Nous avons rendu visite à Sidi Yaya Sidibé lundi dernier à son domicile à Koulouba. Il est le héros de la semaine dans le cadre de l’animation de la rubrique « Que sont-ils devenus ? ». Ex-international de l’AS Réal de Bamako, faut-il rappeler qu’il est le père d’Amadou Sidibé, ancien joueur du COB et du Djoliba, dont le transfert à l’AJ Auxerre a défrayé la chronique il y a quelques temps. Il a disparu de la scène à la veille de la Can-2012, qu’il a ratée pour des raisons de santé, nous avons quand même eu l’occasion d’avoir ses nouvelles avec son père qui nous a indiqué qu’après sa carrière footballistique Amadou Sidibé a entrepris des études d’entraîneur. Ceci était une parenthèse, que nous fermons pour parler du cas de son père. Il est malade ces derniers temps. Par respect pour sa personne, nous nous réservons de publier sa photo à l’état actuel. Nous profitons de son cas pour parler de la problématique de l’Union nationale des footballeurs du Mali (Unafom), son manque d’inspiration et surtout les tenants et les aboutissants de la rubrique « Que sont-ils devenus ? » Qui est Sidi Yaya Sidibé ? Comment il s’est retrouvé à l’AS Réal ? Quelles en ont été les clauses ? Quelle a été l’attitude de l’Unafom et des dirigeants réalistes à son égard ? Comment vit-il aujourd’hui ? Notre entretien avec l’ambassadeur de Markala nous a permis de débattre de beaucoup de choses. Affaibli par la maladie, il s’est montré néanmoins disponible et très agréable à notre endroit.
ontrairement à beaucoup de joueurs retracés par « Que sont-ils devenus ? », nous n’avons pas connu Sidi Yaya Sidibé au stade Omnisports parce que son « soleil » a trouvé que nous n’y partions pas fréquemment au point de pouvoir l’identifier. Il nous est revenu d’apprendre plus tard qu’il a évolué à l’AS Réal de Bamako.
Nous l’avons connu dans une autre circonstance. Où ? A Hamdallaye, précisément sur le site qui abrite aujourd’hui le marché de Diafarana, communément appelé « Ouolofobougou Sugu ». C’était au milieu des années 1985, les jeunes, les adolescents des quartiers Hamdallaye et du Badialan s’entraînaient chaque soir sur ce grand espace.
Sidi Yaya venait avec sa moto Vespa, dont il nous confiait parfois la garde. En son temps, nous ignorions d’une part son parcours, et d’autre part nous ne pouvions pas imaginer que dans l’avenir, nous le rencontrerions pour parler de ce parcours. La narration duquel parcours, compte tenu de son état de santé assez dégradé, s’est passé dans un contexte émotif. Alité depuis 2008, son état de santé s’est beaucoup dégradé ces temps-ci.
Légèretés
Membre très actif de l’Unafom, quel a été le soutien de ce regroupement des anciens joueurs. « L’Unafom, à travers son président Mamadou Dipa Fané, est au courant de mon état de santé. Il venait me voir une fois dans l’année et me donnait 15 000 F CFA. Depuis quelques années, il se fait rare. Et la dernière fois que ma femme l’a appelé pour prendre ses nouvelles, il a dit qu’il est à la retraite. Or ce n’était pas pour lui demander quelque chose. Cela est normal de s’enquérir des nouvelles de toute personne qui a l’habitude de vous rendre visite, et qui s’est fait rare », explique Sidi Yaya Diallo.
Ancien international de l’AS Réal de Bamako, Sidi Yaya Sidibé soutient que les dirigeants des Scorpions ne sont passés qu’une seule fois le voir à l’hôpital avec la somme de 12 500 F CFA en tout et pour tout.
Cela pose la problématique de l’Unafom en tant qu’association créée pour la défense et l’amélioration des conditions de vie des anciens joueurs du Mali. De plus en plus, on se rend compte que Mamadou Dipa Fané s’accroche au leadership de l’Unafom sans avoir une bonne politique. Combien d’anciens joueurs sont décédés dans les conditions atroces ? Il ne s’agit pas de donner des minables sommes occasionnellement, mais d’avoir de bons dispositifs mentaux pour créer des projets rentables à l’intention de l’ensemble des anciens joueurs du Mali sur la base de critères bien définis.
