CAPITAINE ADAMA MARIKO, PRESIDENT DE LA FEDERATION MALIENNE DE KARATE ET DISCIPLINES ASSOCIEES : « Aujourd’hui, nous sommes soutenus par le Cnosm pratiquement à 90%. Et sans l’appui du Cnosm beaucoup de fédérations sportives allaient cesser d’exister »

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Le Capitaine Adama Mariko, président de la Fédération malienne de karaté et disciplines associées depuis des années, nous a accordé une interview dans laquelle il est question de l’état actuel du karaté malien, ses impressions sur l’organisation du dernier championnat d’Afrique de karaté de la région Ouest de l’Ufak, le rôle de la commission féminine récemment mise en place au sein de la Fédération et ses relations avec d’une part le Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) et d’autre part le ministère de la Jeunesse et des Sports.

Aujourd’hui-Mali : Comment jugez-vous l’état actuel du karaté malien ?

Capitaine Adama Mariko : Actuellement, je peux vous dire que le karaté malien se porte très bien. Il y a certes des difficultés, mais nous pouvons dire aujourd’hui Dieu merci parce que nous avons atteint la maturité. Quand vous voyez cette discipline il y a 20 ans sinon 15 ou 10 ans, vous vous rendez compte que les choses ont beaucoup changé. Que cela soit sur le plan de la formation des athlètes et des formateurs et même par rapport à l’acquisition de matériel, il y a eu une nette amélioration.

Que comptez-vous faire pour consolider les acquis et rehausser l’image du karaté malien ?

Sur ce point, je compte renforcer le volet formation des formateurs afin de maintenir le niveau sinon aller au-delà. Ensuite, multiplier les compétitions de karaté dans toutes les régions du pays. Et cela ne peut se réaliser sans les moyens financiers et heureusement nous sommes soutenus par le Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) et le ministère de la Jeunesse et des Sports, surtout lorsque nos athlètes doivent sortir à l’extérieur du pays. Franchement, voilà les volets sur lesquels je veux me baser essentiellement.     

Le Mali a abrité au mois de janvier dernier la première édition des championnats d’Afrique de Karaté de la région Ouest de l’Ufak. Quelles appréciations faite-vous de cette compétition ?

Vous savez, j’ai une très bonne appréciation de cette compétition parce qu’au départ l’organisation de cette compétition était un défi pour notre pays. C’était une première fois que notre pays organisait une telle compétition et surtout que c’était la fusion des deux zones d’Afrique de karaté (zone II et III).

Donc, pratiquement, c’était un défi à relever tant au plan technique qu’au plan organisationnel. L’organisation d’une telle compétition n’est pas facile, mais nous l’avons faite avec beaucoup de succès. C’est-à-dire le Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) a supporté les frais et le ministère de la Jeunesse et des Sports a piloté l’organisation de la compétition. En tant que président de la Fédération malienne de karaté et disciplines associées, mon souhait était que la compétition se pût dérouler sans un incident. Heureusement, cela a été le cas. Cette compétition a émerveillé par la présence du président de la Fédération mondiale de karaté, Antonio Espinos. Je pense que l’organisation de cette compétition a été une belle réussite pour le Mali.

En termes de résultats, j’ai été également très satisfait parce que le Mali s’est classé 2è derrière le Sénégal. Au cours de la compétition, nous avons constaté que le niveau de nos athlètes était très bon.

Vous venez de mettre en place une commission féminine au sein de la Fédération. Quel est le rôle de cette commission ?

Ce n’est pas par hasard que nous avons mis en place cette commission féminine au sein de la Fédération malienne de karaté et disciplines associées. Aujourd’hui, celle qui dirige cette commission, Mme Traoré Aminata Traoré, était une ancienne championne du Mali et vice-championne d’Afrique de karaté. Vous savez, cette dame est très rodée dans les compétitions. Nous avons constaté qu’au moment où elle était dans la compétition, les filles brillaient beaucoup dans la discipline.

Vous savez, la mission principale de cette commission est de booster la discipline en milieu féminin. Nous sommes sûrs que c’est elle qui peut nous aider à faire venir le maximum de filles dans le karaté et ensuite de bien les encadrer, mentalement et physiquement. Dès la mise en place de la commission, Mme Traoré Aminata Traoré a pu organiser une première compétition féminine de karaté qui a d’ailleurs été un succès.

Comment la Fédération malienne de karaté vit-elle cette pandémie de Covid-19 ?

Vous savez, nous suivons cette pandémie de Covid-19 comme les autres parce que c’est une question de santé publique. Donc, nous suivons les mesures barrières mises en place par les autorités sanitaires du pays. Quand toutes les disciplines sont frappées par une situation, il est important de respecter les consignes comme les autres.

Dans notre discipline, il est très difficile de s’entraîner sans les contacts. Déjà, nous sommes dans cette situation depuis bientôt deux mois et les athlètes commencent à s’impatienter, mais nous allons attendre toujours l’aval du département de la Jeunesse et des Sports afin de reprendre les activités. Peut-être, même si nous devrions reprendre, nous ce sera en respectant les mesures barrières.       

Quelles sont les difficultés auxquelles votre Fédération est confrontée aujourd’hui ?

Les difficultés auxquelles notre fédération est confrontée sont d’ordre financier. Aujourd’hui, l’un de nos plus grands soutiens dans l’organisation des compétitions est le Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm). Sans l’appui du Cnosm beaucoup de fédérations sportives allaient cesser d’exister. C’est cette structure qui soutient pratiquement 80 à 90% des activités de différentes fédérations sportives du pays. Quant au département de la Jeunesse et des Sports, il fait ce qu’il peut pour nous. L’actuel ministre de la Jeunesse et des Sports est un sportif comme nous et qui aime beaucoup le sport, mais il ne peut donner que ce qu’il a, comme financement. C’est pour vous dire que nous avons seulement un problème de moyen. Sinon, nous avons des potentialités, mais il faut les moyens pour les entretenir.      

Aujourd’hui, comment se portent vos relations avec le Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) et le ministère de la Jeunesse et des Sports?

Nous avons de très bonnes relations avec le Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm). Aujourd’hui, nous sommes soutenus par le Cnosm pratiquement à 90%. Toutes nos activités à l’intérieur du pays sont soutenues par le Comité avec l’appui des sponsors comme Sotelma-Malitel et Pmu-Mali.

D’ailleurs, je profite de cette occasion pour remercier Habib Sissoko, président du Comité national olympique et sportif du Mali. Vous savez, ce monsieur a beaucoup fait pour le sport malien. Pour le ministère de la Jeunesse et des Sports, nos relations sont en bons termes.

Lors de l’organisation de la première édition des championnats d’Afrique de Karaté de la région Ouest des Ufak, le ministre Harouna Modibo Touré a mis entièrement à notre disposition son Cabinet afin que la compétition puisse bien se dérouler.

Réalisé par Mahamadou TRAORE

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