Mme DEMBELE OULEMATOU SOW DENONCE : « Des femmes et des politiques veulent tuer la Cafo pour la remplacer par d’autres créations »

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Dans cette bataille de leadership pour la présidence de la Cafo, Mme Dembelé Oulématou Sow, plus connue sous le nom de Oulèye n’entend point baisser les bras. Elle croie ferment qu’elle demeure l’unique présidente légitime et légale de la la faitière des associations féminines du Mali. C’est l’essence de l’interview qu’elle a bien voulu nous accorder.

Aujourd’hui Mali : Depuis quelques mois vous vous présentez comme présidente de la Cafo, quels sont les éléments en votre possession qui permettent de lever toute contestation quant à votre légitimité et votre légalité ?

Mme Dembélé Oulématou Sow : Merci beaucoup ! Je suis bel et bien la présidente nationale de la Coordination des associations et ONGs Féminines du Mali (Cafo), parce que je dispose d’une grosse légale, émanant de la plus haute juridiction du Mali, c’est-à-dire la Cour suprême, après une péripétie judiciaire de trois (03) ans. Il est aussi important de souligner toute la légitimité reconnue à notre assemblée extraordinaire. Ce sont les femmes qui m’ont voué leur confiance. Pour la petite histoire, j’ai intégré la Cafo avant sa 3ème présidente, Mme Oumou Touré. Mais non seulement, mes camarades et moi avons été exclues de la gestion, mais en plus, elle a essayé de nous mettre dehors, pour amener les tout-venants. C’est ça qui nous a frustrées et engendré tout cela. C’est une insulte pour des femmes respectées et respectueuses de se voir gratuitement mises en déroute pour la gestion de notre organisation dont nous partageons les droits et devoirs. Le détail à suivre, si cela vous intéresse, ainsi que les documents à l’appui.

Tout d’abord, nous avons été là aux premières heures de la création de la Cafo, c’est à dire en 1992, quand Tanti Hadja Assa a été la 1ère présidente de la Cafo.

A l’époque, j’étais la représentante de l’Association des femmes ingénieures du Mali (Afima). J’ai eu à collaborer avec Assa Diallo, puis avec la 2ème présidente, Afoussatou Thiero, dont l’intérim a été assuré par Mme Rose Bastide, quand elle fut nommée ministre de la promotion de la femme et de l’enfant, en 1997.

Date à laquelle je suis partie dans les régions. C’est ainsi qu’en 1998 Oumou Touré a pris les rênes, en mon absence et cela jusqu’à sa nomination comme ministre de la Femme, en 2016.

A mon retour à Bamako, en 2002, j’ai été rapprochée par la première responsable pour réintégrer l’organe, à la faveur du congrès de 2002, au cours duquel j’ai été 2ème secrétaire administrative jusqu’en 2007. Pendant plus de 5 ans de mandat, aucune animation ; c’était une seule personne qui faisait sa loi, posait tout acte à sa guise et disposait de toutes les ressources matérielles et financières des projets. Frustrées par cette situation, mes camarades et moi, avons engagé la 1ère crise au sein de la Cafo, en 2007. A la suite de cette crise, le Gouvernement a mis en place une Commission de conciliation, siégeant au sein du ministère de la Femme, pour engager la médiation entre les deux parties.

A la suite de cette médiation, le Gouvernement prendra en charge l’organisation d’un congrès extraordinaire en juin 2008 car la date du renouvellement était révolue, soit 7 ans au lieu de 5 normalement. En prélude à ces assises, Mme Oumou Touré, frileuse de perdre la présidence, a engagé un lobbying auprès des certaines autorités, du Recotrade et d’autres personnes de bonne volonté, renchéri par sa demande de pardon car elle savait que le changement était évident. Telle a été toute la tractation engagée dans la salle du congrès à aller vers un bureau consensuel autour de Oumou Touré comme présidente pour 2ans et qu’après elle allait chercher un autre travail entre temps. Les témoins sont encore là, les journaux et capsules.

Nos deux postes, ceux de présidente et de secrétaire générale, n’ont pas été soumis à élection. Nous l’avons cru, mais elle a trahi tout le monde, les femmes du Mali et les médiateurs. Dès qu’on a intégré le siège pour travailler, j’ai constaté qu’il n’y avait pas un débat d’idées, tout tournait autour de la présidente. Elle a abandonné tout le monde et a fait cavalière toute seule, m’a privée de la gestion du courrier en tant que secrétaire générale. J’ai demandé qu’on fasse une réunion pour clarifier les choses, pendant que Mme Touré a pris l’avion pour regagner son poste à Dakar au Haut-Commissariat des Droits de l’Homme pour l’Afrique de l’Ouest. En partant, elle a confié aux journaux que de Dakar, elle va continuer à gérer la Cafo de mains fermes (cf. journal).

