. Cependant, que gagne l’Etat dans ce foisonnement d’agences immobilières qui ne contribue qu’à renchérir le coût de la location par la spéculation ? La location monte et remonte pendant que le pouvoir d’achat baisse. Mais les intermédiaires, qui veulent gagner parfois plus que le propriétaire de l’immeuble, sur le dos des locataires, n’en ont cure. Sans compter que, des escrocs et truands, ce n’est pas ce qui manque dans ce milieu mal vu actuellement, bien que métier noble. Mais jusqu’à quand peut durer encore ce jeu qui asphyxie le Malien Lambda au bord de la révolte contre pareilles pratiques ?        

   A.B.NIANG

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