FAFPA : Les assurances du ministre Jean Claude Sidibé sur la non-suppression de la taxe de formation professionnelle

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Placé sous la tutelle du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, le Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (Fafpa) se trouve confronté à un certain nombre de difficulté. Il s’agit de la faible mobilisation de ressource notamment la taxe de formation professionnelle (TFP) dont la suppression alimente aujourd’hui beaucoup de débats. Lors de sa visite, mardi dernier, le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Me Jean-Claude Sidibé a pris des engagements au nom du gouvernement que cette taxe ne sera pas supprimée. “Je vous engage à travailler et à ne pas vous désespérer. Nous allons faire le boulot afin d’avoir un bilan positif”, dira le ministre Jean-Claude Sidibé tout en précisant que ce gouvernement est en mission. Donc, il faut obligatoirement de résultats.

Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Me Jean-Claude Sidibé avait un agenda très chargé, le mardi 21 mai dernier où il a rendu visite à trois de ses services dont le Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (Fafpa). Il s’agissait pour lui de s’imprégner des conditions de travail de la structure et de mieux connaitre les différentes difficultés auxquelles le Fafpa est confronté afin d’atteindre ses objectifs.

Pour sa première visite, le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle a été agréablement surpris et même impressionné par l’accueil que la direction générale du Fafpa et son personnel lui ont réservé. Il a vu une structure bien organisée et très professionnelle avec surtout des jeunes cadres dévoués à la tâche.

C’est aux environs de 11 h 20 que le ministre, accompagné de certains membres de son cabinet, a été accueilli par le directeur général du Fafpa, Mohamed Albachar Touré et ses proches collaborateurs notamment le directeur adjoint, M. Tangara. Sans oublier le secrétaire général du comité syndical, Madani Camara.

Après les salutations d’usage, place à la visite guidée dans les différents bureaux au pas de charge puisque le ministre Jean-Claude Sidibé voulait savoir comment le personnel du Fafpa travaille. Il a d’abord commencé par savoir comment les visiteurs sont accueillis avant de visiter les différents bureaux ; à savoir : les chauffeurs, le secrétariat général, la division ingénierie de formation, la division secteur moderne, la division secteur non structuré, la division communication, la division administrative et financière. Sans oublier le bureau du directeur adjoint, la cantine et l’agence comptable.

Après cette visite guidée, ce fut le tour d’une rencontre entre le ministre Jean-Claude Sidibé et les cadres du Fafpa dans la salle de réunion. Une belle occasion, pour le directeur général Mohamed Albachar Touré, de faire une présentation très détaillée sur sa structure, qui fait aujourd’hui la fierté nationale en matière de la formation professionnelle et à l’apprentissage.

Selon M. Touré, le Fafpa a été créé par la loi n°97-023 du 14 avril 1997 modifiée par la loi n°06-057 du 4 décembre 2006 sous forme d’établissement public à caractère administratif (Epa) doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. A ce titre, il a pour mission essentielle de contribuer à la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière de formation professionnelle qualifiante, continue et par apprentissage. Pour ce faire, le Fafpa est chargé “d’apporter une assistance technique et financière aux opérateurs économiques des secteurs moderne et non structuré ainsi qu’aux entreprises privées et parapubliques de droit malien dans le cadre de l’élaboration et de la réalisation de leurs plans et projets de formation, d’apporter son appui aux opérateurs et organismes de formation professionnelle privés et habilités dans le cadre de leur projet d’équipement”.

S’agissant des objectifs, il faut reconnaitre que le Fafpa s’est fixé sur plusieurs objectifs, comme l’a si bien précisé son directeur général. Il s’agit d’améliorer le niveau de qualification de la main d’œuvre locale afin de répondre aux besoins du marché de l’emploi, de renforcer et développer les compétences des ressources humaines au niveau des entreprises et surtout d’améliorer la qualité et la capacité des organismes de formation professionnelle afin de répondre aux exigences du marché de l’emploi.

“Nous voulons aussi faire participer les opérateurs économiques au financement de la formation de leurs employés”,  précisera le directeur général.  Avant de rappeler que seuls les groupements professionnels, les institutions consulaires, les organisations représentatives du secteur non structuré, les entreprises du secteur moderne, les ateliers artisanaux, les opérateurs et agents économiques, les ONG d’appui aux associations professionnelles, les jeunes ayant une promesse ferme d’embauche sont éligibles au financement du Fonds.

S’agissant des ressources du Fafpa, Mohamed Albachar Touré a été très clair : “Depuis sa création à ce jour, les ressources du Fonds sont constituées par la taxe de formation professionnelle dont le taux est établi à 2 % de la masse salariale des entreprises assujetties à la contribution forfaitaire à charge de l’employeur. En plus, il y a la subvention de l’Etat, les contributions des bénéficiaires, les dons, legs et subventions de toutes natures, les emprunts et les recettes diverses”.

Aujourd’hui, il faut reconnaitre que la structure a fait un grand pas puisqu’elle est représentée à travers ses antennes dans plusieurs localités. Il s’agit de Kayes, Koulikoro, Ségou, Sikasso, Koutiala, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal, Bamako et même dans les nouvelles capitales régionales notamment Ménaka et Taoudénit.