De retour d’une mission de deux jours de Kita, j’ai appris son départ, la désignation d’une intérimaire et ma suspension du Bureau exécutif national. Jusqu’à ce jour, je n’ai jamais été ampliataire de ce document de suspension, non signé par les membres mais par la secrétaire aux finances, désignée comme intérimaire. Ma signature a aussi été falsifiée est apposée sur le courrier retour, signifiant sa réception, quand le document nous a été rapporté par notre avocat.

Quelle malhonnêteté ? Quelle gouvernance ? C’était entre fin 2008 début 2009, il paraitrait que plusieurs membres du Bureau qui étaient dans la salle ont désapprouvé cette décision. Cette soi-disant lettre de suspension, elle l’a adressée à toutes les structures. Le Bureau a fait presque 10 ans, sans tenir une seule assisse. Même ministre, Mme Touré n’a pas daigné faire une quelconque passation jusqu’à ce jour, sans aucune crainte. Elle a toujours essayé de mettre hors de nuire à sa position toute personne capable d’émettre des critiques sur sa gestion. C’est la ministre de la Femme et la Première dame de l’époque qui m’ont demandée de suspendre ma participation jusqu’à ce qu’elles résolvent le problème. Chose qui n’a pas été faite jusqu’au départ du Président Amadou Toumani Touré. J’ai donc décidé d’attendre jusqu’aux assisses prochaines, par respect pour ces deux autorités. Depuis, aucune assise, jusqu’à l’Assemblée Extraordinaire que nous avons organisée en 2017 au Mémorial Modibo Kéïta, pour renouveler l’organe pendant que Oumou était ministre.

Durant cette période, Mme Oumou Touré a créé le Renedep (le Réseau national pour l’éveil démocratique et patriotique, composée d’Amazones et de Sofas (filles et garçons) pour nous tabasser. Finalement, ce sont les affiches de ce réseau partout dans la Cafo et personne ne disait rien. C’est partant de cette situation que, nous aussi, nous avons créé la Fenacof-Mali, (Fédération nationale des collectifs et organisations féminines du Mali), pour ne pas rester à la maison, en attendant les prochaines assisses. Cependant, avant de créer cette fédération, j’ai touché toutes les autorités concernées qui nous ont autorisées à le faire.

Nous étions toutes de la dissidence de la Cafo.  Même après, la Fenacof a fait des exploits et tout le Mali est conscient de cela et elle a même été citée comme résultat dans le Pdes d’ATT.

Malgré tout, elle n’a pas été reconnue par les Hautes autorités. Cette reconnaissance de l’effort des femmes, à travers celle de la Fenacof, allait tranquilliser tout le monde et la Cafo serait restée éternellement entre les mains de Mme Oumou Touré.  Quand cette dernière a été appelée au gouvernement, au lieu de passer la main à la secrétaire générale, elle est rentrée dans son plan machiavélique, a ignoré le Bureau sortant. Elle a alors intenté un procès au tribunal de 1ère instance de la Commune III contre nos camarades du Bureau restées dans la cour pour les faire déguerpir, dont leur rôle était exécuté par des stagiaires. Après plusieurs correspondances pour la faire revenir à de meilleurs sentiments, nous avons été butées à un refus catégorique.

Ainsi, sur les recommandations des missions précurseures et d’autres doléances des femmes sur le départ de Mme Oumou Touré, nous avons décidé de prendre notre destin en mains, face à l’histoire, pour organiser une Assemblée nationale générale extraordinaire, le 30 décembre 2017, au Mémorial, Modibo Keïta, où j’ai été élue Présidente Nationale par toutes les femmes du Mali présentes. En plus de la légalité, je suis aussi une présidente légitime et me réjouis d’une base écrasante sur le terrain. Je rappelle que cette assemblée générale s’organisait dans une impasse totale parce que Mme Oumou Touré bouclait là un règne, un mandat de 9 ans sans interruption, sans partage et a martyrisé, piétiné et malmené les femmes du Bureau sortant.  

Quel tribunal a demandé d’organiser cette assemblée ?

