De quoi je me mêle ! Tel pourrait être l’intitulé de la réplique à la lettre que le ministre de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne vient d’adresser à la Fédération internationale de football (Fifa), en amont de l’assemblée générale élective de la Fédération malienne de football (Fémafoot), ce 29 août 2023.
En cheveu dans la soupe ! Tel est le qualificatif qu’il convient de coller à la missive du ministre en charge des Sports qui alerte la Fifa sur une éventuelle crise du football malien au soir du 29 août, apportant du coup l’eau au moulin de ceux qui soutiennent la thèse d’un complot pensé et exécuté pour contrarier la réélection en roue libre du président sortant de la Fémafoot, Mamoutou Touré alias Bavieux, plébiscité avant la lettre.
En l’absence d’une autre candidature en face, la réélection de Mamoutou Touré dit Bavieux, si Dieu le veut, ne fait plus l’ombre d’un doute. Toutes les listes concurrentes ont été invalidées dans les règles de l’art, soit pour manque de parrainage soit pour entorses aux lois et règlements en vigueur à la Fémafoot. Le président sortant de la Fémafoot fait l’unanimité.
Bien que jouissant d’une bonne réputation sociale et d’une renommée de gestionnaire rigoureux, Mamoutou Touré dit Bavieux est depuis quelques mois l’objet d’une cabale. Des gens tapis dans l’ombre tirent les ficelles pour qu’il ne rempile pas à la tête du comité exécutif de la Fédération malienne de football.
Tenez ! C’est au lendemain du lancement de sa campagne qu’il a été placé sous mandat de dépôt à la Maison centrale d’arrêt de Bamako pour une présumée atteinte aux biens publics (on parle de 17 milliards de F CFA) alors qu’il était le directeur des services financiers de l’Assemblée nationale. Son compagnon d’infortune n’est autre que l’ancien président de l’Assemblée nationale, Issiaka Sidibé. Cependant, deux de leurs présumés complices échappent pour le moment aux mailles du filet. Vous avez dit justice à géométrie variable ?
C’est en tout cas dans ce contexte déjà tendu de suspicion que la lettre du ministre de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne est tombée douchant l’enthousiasme de tous ceux qui pouvaient se réjouir de la neutralité de l’Etat dans le processus de renouvellement des instances dirigeantes du football malien conformément à l’esprit et à la lettre des dispositions pertinentes de la Fédération internationale de football association en la matière.
Pourquoi le ministre Abdoul Kassim Ibrahim Fomba voulait ouvrir un autre front en évoquant ouvertement une crise post-électorale au sein du football ? Est-ce le fruit d’une délibération consciente ? Ces deux questions taraudent l’esprit au point de susciter la réaction d’un grand nombre de sportifs et d’observateurs qui doutent désormais de la neutralité et de la sincérité du chef du département des Sports concernant cette élection.
Le jeu trouble de M. Fomba est désormais presque dévoilé. Et si ça ne tenait qu’à sa volonté, Bavieux allait faire son deuil de la présidence de la Fémafoot. De gré ou de force. Sauf que cette fois-ci, l’Etat risque gros, en tentant de s’immiscer dans les affaires de la Fémafoot, certes une fédération nationale, mais qui est surtout régie par des règles propres à la Fédération internationale de football association qui, soit dit en passant, est satisfaite du bilan quadriennal du président sortant.
Au juste, pourquoi au Mali on ne tient pas compte des exploits et des efforts des patriotes qui portent haut le Drapeau national sur la scène internationale ? C’est une autre colle aux tenants du Mali Kura qui ont encore du chemin à faire voir le bien-fondé de leur démarche d’un Mali nouveau où l’égalité de chances pour chacun et la justice pour tous seront des constantes.
Pour sa part, et jusqu’à preuve du contraire, Bavieux a dignement servi le football malien. Son humanisme et sa compétence lui ont permis de récupérer toutes les places qui étaient les siennes dans les instances internationales (membre des comités exécutifs de la Caf et de la Fifa) comme au temps du rayonnement d’un certain Amadou Diakité, président de la Fémafoot.
Sans vouloir le désobliger, nous convions le ministre en charge des Sports à la médiation de cette sentence populaire : « Plus pressé que la musique on danse mal ».
La Rédaction