30 MARS 2015 – 30 MARS 2020 : Cela fait 5 ans que Baba Dagamaïssa nous a quittés

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Décédé le 30 mars 2015, cela fait 5 ans que nous a quittés Baba Dagamaïssa, le premier présentateur du Journal Télévisé de l’Ortm, le 21 septembre 1983. A cette occasion, sa famille a fait une cérémonie de bénédictions et de sacrifices en sa mémoire, le lundi 30 mars dernier.

30 mars 2015-30 mars 2020 ! Il y a cinq ans que tu nous as quittés ! Le temps a su apaiser notre douleur sans l’effacer. Ton souvenir est gravé à jamais dans nos cœurs et notre amour pour toi n’a pas diminué. Nous continuerons à honorer ta mémoire pour toujours. Nous avons été privilégiés de t’avoir dans votre vie. De savoir que là-haut tu as trouvé la paix, la sérénité et le bonheur que tu mérites, nous aide à accepter le vide laissé par ton absence.

Nous ne t’oublierons jamais. Dors en paix Papa Dag ». Ce message a été publié pour son épouse, Hatouma Traoré dite Fifi sur sa page Facebook pour rappeler l’anniversaire du décès de celui qui fut le premier présentateur du Journal Télévisé, un certain 22 septembre 1983. Elle précisera encore : « Mon cher DAG, en ce 5e anniversaire de ton rappel à Dieu, je vis une double douleur avec l’enlèvement, ce 25 mars, de ton grand frère Honorable Soumaïla Cissé avec sa délégation. Puisse le Tout Puissant Allah nous venir en aide pour nous consoler. Nous espérons que le gouvernement usera de tous ses moyens, avec tous ses alliés, pour te ramener, mon cher Soumaïla. Que Dieu te protège avec ta délégation et qu’on vous retrouve sains et saufs le plus rapidement possible ».

Après ce fut le tour de Mohamed Soumaré, consultant, de rendre hommage à Baba Dagamaïssa : « Il y a 5 ans, Baba Dagamaïssa nous quittait. Premier présentateur du Journal de 20h, le 22 Septembre 1983, il nous a donnés le goût du journalisme à travers son humour légendaire et sa grande culture générale. Chaque JT était l’occasion pour nous d’en savoir plus avec lui. En plus du JT, nous avons encore en mémoire ses questions pertinentes lors de l’émission « Télé Tribunes », qui avait le don de fâcher certains de ses invités, non préparés à ce genre d’exercice.

A Dieu nous appartenons et à lui nous retournons. Bon courage à Fifi Traoré Daga et aux enfants ».

Voilà pour vous dire que Baba Dagamaïssa fut un grand journaliste et il a occupé plusieurs postes de responsabilité au Mali. Journaliste-réalisateur, Baba Daga a fait ses premiers pas à Radio Mali avec les Djibril M’Bodj, Tiona Mathieu Koné, feu Thierno Ahmed Thiam, Fatim Sidibé, Daouda N’Diaye, Papus Daff… « Avec eux, il avait constitué une belle génération de jeunes loups qui a fasciné des dizaines de cadets et incité ceux-ci à embrasser le métier de journaliste. Car il y avait un plaisir inégalé à écouter ces voix d’or.

Mais, au-delà du timbre inimitable qui était le sien, Dag était un journaliste rompu à la tâche et surtout courageux. On se rappelle encore ces débats télévisés avec les ministres de la République dans les années 1980. Cela se passait à une période où la liberté d’expression était un risque que peu prenaient, surtout dans les médias d’Etat. Il fallait être Dag pour oser une certaine impertinence !

Ce qui lui a valu d’ailleurs l’estime et l’amitié du Président Moussa Traoré, à en croire les confidences qu’il nous avait faites un jour », déclarait notre confrère Alfousseiny Sidibé pour rendre hommage à Baba Daga, il y a une année.

« Rendre hommage à Dag, c’est avant tout saluer son franc-parler. C’est rappeler que l’homme n’avait jamais eu sa langue dans la poche. Dag disait haut ce que tout le monde hésitait même à murmurer tout bas. Il avait le courage de ses opinions. Nous avons encore en mémoire ses sorties remarquées lors des réunions hebdomadaires de Cabinet. Quand il ne parlait pas, le ministre le provoquait.

Ce que nous avons pu aussi apprécier chez Dag et qui est rare chez nombre d’hommes maliens, c’est son amour et son profond respect pour son épouse Fifi. Il nous confiait un jour : « Heureusement que ta chérie s’occupe bien de ton grand frère, sinon je risquais de craquer ». Ses deux garçons étaient pour lui ses copains ». Parole de Alfousseiny Sidibé.

Baba Dagamaïssa est parti en laissant son épouse Hatouma Traoré dite Fifi et ses deux enfants. Il s’agit de Mohamed et de Ibrahim Boubacar Dagamaïssa.

S’agissant de sa carrière professionnelle, il fut Chargé de mission au ministère de la Communication, directeur général du Cespa, directeur général de l’Ortm, Conseiller à la Primature… « Pendant le temps relativement court qu’il a passé à la tête de l’Ortm, Dag ne s’est pas départi de son professionnalisme.

L’on se rappelle encore qu’il s’était chargé de la présentation du Journal Télévisé de 20 h du 22 septembre 2012. L’événement a donné lieu à une édition presque spéciale. Des milliers de téléspectateurs ont été heureux de retrouver sur le petit écran celui-là même qui avait présenté presque, trente ans plus tôt, un 22 septembre 1983, le premier journal télévisé de ce qui était à l’époque la nouvellement née Radiodiffusion Télévision du Mali » se souvient notre confrère Alfousseiny Sidibé.

A l’occasion du 21 septembre 2019, l’Ortm, sous la houlette du directeur général Salif Sanogo, lui a rendu un vibrant hommage en baptisant le nouveau Studio « Studio Baba Dagamaïssa » dont la cérémonie d’inauguration a été présidée par le ministre en charge de la Communication, Yaya Sangaré.

« Aujourd’hui est une occasion, pour nous, de rendre un vibrant hommage aux pionniers de la télévision nationale. Les pionniers sans lesquels les choses n’auraient pas été possibles. Parmi eux, nous avons feu Baba Dagamaïssa à qui nous rendons aujourd’hui un grand hommage. Il a été le premier présentateur du Journal Télévisé à l’Ortm. Ainsi, avec l’accord du ministre de la Communication, Yaya Sangaré, nous baptisons le nouveau studio Feu Baba Dagamaïssa pour lui rendre hommage », disait Salif Sanogo.  Ce geste a été très apprécié par l’épouse du défunt, Hatouma Traoré, qui était accompagnée par ses deux enfants. Il s’agit de Mohamed et Ibrahim Boubacar Dagamaïssa.

On se rappelle toujours l’oraison funèbre lue par Djibril M’Bodj lors de son décès, après avoir brossé le riche parcours de ce journaliste talentueux : « Tu as été rapidement désigné Rédacteur en chef de la Radio. Puis, tu fus nommé directeur des informations et ensuite, directeur général adjoint de la Radio.

A la création de la Télévision nationale, c’est encore toi, formé à la tâche à l’Institut français de presse de Paris XI puis à la Faculté de l’audiovisuel de l’Université de Montréal, qui, avec doigté, présenta le premier Journal Télévisé un soir du 22 septembre 1983. J’en étais le chef d’édition. Ensemble, nous avons fait grandir le bébé pour le laisser entre les mains de nos successeurs ».

                   El Hadj A.B. HAIDARA

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