SALE TEMPS POUR L’AMBASSADEUR DU MALI A OUAGA : Amadou Soulalé entendu au Pôle économique pour « malversations financières » de près de 2 milliards Fcfa

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Epinglé par le Rapport du Bureau du Vérificateur Général pour des faits de « malversations financières, de détournements, de fraudes, de mauvaise gestion, d’indiscipline », l’Ambassadeur du Mali à Ouagadougou, au Burkina Faso, Amadou Soulalé est à Bamako pour être entendu par le Pôle Economique et Financier, après l’Ex-Secrétaire Agent Comptable, Siaka Sanogo (il est actuellement à Madrid). Selon nos informations, Soulalé s’est présenté lundi devant le procureur pour justifier 1 836 065 838 FCFA d’irrégularités financières.

L’Ambassadeur du Mali à Ouagadougou, Amadou Soulalé, traverse aujourd’hui une zone de turbulence suite au rapport du Bureau du Vérificateur Général (BVG) où la mission diplomate malienne est épinglée pour des faits de « malversations financières, de détournements, de fraudes, de mauvaise gestion, d’indiscipline ». Autant d’irrégularités financières pour un montant total de 1 836 065 838 Fcfa.

Dans le rapport du Vérificateur Général, l’Ambassadeur Soulalé est particulièrement mis en cause. Et en complicité avec son secrétaire Agent comptable, Siaka Sanogo (il est actuellement à Madrid).

Le dossier est en train de bouger à grand pas au niveau de la justice. C’est pourquoi, l’ex-secrétaire Agent comptable, Siaka Sanogo, vient de séjourner à Bamako pendant deux semaines au cours desquelles il a été entendu devant le Pôle économique et financier. Il s’agissait pour lui d’apporter des éléments de réponse à des griefs à son encontre et éventuellement se défendre.

Après, ce fut au tour de l’Ambassadeur Amadou Soulalé, en personne, de se présenter devant le Pôle économique et financier, après avoir reçu une convocation en bonne et due forme. Selon nos informations, le diplomate malien se trouve à Bamako depuis la semaine dernière. C’est le lundi 2 mars qu’il s’est présenté devant le Pôle économique et financier pour être entendu sur cette affaire de « malversations financières »qui continue de défrayer la chronique.

Mardi dernier, Soulalé devait en principe apporter certains éléments pour se défendre. C’est très chaud pour lui puisque le dossier du Vérificateur général est bien ficelé.

En tout cas, cette présentation de l’Ambassadeur Soulalé devant la justice malienne est une première dans l’histoire démocratique du Mali où, selon nos sources, jamais un diplomate en fonction n’a été amené devant un juge.

Amadou Soulalé, comme beaucoup d’autres cadres ordonnateurs et/ou signataires des comptes publics ont du souci à se faire depuis que l’actuel Vérificateur général, Samba Alhamdou Baby, a décidé de révolutionner l’action du Bureau du Vérificateur général. En effet, aujourd’hui, cette institution produit des rapports plus réguliers, plus détaillés, qui couvrent plus d’entités contrôlées, mais surtout plus pointus, ne laissant aucun doute sur la solidité des faits dénoncés. Aucune structure nationale n’est épargnée par les vérifications du BVG aussi bien au Mali qu’au-delà des frontières du pays.

En ce qui concerne les missions diplomatiques du Mali, la gestion de l’ambassadeur Amadou Soulalé n’est pas la seule à être vérifiée ; celle de l’Ambassadeur du Mali à Madrid, Général Abdoulaye Koumaré, fait partie du lot.

Selon nos informations, Amadou Soulalé se trouve également dans le collimateur d’un fournisseur burkinabé pour une affaire de marché d’un montant de 45 millions de Fcfa. Par l’intermédiaire de son avocat, ce dernier aurait porté plainte contre la mission diplomatique malienne afin d’être remis dans ses droits.

Au cœur du rapport de la vérification financière de l’Ambassade du Mali à Ouagadougou

– Le Secrétaire Agent Comptable a été installé dans ses fonctions sans avoir prêté serment. Il ne tient pas tous les documents et registres comptables. La comptabilité des timbres fiscaux est mal tenue.

– Le Secrétaire Agent Comptable ne respecte pas le montant plafond autorisé à détenir en espèces. Il n’établit pas d’état de rapprochement bancaire et ne procède pas à la mise en concurrence des fournisseurs.

– L’Ambassade du Mali n’applique pas la règlementation de la Comptabilité-matières. Elle n’a pas mis en œuvre des recommandations de la Mission conjointe de l’Inspection des Services Diplomatiques et Consulaires et de l’Inspection des Finances du 18 février au 1er mars 2017. L’Ambassadeur du Mali n’a pas justifié l’utilisation du carburant acheté d’un montant total de 23 452 160 Fcfa.

– Le Secrétaire Agent Comptable a irrégulièrement dépensé les recettes de Chancellerie pour un montant total de 225 324 521 Fcfa.

– Il a effectué des paiements de 1 399 238 299 Fcfa pour la construction de la Chancellerie sans les pièces justificatives requises. Il a aussi émis des chèques qui ont été payés en faveur de certains membres du personnel de l’Ambassade pour un montant de 484 163 249 Fcfa sans les pièces justificatives.

– L’Ambassadeur  a irrégulièrement autorisé le paiement de  3 000 000 Fcfa par personne contre 500 000 Fcfa prévus des indemnités de premier équipement. Trois diplomates sont concernés.

– Le Secrétaire Agent Comptable a accepté dans les justificatifs des indemnités de déplacement des ordres de mission qui ne sont visés ni à l’arrivée ni au départ et les achats de billets d’avions non soutenus par des ordres de missions pour un montant total 9 373 120 Fcfa.

– L’Ambassade du Mali à Ouaga a procédé à des paiements indus de loyers pour un montant total de 11 340 000 Fcfa. Le reçu de paiement des frais de cession de la Toyota  Fortuner AHTYK59G7 0005385B 14CD0014, soit  1 000 000 Fcfa, n’est pas été fourni par le Secrétaire Agent Comptable.

Ce qui attend l’Ambassadeur du Mali à Ouaga

et son Agent Comptable auprès de la Justice :

– l’utilisation non justifiée du carburant acheté pour 23 452 160 Fcfa ;

– les dépenses non autorisées sur les recettes de chancellerie pour un montant de 124 324 738 Fcfa ;

– les paiements irréguliers de 1 369 201 299 Fcfa pour la construction de la chancellerie ;

– les chèques non justifiés émis et payés en faveur de certains membres du personnel de l’Ambassade d’un montant de 225 344 521 Fcfa.

– les paiements non justifiés de frais scolaires d’un montant total de 64 530 000 Fcfa ;

– les paiements indus des indemnités de premier équipement d’un montant total de

7 500 000 Fcfa ;

– les frais de mission non justifiés pour un montant de 9 373 120 Fcfa ;

– les paiements indus de loyers pour un montant total de 11 340 000 Fcfa ;

– le paiement non justifié de 1 000 000 Fcfa représentant le prix de cession du véhicule reformé Toyota Fortuner numéro d’immatriculation 14 CD 0014.

                      El Hadj A.B. HAIDARA

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