Comme difficultés, selon le directeur général Mohamed Albachar Touré, la faible mobilisation de la ressource principale du Fonds notamment la taxe de formation professionnelle (TFP) recouvrée par la direction générale des impôts et mise à disposition par le Trésor public. “C’est avec cet argent que le Fafpa fonctionne. Donc, sans la taxe de formation professionnelle, le Fafpa n’est rien. Alors que cette même taxe devrait être supprimée. Ce qui va nous poser d’énormes difficultés pour atteindre nos objectifs”, dira le Directeur général.

Autre difficulté, c’est la non-signature à ce jour du budget 2019 du Fafpa. Alors que le conseil d’administration a adopté ce budget à hauteur de plus de 11 milliards de F CFA, malheureusement ce même budget n’a pas été approuvé par le ministère de l’Economie et des Finances pour que la structure puisse commencer à exécuter son programme.

En ce qui concerne l’exercice 2018, le Fafpa a bénéficié la somme de 3 222 638 314 de F CFA sur une prévision de 5 707 000 000 de F CFA, soit 56,47 %. Ce montant représente la taxe de formation professionnelle mobilisée. Avec cette somme, le Fafpa a pu financer 145 projets et former un effectif de 7549 personnes.

Comme perspectives, il est prévu 8,009 milliards de F CFA au titre des ressources de la contribution forfaitaire à charge de l’employeur. Et le Fafpa compte financer 270 projets cette année et former 7 500 actifs.

L’une des ambitions aujourd’hui, selon Mohamed Albachar Touré, c’est la construction du siège du Fafpa à Sotuba dont la première pierre a été posée ainsi que la consolidation des antennes. “Notre objectif central reste de travailler à développer les compétences des ressources humaines des entreprises et la qualification de la main d’œuvre et contribuer ainsi au relèvement du capital humain, la croissance économique et la compétitivité des entreprises. L’autre axe prioritaire d’intervention est la recherche et la mise en place de mécanismes innovants et pérennes de financement des plans et projets de formation des entreprises, tous secteurs confondus”, a rappelé Mohamed Albachar. Avant de préciser : “La direction générale s’attachera prioritairement à recouvrer la totalité des ressources du Fonds bloquée entre la direction générale des impôts et le Trésor public en vue du règlement définitif de l’ensemble des arriérés dus aux usagers et partenaires”.

Après l’intervention du directeur général Mohamed Albachar, ce fut le tour du secrétaire général du comité syndical, Madani Camara de féliciter le ministre Jean-Claude Sidibé pour sa nomination à la tête du département. Selon lui, l’inquiétude et le souci majeur aujourd’hui au niveau du Fafpa, c’est la suppression de la taxe de formation professionnelle. C’est pourquoi, il a invité le ministre à tout faire pour que cette taxe ne soit pas supprimée. Il a saisi cette opportunité pour remettre officiellement une copie de la correspondance adressée à la centrale syndicale à savoir l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) relative à cette affaire de la taxe de formation professionnelle.

Madani Camara a ensuite précisé au ministre la bonne entente entre la direction générale et le comité syndical pour le bonheur du Fonds.

Prenant la parole, le ministre Jean-Claude Sidibé a donné l’assurance sur la non-suppression de la taxe de formation professionnelle avant d’inviter la direction générale et le personnel du Fafpa au travail pour enregistrer des résultats positifs.

“Je suis venu rassurer les travailleurs du Fafpa qui sont très inquiets de la suppression de la Taxe de formation professionnelle et qui ne savent de quoi demain sera fait. Je viens apporter un message du gouvernement pour dire que le Fafpa va continuer parce que notre pays a besoin de formation. Si nos travailleurs ne sont pas formés, nous ne serons pas compétitifs donc j’ai pris l’engagement ici au nom du gouvernement afin que le déficit qui est là soit comblé. En tout cas, c’est le message que le Premier ministre m’a dit. La taxe de formation professionnelle qui a été supprimée, elle a été faite pour que le Patronat puisse créer des emplois et notre objectif aussi au ministère de l’Emploi, c’est la création d’emplois. Si le Patronat peut créer des emplois, nous aussi au niveau du département nous allons continuer à former les travailleurs qui sont déjà en activité”, dira-t-il.

“J’ai eu une discussion avec le Premier ministre et la ministre déléguée du Budget qui m’ont rassuré que toutes les taxes professionnelles 2018-2019 qui devraient être perçues seront réservées. Et le Premier ministre m’a dit que le Fafpa et l’Apej vont marcher dans la même direction. C’est pour vous dire qu’on ne supprime pas les taxes. Franchement, je suis venu pour vous encourager et vous dire que nous avons beaucoup de travail à faire. Tant que le Mali n’a pas de ressources humaines qualifiées, on ne peut pas aspirer au développement.

Je vous engage à travailler et à ne pas vous désespérer. Nous allons faire le boulot afin d’avoir un bilan positif. Je profite pour vous remercier de l’accueil. Et je vois qu’il n’y a pas de gros problème de personnel et cela me rassure”. Parole du ministre Jean Claude Sidibé.     

 El Hadj A.B. HAÏDARA

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