Après l’échec de deux tentatives de conciliation et l’implication sans résultat des ordres professionnels, des membres du Conseil national de transition (CNT), le Pr. Samba Sow, ex-patron du Centre de développement pour les vaccins, sera finalement en procès ce lundi 2 aout contre 70 agents, dont 18 médecins de son ancien service. L’audience se tiendra au Tribunal de travail de la Commune III du district de Bamako.
Ils sont en tout au nombre de 118 agents, dont 18 médecins, des sages-femmes, des chauffeurs, un pharmacien, du personnel de surface à être licenciés du Centre de développement pour les vaccins (Cvd pour motif économique par le directeur de ce service le Pr. Samba Sow.
Les raisons et les conditions de résiliation de leurs contrats ne semblent pas convaincre les désormais ex-agents de ce service dont une bonne partie, à savoir 70 sur les 118 ont trainé leur directeur récemment promu à la tête de l’Institut nationale de santé publique (INSP) devant la justice pour licenciement abusif, réclamant par la même occasion des dommages et intérêts.
« Nous connaissons ce Centre comme la prunelle de nos yeux. Le Pr. Sow parle de motif économique pour se débarrasser de nous. Paradoxalement, au même moment, il est en train de procéder à des recrutements, achats de matériels roulants. Aussi, les financements ne sont pas arrêtés et les projets de recherche sont en cours. En termes clairs, le motif avancé pour nous licencier n’est pas fondé », nous confie un médecin faisant partie du lot des personnes congédiées. Pour lui, toutes les règles ont été foulées au pied durant cette procédure.
« Tous ceux qui ont été licenciés ont presque des contrats à durée indéterminée dans ce service. Certains ont été recrutés depuis la création du Centre vers 2001. Est-ce que du jour au lendemain on peut se débarrasser de ceux-ci comme si de rien n’était ? », s’interroge un autre médecin, qui ajoute que le Pr. Samba Sow n’a respecté aucun préalable prévu par le Code du travail conduisant à leur licenciement notamment le chômage technique, la diminution des salaires, des primes, les départs volontaires… « Il gère le Centre comme son bien privé. Il ne présente ni bilan financier, encore moins pas de conseil d’administration ou plan de carrière pour les agents », accuse un autre médecin, ajoutant que le point de non-retour conduisant au procès a été atteint après l’échec de deux tentatives de conciliation, sans oublier l’implication des ordres professionnels, des membres du Conseil national de transition (CNT) pour ne citer que ceux-ci.Les agents espèrent beaucoup sur le procès du 2 aout afin qu’ils soient remis dans leurs droits.
A noter que sur les 118 agents licenciés, 40 ont pu trouver un compromis avec la direction, un accord aussi jugé insatisfaisant et flou par ceux qui ont pris la voie judiciaire. Affaire à suivre
Kassoum THERA