“Il faut que les autorités nous accompagnent dans la construction de notre terrain de golf sis à Kabala”
Battante et très engagée dans la promotion et le développement de sa discipline, Mme Sanglier Niagalé Mariam Diané est l’actuelle présidente de la Fédération malienne de golf. Elle a bien voulu nous accorder une interview exclusive dans laquelle elle parle de la pratique de golf au Mali, les grands chantiers de développement entamés par son bureau et les perspectives pour la discipline.
Aujourd’hui-Mali: Qui est Mme Sanglier Niagalé Mariam Diané ?
Mme Sanglier Niagalé Mariam Diané : Je suis ancienne golfeuse et l’actuelle présidente de la Fédération malienne de golf. En dehors de cette discipline, je mène plusieurs activités surtout dans le domaine de l’hôtellerie. Je suis la promotrice d’un complexe hôtelier du nom de “Domaine Kanou”, situé sur la route de Koulikoro. En plus de tout cela, je suis également la nouvelle présidente d’OMA-Mali (Organisation Maroc-Afrique, Culture et Développement) qui est étendue sur neuf 9 pays de la sous-région.
Quelle est l’historique de votre Fédération ?
La Fédération malienne de golf a vu le jour en novembre 2014 dont l’objectif était de faire la promotion et le développement de la discipline sur toute l’étendue du territoire national. Je suis une ancienne joueuse de golf qui vivait en France. Au cours de mon séjour en France, j’ai représenté mon club (Home Varaville Normandie) dans plusieurs compétitions européennes de golf. Lorsque nous sommes rentrés au Mali, mon mari et moi continuons de jouer au golf à l’hôtel de l’Amitié de Bamako et cela avec des internationaux, à savoir les Européens et certains Libanais. Comme il n’y avait pas des joueurs locaux parmi nous, mon mari (Bernard Sanglier) m’a proposé de créer une fédération de golf afin que les jeunes Maliens puissent découvrir cette discipline. Quelques mois plus tard, nous avons entamé les démarches pour avoir l’agrément de la Fédération auprès des autorités sportives du pays.
Avec l’appui du président du Comité national olympique et sportif du Mali, le Cnosm, Habib Sissoko qui m’avait cru à l’époque, nous avons pu avoir cet agrément. Après avoir eu tous les documents nécessaires, nous avons organisé une assemblée générale constitutive en novembre 2014, au cours de laquelle, j’ai été élu présidente de la Fédération malienne de golf.
Parle-nous de la pratique du golf au Mali?
Sans vous mentir, la pratique du golf était stoppée au Mali depuis l’événement du 22 mars 2012, c’est-à-dire lors du coup d’Etat militaire. Avant cette date, nous jouions dans un club de golf au sein de l’Hôtel de l’Amitié de Bamako. Je me plaisais bien dans ce club, mais seulement, il n’y avait pas des joueurs nationaux. Ce club était constitué par des internationaux en mission au Mali, chose qui ne m’avait pas plu. A cette époque, le golf était vraiment dans l’ombre.
Dès la mise en place du bureau fédéral, nous avons mené plusieurs démarches afin d’expliquer aux gens que le golf est une discipline ouverte à tout le monde, pas seulement aux nantis. Mais nous avons eu du mal à nous faire comprendre par des gens. Prenons l’exemple sur des pays comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire, toutes les catégories sociales jouent au golf, que cela soit les nantis ou les moins nantis. D’ailleurs, c’est l’occasion pour moi de remercier l’ancien ministre des Sports, Housseini Amion Guindo, qui nous a crus, dans ce projet de création de Fédération malienne de golf. Il nous a accompagnés à participer à des compétitions africaines de golf. En plus de cela, il nous a aussi octroyé un espace de 26 hectares à Kabala pour la construction du futur terrain de golf.
Comment se porte aujourd’hui le golf malien ?
Aujourd’hui, je pense que le golf malien se porte bien parce qu’après la mise en place de notre bureau, nous avons organisé des activités pour les jeunes. Lors de l’une de mes tournes africaines, j’ai rencontré deux grands professionnels de golf dont le président d’Africain Golf Tour (AGT), M. Emile Abessolo et Francis Garmin. Au cours de notre rencontre, nous avons parlé de la promotion de la discipline au Mali, je les ai invités à venir au Mali afin qu’ils puissent nous aider pour la promotion de la discipline.