C’est le tribunal de la commune III, qui, je répète, a demandé d’organiser cette assemblée pour trouver une issue à cette guéguerre et sortir de l’impasse. Nous avons ainsi réalisé des missions précurseurs de mobilisation aux niveaux des régions et dans le district de Bamako pour nous enquérir de l’état d’âme des femmes, qui n’attendaient que ça. Ces missions ont été réalisées avec nos propres moyens car lorsqu’elle a été nommée ministre, elle n’a jamais fait de passation et j’assumais toute cette tâche en ma qualité de secrétaire générale de la Cafo, puis présidente de la Commission intérimaire, parce que mon statut de secrétaire générale était échu depuis le 1er mandat, valable pour tous les autres membres. C’est à l’issue de tout cela que nous avons organisé l’Assemblée générale nationale extraordinaire le 30 décembre 2017 au Mémorial Modibo Kéïta. Cette rencontre qui a vu la participation des femmes du Mali, de toutes les localités du pays car nous avons fait appel à tout le monde. Ce sont les femmes du Mali qui m’ont portée à la tête de cette organisation. C’est le lieu de les remercier vivement par rapport à la confiance placée en ma modeste personne, sauf les membres proches de la présidente sortante, Mme Oumou Touré.

Malgré les exploits d’huissier, elles ont refusé de répondre à l’appel et ont opté pour la politique de la chaise vide. Elles ont ensuite, après plus d’une année, essayé d’organiser une autre assise, avec les femmes de certaines associations de Bamako, qui n’a pas eu de surcroît une envergure nationale et ce fuit un non évènement pour nous. Ce sont les résolutions de cette Assemblée générale qui ont été attaquées en justice par Mme Oumou Touré et une de ses complices du nom de Fanta Damba au niveau du tribunal de la commune III. Le tribunal, en guise de réponse, a dit qu’elles sont en défaut de qualité car elle était ministre et les textes de la Cafo ne prévoient pas d’intérim, mais de préséance, alors que Mme Fanta Damba était la sixième personnalité du Bureau. Il faut préciser que quand elle a été nommée ministre, Oumou Touré a fermé les portes de la Cafo et nous aussi, par une décision de justice, avons obtenu la réouverture des locaux, à travers une grosse d’ouverture forcée du Tribunal de la CIII. Et quand l’Huissier a ouvert les portes, les acolytes de Oumou Touré sont venues nuitamment casser les portes du siège, le 08 mars 2019.

A présent, nous disposons des clés qui nous ont été remises par l’huissier ; elles ont récidivé, le 1er avril 2019. C’est partant de cela que les policiers sont venus sécuriser les lieux. En même temps, sur le plan judiciaire, elles n’ont pas aussi baissé les bras car lorsque le tribunal de la commune III les a déboutées pour défaut de qualité, elles ont interjeté appel auprès de la Cour d’Appel, qui dans son délibéré a soutenu que nous avons tenu une assise irrégulière, c’est ce délibéré de la Cour d’Appel qui, selon les juristes, n’est pas une bonne grosse, qui a changé la tournure de l’affaire. Désemparées, nous nous sommes vues dans l’obligation de faire appel auprès de la Cour Suprême.

Après une année d’attente, la Cour a rendu son Arrêt N°389 du 30 décembre 2019 ; grosse dans laquelle, elle demande à toute autorité de travailler à l’application de ladite grosse, donc exécutoire.

Pour votre information, c’est cette grosse qui clôt le débat et qui m’autorise à être définitivement la présidente de la Cafo. Notre huissier a écrit au Procureur de la commune III et à la police pour l’exécution de cette décision de justice. Malheureusement, c’est le Procureur de la commune III qui a sommé nos huissiers d’arrêter l’exécution de cette grosse. Motifs invoqués : troubles à l’ordre public, introduction de rabats d’arrêt, sursis à exécution et tierce opposition. La Cour suprême a dit clairement que le sursis à exécution est irrecevable, tout comme la tierce opposition. Elle a rappelé qu’elle est une juridiction supérieure, que sa grosse n’est pas suspensive. Mais malheureusement, le Procureur de la commune III a ajouté ses marques à l’histoire des femmes du Mali. Voilà ce qui bloque l’ouverture des locaux, mais il a dit qu’on peut travailler quand même.

Mais, sauf que certains disent que vous aussi vous n’avez pas qualité à organiser ces assises car à cette époque vous étiez sous le coup d’une suspension ?

