Entretien avec Abdoul Aziz Koné alias Aziz Siten’k, président du groupe Agoratoire, initiateur du Massa Slam

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‘‘Le slam est art qui peut apporter la paix dans notre pays,’’

En prélude de la 7e édition de la grande finale de la compétition nationale de slam, Massa Slam prévue demain samedi 14 décembre à l’Institut Français, nous nous sommes entretenus avec Abdoul Aziz Koné alias Aziz Siten’k, le président du groupe Agoratoire, organisateur de ladite compétition. Dans cet entretien, l’artiste slameur, entrepreneur culturel et non moins le directeur du Festival International de Slam et Humour du Mali (FISH), Aziz Siten’k nous parle de Massa Slam considérée aujourd’hui comme la plus grande compétition de slam au Mali.

Aujourd’hui-Mali : Bonjour, pouvez-vous nous présenter le groupe Agoratoire ?

Aziz Siten’k : Le groupe Agoratoire est un espace culturel, qui accueille des résidences culturelles, les ateliers d’écriture au tour du slam, théâtre, danse, arts plastiques, et, qui assure la promotion des jeunes talents et des artistes dans la généralité. Il a été créé en 2008 mais c’est en 2010 que la formation a vraiment débuté. Il obtient son siège en 2016 à Lafiabougou en commune IV du district de Bamako. Il a vite été considéré comme une référence dans le milieu culturel malien à travers ses initiatives à hisser cette culture plus haut.

Pouvez-vous  parler de la compétition Massa Slam ?

La compétition Massa Slam est une activité phare du groupe Agoratoire qui se tient chaque année depuis 2014 et qui est à sa 7e édition cette année. Massa Slam est une compétition nationale de Slam-Poésie. L’objectif de cette compétition est de former des jeunes leaders de slam de demain. A l’issue de cette compétition, le champion national représente le Mali à la coupe du monde de slam qui tient chaque année à Paris en France et aussi à la coupe d’Afrique de slam-poésie.  Massa Slam est la plus grande compétition de slam au Mali.       

Comment vous est venue l’idée de la création de cet évènement ?

Nous avons au départ pensé à donner l’amour du slam aux jeunes. On avait vraiment envie de créer beaucoup d’intérêt au tour du slam à travers des spectacles. On s’est dit qu’une compétition sera le meilleur moyen pour y parvenir. Nous avons commencé par des compétitions  interscolaires avant passer au niveau national. C’est une compétition qui attire vraiment les jeunes tant de Bamako que dans les régions du Mali.

7e édition de Massa Slam se tient ce samedi  14 décembre, alors dites-nous comment se passent les préparatifs ?

Les préparatifs se passent très bien surtout que cette année, nous avons décidé de faire toutes présélections à Bamako. D’abord nous avons lancé un appel à candidature sur le plan national qui a enregistré une quarantaine de jeunes. Déjà les slameurs des régions ont été accueillis et bien installés à Bamako en attendant le démarrage de la compétition ce samedi à l’Institut Français.      

Quelle sera la particularité de cette 7e édition de Massa Slam ?

La particularité de cette 7e édition que c’est nous avons décidé de la placer sous le signe de la paix et de la réconciliation nationale parce que nous jugeons que le slam est art qui peut apporter la paix dans notre pays, qui peut amener les jeunes à s’émanciper, à s’exprimer sur leurs préoccupations. Autre particularité c’est que l’édition de cette année se tiendra sur une durée de dix (10) jours contrairement aux années précédentes qui se déroulaient sur trois (3)  jours. L’objectif c’est de créer plus de d’engouement autour de l’évènement en vue d’atteindre les objectifs fixes cette année. 

Quel regard portez-vous aujourd’hui sur le slam au Mali ?

Le slam malien se porte très bien parce que non seulement le slam malien voyage un peu partout dans le monde pour vendre l’image du pays à travers sa participation à des grandes scènes de compétitions de slam mais aussi les slameurs maliens organisent des concerts aujourd’hui. Je crois que la slam malien s’améliore de plus en plus car il y’a beaucoup de jeunes qui s’intéressent à cet art contrairement au moment où nous nous commencions. A l’époque, on pouvait compter les slameurs au bout des doigts. Le slam occupe aujourd’hui une place de choix dans la culture malienne. Je suis très fier de voir que le slam malien participera cette année pour première fois au grand évènement culturel Le Massa d’Abidjan (Côte d’Ivoire) à travers mon projet Dougaré (Miroir en Français).

Réalisée par Youssouf Koné     

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