Pour faire face à la menace et à l’urgence liée à la pandémie du nouveau coronavirus, le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, a pris une décision très importante par rapport aux crédits budgétaires. Cette mesure fait grincer des dents dans les compartiments de l’administration malienne car mal accueillie. Déjà, la guéguerre entre deux directeurs centraux autour des contrats simplifiés constitue une entrave pour l’exécution des dépenses. Pour ne rien arranger, Boubou porte l’estocade.
Dans une lettre en date du 3 avril 2020, le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, rappelle que les réponses adoptées par les Etats à travers le monde pour lutter contre la maladie à coronavirus, ont conduit, entre autres, à la mise en place des mesures de confinement, avec comme corollaire le ralentissement de l’activité économique. Ce qui a impacté de façon négative sur notre économie nationale. Une situation qui entrainera forcément des manques à gagner de recettes du budget d’Etat. Selon le ministre de l’Economie, l’estimation de cet impact financier est en cours d’évaluation au niveau de ses services techniques. En attendant, il rappelle que le président de la République a décidé de la mise en place d’une enveloppe de 6 300 000 000 Fcfa pour faire face à la menace et à l’urgence de la situation. Puisque le ralentissement de l’activité économique a des conséquences sur les recettes de l’Etat malien, Dr Boubou Cissé a décidé d’une restriction budgétaire. C’est à dire que les services techniques compétents du Ministère de l’Economie et des Finances procéderont au gel des crédits. Seules les dépenses nommées dans les secteurs de la Santé, de l’Education, de la Défense, de la Sécurité, de l’Energie, et Eau et de la Formation Professionnelle, ainsi que les marchés déjà engagés ne sont pas concernés par ces mesures de restriction.
En plus de cette restriction, Dr Boubou Cissé demande aux ordonnateurs de limiter leurs nouvelles dépenses aux plus essentielles et prioritaires : les salaires, les pensions, les contrats-baux, les dépenses de nettoyage et d’entretien des bâtiments e des matériels, les factures d’eau, d’électricité et communication.
Cette mesure de Boubou Cissé est très mal accueillie dans les différentes administrations parce qu’elles estiment que l’Etat ne doit pas être aussi incapable de faire face à la pandémie.
Les réserves budgétaires ont été inventées pour de telles situations. Le problème des contrats simplifiés qui oppose les directions du Contrôle Financier et du Trésor paralysent les activités des services publics. Cela fait pratiquement bientôt quatre mois qu’aucune activité relative au fonctionnement minimal du service n’a pu être menée.
Aux souffrances liées à la pandémie du Covid-19, faut-il en rajouter ? Evidemment non ! Et c’est à ce titre que le Premier ministre, ministre de l’Economie et des finances, doit savoir raison gardée dans la prise de certaines décisions qui, au lieu d’être solutions pour l’économie malienne, amènent le Mali à tomber de Charybde en Scylla. Le Mali ne doit pas s’arrêter parce qu’il y a le Covid-19.
Kassoum THERA