Une suspension de qui ? Premièrement, je n’ai jamais été ampliataire d’un document de qui que ce soit me notifiant une quelconque suspension du Bureau exécutif national de la Cafo.

Deuxièmement, le soi-disant document de suspension a été rédigé par un tiers et signé par Mme Fanta Damba. Elle est qui pour me suspendre ? Elle est sous mes ordres, si on travaille correctement. Elles qui ont fait des malversations n’ont pas été suspendues, c’est moi qui vais l’être et au nom de quoi ? J’ai été un cadre acharné au travail, correcte, intègre et laborieuse. Comment, des individus mal intentionnés peuvent-ils s’arroger ce droit, au su de tout le monde ? Pourquoi les autres membres n’ont pas signé, pour compléter le document ? Parce qu’elles savent qu’elles cheminent dans du faux et l’histoire les rattrapera. J’établirai l’authenticité de ma signature plus tard.

Oui, parce que c’est elle qui était la présidente intérimaire de la Cafo !

Il n’y a pas d’intérimaire dans nos textes et en plus qui l’a désignée à ce poste. Pour être claire avec vous, elle a été désignée par Mme Oumou Touré à ce poste, qu’elles sont complices sur les ressources, sans aucune crainte, parce qu’elles se croient en terrain conquis. C’était une manière de m’exclure, de me sortir carrément de l’organe, me marginaliser je dis non et non. On ne m’a jamais donné un document authentifié, me notifiant une quelconque suspension.

Au-delà de tout cela, même si on me l’avait donné, je n’allais pas reconnaitre car elles n’avaient pas qualité de prendre une telle décision. D’ailleurs Oumou Touré a tout dilapidé, tout bafoué. Elle n’a pas été suspendue, pourquoi moi ? Pour être claire avec vous, dans cette affaire de la Cafo, je vais défendre le droit, la légalité, jusqu’à mon dernier soupir.

Donc pas question pour vous de laisser tomber ce combat ?

Pourquoi ? L’histoire me rattrapera ! Légalement et légitimement, je suis la présidente de la Cafo. Pourquoi prendrai-je une telle décision ? Nous avons tout donné à cette organisation, notre sueur, nos ressources. Après la peine dont j’ai fait l’objet, je prendrai ma retraite dès que les femmes vont me libérer. Il faut aller voir sur le terrain, dans les régions et à Bamako, pour faire le constat au niveau de la base, les femmes ne connaissent même pas Mme Barry Aminatou Touré comme membre de la Cafo. Ce que je sais de Mme Barry, elle est venue à la Cafo vers 1999-2000 et elle a été mise en déroute par Mme Oumou Touré comme bien d’autres. C’est comme çà qu’elle s’est retrouvée à la Cad-Mali, qui l’a sortie et elle s’est retrouvée au niveau du Conseil national de la société civile (Cnsc). Sa base se résume à son association. Donc, je n’ai pas de challenger. Je reconnais tout de même qu’elle est une femme du Mali et peut venir adhérer en bonne et due forme à la Cafo.

Que répondez-vous à ceux qui soutiennent que la grosse de la Cour suprême dont vous faites allusion est relative à la levée de votre suspension et non pas à votre reconnaissance comme présidente de la Cafo ?

Ça c’est facile à vérifier. Vous êtes intellectuel, je vous remets une copie de la grosse, pour lever toute équivoque. Je suis trop responsable et honnête pour m’agripper à quelque chose qui ne m’appartient pas. Pour nous, la suspension dont vous faites allusion est nulle et non avenue. Et j’ai été surprise aussi de voir que ces dames sont parties jusqu’à imiter ma signature, attestant que j’ai reçu leur soi-disant papier de suspension et versé cela dans leur dossier juridique. Je projette aussi de porter plainte contre elles pour cette forfaiture au moment venu.

Je termine d’abord les dossiers plus urgents. Mais pour clore avec vous, il faut savoir que tous ceux qui veulent me chasser de la Cafo, comprennent qu’ils ne peuvent pas car j’ai consacré une grande partie de ma vie à cette organisation, mon temps, ma sueur, mes ressources et au passage, je vous rappelle que Mme Oumou Touré a fait plus de 25 ans de règne à la tête de cette organisation avec une gestion unilatérale et calamiteuse et personne n’a levé le petit doigt. Et moi, ne suis-je pas une femme du Mali ? Ce mandat, je le ferai ; c’est mon droit le plus légitime et à la fois une réparation du préjudice causé.

