PLAINTE DE PLUS EN PLUS RECURRENTE DES ASSURES DE L’AMO : De sérieux doutes sur la compétence du directeur général de la Canam, Mahamane Baby

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Encore une fois, le régime IBK a donné une preuve de son incurie et de son mépris pour les Maliens à travers la nomination de Mahamane Baby à la tête de la Caisse nationale d’assurance maladie (Canam), une boîte hautement importante pour les Maliens. Cette nomination montre à suffisance le manque de considération pour le mérite comme principal critère de choix. En effet, depuis quelques temps, nous avons la preuve de l’incompétence de Mahamane Baby bombardé à la tête de cette boîte qui croule sous le poids des problèmes : la grève des pharmacies, la suspension des cartes simples alors que les cartes biométriques ne sont pas disponibles, la rupture unilatérale du contrat de 460 agents d’appui des espaces Amo installés dans certaines structures sanitaires en violation des dispositions réglementaires en vigueur dans notre pays, la souffrance infligée aux victimes de traumatisme avant d’être opérés…

En dehors des pharmacies en grève, notamment en boycottant l’Assurance maladie obligatoire pour obliger la Canam à régler les arriérés qui s’amoncèlent, de l’avis de plusieurs observateurs, les dysfonctionnements et d’autres problèmes qui discréditent l’Assurance maladie obligatoire font que les assurés envahissent les bureaux de la Canam, mettant en danger la santé des agents et des assurés, surtout en cette période de Coronavirus. En effet, aucune disposition eu égard aux risques de contamination n’a été prise. Une situation qui s’est d’ailleurs soldée par la contamination effective de certains agents qui ont fini par chopper la Covid-19.

Notons que cette contamination a été probablement favorisée par le manque de précautions pour des agents épuisés qui, contrairement aux autres agents des services publics qui font la demi-journée, travaillent de 7 heures 30 à 16h, cherchant à servir des centaines de personnes qui les envahissaient dans des bureaux étroits et mal aérés.

S’agissant de la délivrance de la carte biométrique de la Canam, seul document valable pour bénéficier des prestations de l’Assurance maladie obligatoire (Amo), c’est un calvaire interminable auquel sont soumis des assurés de l’Amo qui se sont pourtant déjà enrôlés. Tous les assurés s’accordent à dire que l’accès à la carte biométrique de la Canam est devenu un véritable parcours de combattant caractérisé par le non-respect du délai de délivrance précédemment fixé à 45 jours après l’enrôlement. Malheureusement, les assurés attendent plusieurs mois après leur enrôlement avant de mettre la main sur le précieux sésame.

Entre temps, ces pauvres assurés sont privés de toutes les prestations de l’Amo, quand bien même les prélèvements au titre de l’Amo continuent allégrement. Quelle injustice à l’encontre des pauvres ayant-droits qui payent la faute d’une administration dirigée par un cadre incompétent et non préparé pour un tel poste d’une si grande responsabilité sociale ! A cause de cette situation, les plaintes des assurés tombent les unes après les autres, sans aucune réponse satisfaisante de la part de la Direction générale de la Canam dirigée par Mahamane Baby.

Le cas le plus illustratif c’est celui d’un jeune assuré de l’Amo qui raconte son aventure : « J’ai été enrôlé depuis janvier 2020. L’agent chargé de l’enrôlement m’avait demandé de passer dans 45 jours pour récupérer ma carte biométrique. Trois mois après, je suis passé, la carte n’était encore disponible, ils ont avancé une défaillance technique comme argument. Jusqu’à présent, je cours derrière ma carte. Pire, je suis privé de prestation même avec la fiche d’enrôlement. Aucune action concrète ou argument valable n’est avancé par l’équipe de Baby ».

Nous vous proposons le récit d’un autre assuré, victime de cette même pratique depuis presqu’un an. Selon lui, en juillet 2019, il a effectué l’enrôlement de sa vieille mère et de son dernier né.

Et, jusqu’à la date d’aujourd’hui, les enrôlés n’ont pas pu mettre la main sur leur carte, après moult déplacement entre le bureau de l’Inps de la Commune IV du district de Bamako et l’annexe de la Direction générale de la Canam.

A cela, il faut ajouter les victimes de traumatisme qui sont obligés de se transporter à la Canam, quel que soit leur état, pour obtenir le visa de la Canam pour se faire opérer. Le médecin recruté à cet effet par la Canam n’est presque jamais sur place et il arrive qu’un accidenté passe une bonne partie de la journée dans une ambulance ou même une voiture inadaptée à son état, garée près de la Direction générale de la Canam, pour espérer le voir et obtenir sa signature en guise de feu vert de la Canam pour que le chirurgien puisse passer à l’acte opératoire.

Dans les structures médicales, les dysfonctionnements de la Canam gênent beaucoup les praticiens tiraillés entre le devoir de sauver des vies et l’absence de documents de l’Amo en règle, faute d’une administration qui semble désormais dépassée par l’engouement affiché par les populations.

Nous ne saurons être exhaustifs sur les griefs soulevés par les assurés contre la Canam, tellement ils sont nombreux. En tout cas, avec Mahamane Baby à la tête de la Canam, tout y est déréglé, voire désordonné et ça va dans tous les sens.

Ces dysfonctionnements notoires, inadmissibles, sont imputables à l’incompétence de l’actuel directeur général dont le seul critère qui a prévalu à sa nomination, c’est son appartenance au parti présidentiel. Faut-il alors sacrifier la Caisse nationale d’assurance maladie à l’autel de l’appartenance politique ? Des gestionnaires de talents, formés et préparés pour gérer à succès une telle structure, cela ne manque pas au Mali pour continuer à s’accommoder de la gestion de Mahamane Baby qui risque de conduire la Canam à la catastrophe.                          

                         Boubacar PAÏTAO

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