Un enfant d’un peu moins de six ans, amené par ses parents au Cscom dit Asacola 2 de Lafiabougou près du marché Tabacoro, pour recevoir une injection dans le cadre de son traitement, n’oubliera pas ce début de soirée du lundi 21 septembre 2020. Il est reparti avec les deux mains tuméfiées à cause de l’incompétence du personnel trouvé sur place.
Malgré toute une horde de femmes en blouse blanche qui hantait les lieux, aucune d’entre elles n’a pu monter le cathéter de l’enfant qui a été finalement torturé inutilement, parce que piqué de toutes parts sur les deux mains devenues sanguinolentes.
Et l’une de ces femmes en blouse blanche, qui semble être une stagiaire, ne se gênait pas pour entrer et sortir, dans un mouvement rapide de va-et-vient, l’aiguille du cathéter dans la main gauche de l’enfant qui souffrait terriblement. Elle ne se gênait outre mesure et continuait son manège comme si elle n’agissait pas sur une personne humaine. On avait l’impression d’être face à une cuisinière qui piquait son gigot d’agneau pour y introduire de la marinade. Et tenez-vous bien, elle l’a fait sur plusieurs points de la main de l’enfant âgé seulement de cinq ans et demi, avant de s’exclamer : « Ah, moi je ne trouve pas la veine ! ».
Comme si cela ne suffisait pas, une autre de ces prétendues infirmières pend le relais pour recommencer le même scénario avec, cette fois-ci, la main droite de l’enfant qui a finalement poussé un cri strident de détresse, avant de manifester de la résistance.
C’est en ce moment que l’un des parents, dépité, retire son enfant qui se tord de douleurs. Après avoir arraché son sachet de produits médicaux, il leur intime l’ordre de ne plus toucher à son enfant car, leur dit-il : « Ce n’est plus un traitement, mais de la torture ! ». C’est finalement dans une clinique de la place que les parents se sont rendus pour faire soigner leur enfant qui a souffert durant deux jours de ce traitement inhumain de la part de personnes se faisant passer pour du personnel de la santé de l’Asacola 2 de Lafiabougou.
Selon nos informations, ce n’était pas la première fois que l’enfant recevait une injection dans ce Cscom Asacola 2 où il était souvent pris en charge par un certain Youssouf, reconnu comme connaissant très bien son boulot. Mais l’on se demande pourquoi, exceptionnellement, en cette soirée du 21 septembre, les femmes, (filles dois-je d’ailleurs dire) habillées de blouse blanche, étaient plus nombreuses que les patients et aucune d’entre elles ne parvenait à intervenir correctement sur l’enfant, malgré l’attroupement qu’elles avaient effectué autour de deux de leurs collègues qui jouaient au bourreau sur le tout-petit, terrorisé par cette scène.
Il nous revient que ces nombreuses femmes arborant une blouse blanche sont des stagiaires venues des écoles de santé. Qu’importe ! La vie humaine est si précieuse qu’on ne doit jouer avec elle pour la laisser entre des mains si inexpertes. Et combien de personnes se sont-elles retrouvées avec des problèmes après avoir été mal piquées dans des structures sanitaires où tout ce qui est blouse blanche pense pouvoir intervenir sur les patients !
Amadou Bamba NIANG