Le 31 mars 2019, nous avons organisé la première édition de la journée porte ouverte du golf au Centre Aérée de Sotuba. Au cours de cette journée parrainée par Mme Kéïta Aminata Maïga, première dame du Mali, nous avons initié les jeunes à la discipline et cela avec l’accompagnement de nos deux grands professionnels et épaulés par Ladji Cissé, un professeur de golf malien. C’est à travers cette journée que beaucoup de Maliens ont fait la découverte de la discipline. Dès ce jour, jusqu’à aujourd’hui, nous continuons de donner des cours de golf aux enfants chaque dimanche à l’Institut national de la jeunesse et des sports (Injs). Je Profite encore de cet instant pour remercier l’actuel ministre de la Jeunesse et des Sports, Arouna Modibo Touré, pour son appui en équipement de golf à la Fédération malienne de golf. Lorsqu’il était le directeur général du Pmu-Mali, il nous a offert un important lot d’équipements de golf.
Avant la mise en place du bureau fédéral, j’ai participé en tant que joueuse de l’Equipe nationale du Mali à des compétitions africaines comme le tournoi Aact (All Africa Challenger Tourney) en 2011 à Dakar, en 2013 à Malabo et tout récemment aux Jeux de la Francophonie, Abidjan 2018, où j’ai remporté une médaille d’argent.
Vous en êtes à votre deuxième mandat. Pouvez-vous nous parler des grands chantiers que vous avez entamés dans le cadre de la promotion et du développement du golf au Mali?
Bien sûr, je peux dire que durant nos mandats, nous avons fait quelques choses et nous continuons sur cette lancée. Lors du premier mandat, notre objectif était de travailler afin que la discipline sorte de l’ombre. C’est-à-dire pour que les gens puissent connaitre le golf, ainsi que ses avantages. Pour le mandat en cours, je peux dire que ça va de mieux en mieux parce nous avons mis un accent particulier sur le renforcement des capacités des entraineurs de golf. Au mois de juin dernier, j’étais au Maroc où j’ai pu avoir un partenariat avec la Fédération marocaine de golf. Au cours de ce voyage, les responsables de la Fédération marocaine de golf nous ont promis la formation de deux entraineurs en 2020. Le coût de cette formation sera à leur charge. Par rapport à la vulgarisation de la discipline, nous continuons d’organiser des séances d’initiation pour les enfants au niveau de certaines écoles et nous sommes actuellement en phase de mettre en place l’équipe nationale de golf.
Quelles sont les perspectives pour la discipline ?
Pour les perspectives, en plus la promotion de la discipline au Mali, le renforcement des capacités des formateurs et la mise en place de l’équipe nationale de golf, nous voulons la construction de notre parcours de golf (terrain de golf) afin que nos athlètes puissent s’entrainer dans les meilleures conditions possibles. Si les autorités sportives arrivent à nous bâtir ce terrain de golf, nous avons déjà des sponsors qui sont prêts à nous accompagner pour l’organisation régulière des compétitions de golf.
Hormis tout cela, nous voulons organiser un Open de golf au Mali comme les autres pays de la sous-région l’ont fait ces dernières années. Nous avons aussi en projet la création d’une académie de golf au Mali afin que nous puissions avoir de meilleurs athlètes de golf de la sous-région. Dans les jours à avenir, nous voulons amener le Mali le plus loin possible dans les compétitions internationales.
Quelles sont les difficultés auxquelles votre Fédération est confrontées aujourd’hui?
Vous savez, aujourd’hui, la Fédération malienne de golf est confrontée à plusieurs problèmes dont d’accompagnement des autorités sportives. Nous ne sommes pas bien accompagnés par les autorités. Depuis des années, nous sommes dernière le Ministère de la Jeunesse et des Sports pour qu’il puisse construire notre parcours de golf, mais jusqu’à présent rien n’est dit. La construction de ce parcours de golf va être une opportunité pour les enfants d’apprendre la discipline dans les meilleures conditions. Ensuite, nous avons le problème d’équipement de notre siège.
Depuis 5 ans, nous avons eu un siège au niveau du Stade Mamadou Konaté, mais jusqu’à présent nous n’arrivons pas à l’équiper par des matériels bureautiques et informatiques. Vous savez, nous ne pouvons pas bien travailler dans le domaine du sport sans les équipements de bureau nécessaires. Pour le moment, nous sommes obligés de travailler de gauche à droit dans les cybercafés.
Quelles sont les relations de votre Fédération avec le Cnosm ?
Actuellement, je peux dire que nos relations avec le Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) sont en bons termes. D’ailleurs, c’est le président du Cnosm qui nous a accompagnés financièrement afin que nous puissions organiser notre première journée porte ouverte. En plus de tout cela, le président du Cnosm nous a promis des formations à Bamako et à l’extérieur.
Votre mot de la fin ?
Mon mot de la fin est adressé à la population malienne. Je l’invite à venir faire le golf qui est ouvert à tout le monde. Je remercie votre journal qui m’a donné l’opportunité de m’exprimer sur le golf.