MAUVAISE UTILISATION DES RESEAUX SOCIAUX AU MALI : Addiction au désordre, agression contre les mœurs….

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L’impudeur, l’imprudence et le laxisme des autorités… sont des socles du dérapage sur les réseaux sociaux. TikTok détient en l’occurrence la palme de la promotion du dévergondage et de la malveillance.

etant à la poubelle l’innocence et le droit à l’image de leurs nouveau-nés, certains de nos compatriotes n’hésitent plus à publier la photo de leur entrée de plain-pied dans la vie ici-bas. En les voyant s’en pourlécher les babines, on sent nettement qu’ils en tirent une grande fierté. Du coup, ils bottent en touche le côté pervers de la pratique.

D’autres photos (de cadavres, d’accidentés de la circulation, de femmes battues au visage boursouflé, de mariages ou baptêmes « mondiaux »), qui foisonnent également sur les réseaux sociaux, ne sont que peccadilles à côté de celles de femmes ou filles presque dénudées, qui rappellent bizarrement le temps des trottoirs… pour ne pas dire des scènes X gratuites qu’on nous servait jadis dans les rues de Bamako.

Le constant est qu’aujourd’hui sur Snapchat, Facebook, TikTok et bien d’autres réseaux sociaux, tout y passe, souvent sans retenue. Des compatriotes, qui ont pour credo de vie de passer inaperçus, ont ainsi été surpris de voir leurs images publiées à leur corps défendant.

Phénomène de société, les réseaux sociaux ont complètement happé vie publique et vie privée. Tant et si bien que chaque Malien est constamment exposé aux dangers de leur utilisation. Le contraire eut été étonnant quand on sait que présentement la configuration pour accéder à l’Internet (un téléphone Android et une connexion) est simplifiée et quasiment à la portée du plus grand nombre. Le manque de civisme, l’effritement des valeurs de notre société, le manque de contrôle parental, l’analphabétisme et le laxisme des autorités à sévir contre les contrevenants expliquent en grande partie les dérapages constatés.

Sinon comment comprendre que sur TikTok, par exemple, la plupart des vidéos publiées par la gent féminine ont une connotation sexuelle dans la mesure où elles mettent en exergue la beauté physique ?

Certaines utilisatrices, de vraies sex-symbols charnues soit dit en passant, ne laissent l’ombre d’aucun doute sur leurs atouts physiques. Elles tournent et retournent leurs rondeurs dans le but évident de vendre la « marchandise ».

La prostitution de luxe a désormais droit de cité sur ce réseau social. Et, avec un peu d’audace, ceux qui sont intéressés peuvent se servir sans coup férir.

Que dire des clashes entre influenceurs ? Les déballages et les règlements de comptes personnels ne manquent pas aussi dans des vidéos publiées sans autre forme de procès. Sans oublier les insanités comme les injures de père et de mère entre gens qui se réclament pourtant de familles de bonne réputation morale et intellectuelle.

Certes, l’Internet est un moyen de communication qui nous permet de rester en contact avec nos amis et contacts du monde entier. Il donne accès à des services innovants comme la télévision haute définition, la téléconférence, les visites virtuelles, etc.

En revanche, il peut entraîner une addiction et empêcher certaines personnes de développer des relations réelles en les emprisonnant dans des relations virtuelles. De plus, Internet peut freiner des pratiques saines comme la lecture.

Sans s’en rendre compte donc, nos sœurs, qui s’exposent sur TikTok, peuvent tomber sous le coup du cyberharcèlement, de la cyberprédation, de la publication d’informations privées, du phishing ou hameçonnage. Elles peuvent également tomber dans le piège des arnaqueurs, être victimes de programmes malveillants ou des publications qui peuvent hanter la vie de l’enfant.

TikTok pointé du doigt

Selon Wikipédia, en janvier 2020, l’entreprise de cybersécurité Check Point révèle plusieurs graves failles de sécurité dans l’application, permettant, grâce à l’envoi d’un faux SMS (SMS spoofing), de partiellement contrôler à distance l’application, publier ou supprimer des vidéos, rendre publique une vidéo privée, approuver une demande d’abonnement, récupérer des données privées (dont l’email ou le contenu du « porte-monnaie ») en laissant des données personnelles exposées. Ces failles ont été corrigées en décembre par TikTok, après que Check Point ait prévenu la plateforme.

En avril 2020, deux chercheurs critiquent l’usage par TikTok du protocole http sans chiffrement plutôt que du protocole plus sécurisé https dans son réseau de diffusion de contenu (CDN), continue Wikipédia.

« La performance du transfert de données est améliorée, mais en mettant en danger la vie privée et la sécurité de l’utilisateur. Une attaque dite de l’intercepteur (ou homme du milieu) est possible, où un intercepteur peut notamment obtenir des données personnelles sur l’activité de l’utilisateur comme les vidéos visionnées, et faire visionner une fausse vidéo sur un vrai compte à des utilisateurs connectés au travers d’un même routeur, éventuellement à des fins de désinformation. L’attaque pourrait être mise en place par des gestionnaires de réseau wifi publics, des opérateurs de VPN, des fournisseurs d’accès à Internet, ou des agences gouvernementales (notamment de renseignement) ».

En créant un serveur pirate, les auteurs ont substitué pour certains utilisateurs de fausses vidéos sur les comptes de l’OMS, de la Croix-Rouge et le compte officiel de TikTok. Ils recommandent la mise en place du https, qui est la norme dans iOS et Android, insistant sur le fait que TikTok est l’une des applications les plus utilisées au monde et que l’usage du http devrait être une exception, avertit le site.

Le fléau est là. Il attend d’être éradiqué.

                   El Hadj A.B. HAIDARA

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