Grace à son initiative « Kino Bamako », 2e édition, l’association Kilé vient d’outiller une quarantaine de jeunes maliens (femmes et hommes) aux métiers du cinéma. Une dizaine de films de court métrage produits dans le cadre de cette formation ont été projetés à Bamako et dans les régions de Tombouctou et Kayes.
Le cinéma malien connait une émergence remarquable ces dernières années au Mali grâce à l’intérêt manifeste des jeunes pour le 7e art dans notre pays. Afin de soutenir ce dynamisme et inciter plus de jeunes à embraser les métiers du cinéma, l’Association Kilé qui se fixe comme objectif d’encourager la familiarisation et la formation aux métiers du cinéma, de l’audiovisuel et du numérique a initié une formation intitulé « Kino Bamako » à l’endroit de 42 jeunes maliens passionnés aux métiers du 7e art.
La réalisation, le jeu d’acteur, le rôle de chef opérateur et le son et montage sont entre autres les domaines du cinéma dans les lesquels les 42 jeunes maliens (femmes et hommes) de moins de 40 ans ont été formés. Le programme de cette 2e édition de Kino Bamako s’est essentiellement réalisé en quatre (4) grandes étapes à savoir la formation, la production, le stage et une caravane à Bamako et environnant et dans les régions de Kayes et Tombouctou.
« L’ambition de cette formation est d’offrir gratuitement aux jeunes des compétences pluridisciplinaires sur les métiers du cinéma par l’apprentissage et la création d’œuvres de qualité. Le principal challenge pour les apprenants est de pouvoir réaliser les courts métrages à la fin de chaque session ou formation » nous explique Fatoumata Tioye Coulibaly, responsable du programme soutenu par des partenaires comme le Palais de la Culture, la Fondation Doen, la coopération allemande GIZ et IKAM-Maaya entre autres.
« La transparence »
Cette formation s’inscrit ainsi dans le cadre de renforcement des compétences des jeunes dans la production cinématographique et d’ouverture d’opportunités dans l’exercice du métier de cinéma. Pour la bonne réussite de la formation, les initiateurs du programme ont fait appel à des formateurs chevronnés, tous professionnels du cinéma. Ils sont Nigériens, Sénégalais, Maliens, Suisses, Français et Allemands épaulés par des membres de Kino Bamako ayant de l’expérience dans les métiers du 7e art.
Pour ce qui concerne la sélection des candidats du programme qui a suscité un grand intérêt chez les jeunes maliens, la responsable du programme élucide : «nous avons lancé un appel à candidatures le 05 octobre 2019 sur notre site et la page Facebook de Kino Bamako. En 25 jours nous avons reçu de 230 dossiers. Apres dépouillement, notre comité d’organisation a présélectionné 206 dossiers qui ont été convoqués pour l’entretien avec jury de quatre (4) membres, tous cinéastes d’expériences. C’est au terme de cet entretien mené dans transparence que les 42 jeunes ont été retenus pour la formation ».
La première étape de la formation, c’est-à-dire la phase théorique s’est étalée sur trois semaines (du 03 au 16 février 2020) tandis la phase pratique a durée une semaine au cours laquelle les participants scindés en groupes et supervisés par les formateurs ont produit des court-métrages sur différentes thématiques sociales de notre pays.
« Plus de 80.000 spectateurs »
Quant à la phase stage, elle s’est tenue au Sénégal du 12 au 21 mars dernier dans le cadre du Kabaret du Kino de la Terranga marqué par la production de films de court métrage. Ils étaient 20 jeunes participants à être sélectionnés pour ce stage au Sénégal. La dernière phase du programme à savoir la caravane tenue au mois d’octobre a été ponctuée par la projection des œuvres issues de la formation dans les communes de Bamako et périphéries ainsi que dans les régions de Kayes et Tombouctou. « Nous avons eu plus de 80.000 spectateurs à travers les projections dans les régions de Kayes et Tombouctou. 13 films de court métrage de 9 à 16 minutes y ont été projetés. Des grands moments partage en plein air avec populations» nous explique Fatoumata Tioye Coulibaly.
Le programme de cette 2e édition sera bouclé à Bamako par le grand Kabaret Kino ou encore le festival Kino qui réussira des membres du réseau Kino international venant de plusieurs pays du monde pour produire et projeter des films durant la manifestation dont la date de la tenue reste à confirmer par les organisateurs.
Selon les initiateurs, une discussion serait également en cours avec ORTM la chaine nationale d’autres chaines privées maliennes dans l’optique d’y diffuser les films produits lors de cette 2e édition de Kino Bamako qui aspire à l’essor du 7e art malien.