Par contre, ça se dit en ville que vous bénéficiez du soutien de la ministre de la Promotion de la Femme et son homologue de l’Administration territoriale ?

Non, pas du tout ! Si c’était le cas, le siège ne sera pas maintenu fermé. D’ailleurs, nous ne sommes pas contentes de la ministre de la Promotion de la femme, qui n’a pas voulu s’immiscer pour régler une fois pour toute ce problème car c’est son dossier. Le ministre de l’Administration territoriale, quant à lui, a été saisi en son temps, mais s’est débarrassé de notre dossier, alors que c’est lui qui délivre les récépissés. Il est au courant de tout, même son prédécesseur aussi. Nous les femmes, nous sommes fatiguées d’être méprisées et ignorées, même dans nos plaidoyers.  Par contre, nos enfants, les jeunes sont mieux traités. Nous sommes désespérées ! Seule la violence prospère dans ce pays !

Selon vous, qui a intérêt à ce que cette situation perdure ?

Pour répondre à votre question, je dirais que c’est certaines femmes et les politiques. C’est pourquoi, elles font du dilatoire pour nous retarder dans le travail et les politiques, qui sont en dessous de ce problème, veulent tuer la Cafo, pour la remplacer par d’autres créations.

Je rappelle que la Cafo est un acquis démocratique et tout le peuple malien doit se battre pour sa pérennisation. Aujourd’hui, nous les femmes, nous souffrons beaucoup pour nos droits, mais personne ne dit un mot pour nous sortir de là.

Etes-vous favorable à une réconciliation ?

Oui, j’ai été la première à tendre mes mains. Vous savez, j’avais organisé une conférence de presse quand on a obtenu la grosse, au cours de laquelle j’ai tendu ma main à mes adversaires, mais malheureusement, elles n’ont pas accepté cette main tendue. Malgré la bonne volonté d’une personne, il faut l’aide de l’État afin de trouver une solution.

Personne ne peut rester dans un imbroglio comme cela. Moi je veux travailler, je sais travailler et j’ai 30 ans d’expérience. Les femmes veulent que je reste, les femmes ont besoin de moi et c’est à cause de cela que je suis dans cette situation, sinon j’allais sortir depuis longtemps. Je ne veux pas décevoir les femmes rurales qui ont misé beaucoup sur moi sinon je n’ai aucune envie de rester à me battre dans un pays où on est maltraité et nous peinons à accéder à nos droits. Sinon un verdict rendu par la juridiction supérieure doit être immédiatement appliqué. Ladite grosse est exécutoire car force reste à la loi, au droit.

Quoi d’autre pouvons-nous faire ? Nous devrions respecter les institutions de notre pays. Ça été réellement une expérience ; je ne pouvais jamais imaginer que cela pouvait se produire dans notre pays.

 Je pense que les autorités doivent mettre cette grosse en application pour respecter cette haute institution judiciaire, afin de mettre fin à cette crise.

L’Assemblée générale de l’organisation a été organisée dans une impasse totale de dépassement de mandat sans précédent devant Dieu et les hommes. Pourquoi nous ne pouvons pas appliquer la démocratie dans le rang des femmes ? Pourquoi une seule personne doit faire 25 ans à la tête d’une organisation et la rendre déliquescente ? Comme si c’est dire, après moi le déluge ! Pour une organisation qui t’a tout donné. Pendant que le mandat était de 3 ans, on le ramène à 5 ans, renouvelable une seule fois. Cela fait près de 25 ans qu’une seule femme règne aux yeux et au su de tout le monde. Pourquoi, au Mali, on ne veut pas dire la vérité ? Le Mali a besoin de se construire sur la vérité. Nos progénitures ont besoin de valeurs. Ressaisissons-nous !

Votre mot de la fin ?

Je demande à tout le peuple malien, aux autorités du Mali de s’occuper de cette frange, que sont les femmes, qui représente plus de 51% de la population. Cette frange fait une contribution de taille à notre économie, notre social et notre culture. Je pense qu’elle a sa place dans la gouvernance. Donc, il est important de ne pas laisser celle-ci se déchirer à cause d’intérêts personnels. Nous avons accepté d’être soumises à une péripétie judiciaire, qui a été bouclée. Pourquoi ne pas nous mettre dans nos droits ? Au-delà de tout cela, nous sommes dans une République qui a opté pour la démocratie.

      Réalisé par Kassoum Théra

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