Aujourd’hui, on ignore les relations entre le ministère des Sports et l’Unafom. Or des doléances relatives à une pension, à la prise en charge sanitaire et même l’évacuation d’anciens joueurs doivent être soumises au département des Sports. Certes la lutte peut être longue, mais elle aboutira. Parce que les différents pouvoirs publics ont toujours accordé une attention particulière au sport et aux sportifs. Encore faudrait-il que des actes soient posés par les acteurs.
Sidi Yaya était un gaucher naturel qui évoluait sur le couloir. L’ex-sociétaire du Stade malien de Bamako, Yacouba Diarra dit Yacou Pelé interrogé sur ses qualités soutient que Sidi Yaya avait deux atouts : le marquage à la culote, la vivacité et l’efficacité dans les remontées sur son couloir gauche. Il a fait ses débuts à l’Espérance de Markala. C’est à la suite des éliminatoires de la coupe du Mali, que son transfert au Réal a été envisagé. Comment ?
L’ancien Aigle de la Can de Yaoundé-1972, Moussa Diakité dit UTA en a fait son problème personnel. Il s’est déplacé à Ségou pour demander le jeunot à ses parents. A l’époque, un tel honneur pour un joueur de cercle avait son pesant d’or.
Face à l’opportunité qui s’offrait à lui, Sidi Yaya soutient qu’il n’a posé aucune condition pour jouer au Réal. C’est plutôt son père qui s’est opposé. Il exigea que les dirigeants Réalistes trouvent un emploi pour son enfant. A défaut il n’était pas question qu’il bouge d’un iota pour Bamako. Cette doléance est acceptée avec effet immédiat : Sidi Yaya est embauché à la Société malienne d’importation et d’exportation en 1975 (Somiex) après avoir signé la licence.
Au Réal Sidi Yaya Sidibé était motivé par deux choses : l’accueil chaleureux de l’effectif déjà en place, et son statut de jeune salarié ; autrement dit les ressources mentales ne lui manquaient pas pour s’imposer. Il ne s’est pas laissé dominer par le complexe. Pour la simple raison qu’il avait réussi un premier pari : jouer dans un des grands clubs de la capitale. Il lui restait une seconde ambition, l’équipe nationale qu’il intégra une année après son arrivée au Réal à la faveur d’un match amical des Aigles.
Appel à la solidarité
Avec les Scorpions, il a remporté un titre de champion (1980), joué deux finales de coupes du Mali (1978, 1980) toutes contre le Djoliba qui a remporté l’édition de 1978. Malgré le fait qu’il soit malade et alité Sidi Yaya Sidibé se rappelle au détail de l’ambiance qui a émaillé sa carrière au Réal, et reste convaincu qu’il n’a qu’un seul mauvais souvenir, la finale de la vérité perdue face au Djoliba.
Marié, il est père de quatre enfants dont une fille.
Aujourd’hui, l’ancien international des Scorpions avec son état de santé n’a aucune activité. Couché à la maison, il suit son traitement tant bien que mal. Sur la question il nous revient de lancer une fois de plus un appel à toutes les bonnes volontés de voir dans quelle mesure, Sidi Yaya Sidibé pourrait être aidé dans sa douleur. Pour toutes fins utiles voici le numéro de son épouse : (00223) 76 04 56 71.
C’est le moment idéal pour nous de rappeler que pour le cas de cet autre ancien joueur, Moctar Sidibé, les anciens du Djoliba se sont manifestés avec une somme conséquente, de quoi lui remontrer le moral et assurer la prise en charge des ordonnances qu’il avait sous la main.
C’est le lieu pour nous de remercier Abdrahamane Kaba Diakité dit Pagala, ancien joueur du Djoliba qui dès l’annonce du cas de Moctar Sidibé a fait un geste pour sa famille. D’autres dons des anciens joueurs du club, sous la houlette de l’entraineur adjoint des Rouges Oumar Bagayoko ont suivi : Que tous retrouvent ici l’expression de la profonde gratitude de la rubrique « Que sont-ils devenus ? ».
Certes elle a le mérite de remémorer l’histoire à travers les anciennes gloires de toutes les couches de notre pays, mais elle permet aussi de venir en aide ceux qui sont en difficulté. Beaucoup d’anciens joueurs après leur passage dans la rubrique ont bénéficié des cadeaux de la part de personnes de bonne volonté, dont Malamine Konaré (fils de l’ancien président Alpha Oumar Konaré), Seydou Kéïta dit Seydoublen, autres supporters. Merci !
O. Roger
Tél (00223) 63 88 24 23