Les coupures d’électricité, qui reviennent au galop ces derniers temps ne seraient que la face visible de l’iceberg des difficultés dans lesquelles la société Energie du Mali (EDM-SA) se débat présentement.
Le déficit de production, cause principale des coupures enregistrées, n’est d’ailleurs pas prêt de s’estomper aujourd’hui quand on sait la société d’électricité n’est visiblement pas en mesure d’honorer ses engagements vis-à-vis de certains de ses fournisseurs qui, compte tenu des difficultés du pays, avaient accepté de signer un protocole d’accord avec elle. Désormais, ils font état de leur impatience.
C’est le cas de Star Oil, qui a consenti le 29 août 2022 au rééchelonnement du paiement de sa créance de plus de 36 milliards de F CFA sur une durée maximale. Si les échéances de 5 milliards et de 3 milliards de F CFA pour les mois d’août et de septembre ont-elles été, honorées ? On ne le sait pas et des doutes subsistent sur le respect du plan d’apurement arrêté de commun accord par les deux parties.
D’ici à juillet 2023, l’EDM devra payer quelque 28 milliards de F CFA à la seule Star Oil. D’autres créanciers et partenaires sont également sur les dents et réclament le paiement de leurs factures d’un montant de plus de 20 milliards de F CFA.
Et comme pour corroborer la thèse qu’un malheur ne vient pas seul : l’entreprise est soupçonnée de n’avoir pas reversé sur une longue période quelque 200 milliards de F CFA de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) perçues lors du paiement des factures par les consommateurs d’électricité au Trésor public.
Comme on le voit, les présentes coupures d’électricité ont bel et bien un nom : c’est le déficit de production lié à la fourniture d’hydrocarbures qui semble avoir marqué le pas en vue de l’alimentation des centrales thermiques. Sinon, la Côte d’Ivoire, qu’on pouvait soupçonner de mesures de rétorsion, a, par la voix de son ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, expliqué que son pays n’y est pour rien, promettant que la crise née de l’arrestation de 46 soldats ivoiriens à l’Aéroport de Bamako n’aura pas d’incidence sur le contrat de fourniture d’électricité qui existe entre nos deux pays.