NIAKHA SISSOKO, FONDATRICE DE LA START-UP « NIAKHAWAX » : « A travers NiakhaWax, je veux montrer que le Wax peut se porter de différentes manières »

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Française d’origine malienne, Niakha Sissoko est une jeune dame passionnée de la mode, surtout africaine. La patronne de « NiakhaWax » nous a accordé une interview exclusive, dans laquelle elle parle de sa start-up, en précisant la clientèle à laquelle ses créations sont destinées, les difficultés auxquelles elle est confrontée aujourd’hui et comment elle entrevoit le développement numérique au Mali dans les prochaines années. 

Aujourd’hui-Mali : Parlez-nous de la start-up « NiakhaWax » ?

Niakha Cissoko: J’ai toujours été passionnée par la mode et par l’Afrique. NiakhaWax est avant tout un concept. Celui d’associer le style européen avec des matières, couleurs et motifs typiquement africains. Le Wax est devenu aujourd’hui la nouvelle tendance des créateurs. L’imprimé Wax à vraiment tout pour plaire aux gens. On peut l’associer de différentes manières et cela donne une vraie valeur ajoutée au produit.

À travers NiakhaWax, je veux montrer que le Wax peut se porter de différentes manières, le principal est de s’amuser et d’être créative dans ce que l’on propose.

Qu’est-ce qui vous a motivée à lancer cette start-up spécialisée dans la mode ?

Pour être claire avec vous, NiakhaWax est partie de rien. J’aime beaucoup le Mali qui est mon pays d’origine. Je m’y rends chaque année. Comme je vous l’ai dit précédemment, j’ai toujours été passionnée par la mode et notamment celle qui est imprimée aux mille ornements. Aujourd’hui, grâce aux réseaux sociaux, nous pouvons partager avec nos amis et proches notre quotidien. Vous savez, un jour, lors de mes vacances au Mali, j’ai porté une très jolie robe en Wax et j’ai pris une photo que j’ai immédiatement postée sur les réseaux. Ce jour-là, j’ai reçu énormément de compliments et c’est là que tout est parti. Ma robe à tellement plu aux gens et je me suis dit pourquoi ne pas aller loin avec cela. Aujourd’hui, je suis fière de ce que j’accomplis tous les jours.

Les créations de NiakhaWax sont-elles destinées uniquement aux Maliennes de l’extérieur ?

Niakhawax c’est un état d’esprit, celui de pouvoir porter des pièces tendance, branchées, tout en se sentant élégant. Un état d’esprit, qui, je pense, est partagé par toutes les femmes du monde entier quelles que soient la couleur de peau et les origines. J’ai la chance de proposer mes créations à des femmes de toutes origines. Je pense que c’est très important de pouvoir diversifier sa clientèle. N’oublions pas qu’aujourd’hui l’heure est à la mondialisation et c’est un facteur qui favorise le rapprochement des cultures et des peuples, l’ouverture sur le monde est accrue, les cultures s’influencent les unes les autres, ce qui permet d’avoir une plus grande richesse culturelle.  J’ai avant tous ciblé mon projet sur les femmes de tous âges, mais je souhaite également travailler très prochainement sur des modèles tendance pour les hommes.

De son lancement à nos jours, votre start-up a-t-elle rencontré du succès ?

Je suis très heureuse du travail que j’accomplis chaque jour. Je reçois énormément de messages d’encouragement et beaucoup de retours positifs de mes clientes suite à leurs achats. J’ai de plus en plus de visibilité sur les réseaux sociaux et je pense que c’est outil est très important dans le développement d’un projet qu’elle qu’il soit. Seuls le travail et la persévérance payent, je continuerai à travailler et à donner le meilleur de moi-même pour satisfaire au mieux ma clientèle.

Quelles sont les difficultés auxquelles NiakhaWax est confrontée ?

Evidemment dans l’accomplissement d’un projet, tout n’est pas beau et rose. Nous sommes confrontés à des difficultés plus ou moins passagères. Pour ma part, je dois constamment être à l’affût des tailleurs avec lesquels je travaille. C’est très important de veiller au respect de la demande de la clientèle, respect des mensurations et des modèles choisis car je fais également des modèles sur mesure.

Il faut également faire de la veille, c’est-à-dire être à jour sur les dernières tendances (modèles de vêtements et tissus). Nous avons été confrontés dernièrement à la pandémie de coronavirus ou Covid-19.

En termes de logistique, c’était très compliqué car je fournis et confectionne des tenues à l’étranger. La fermeture des frontières a été très défavorable pour nous, mais nous souhaitons que tout cela puisse rentrer dans l’ordre afin que nous puissions poursuivre nos activités.

Comment envisagez-vous le développement de l’économie numérique au Mali dans les prochaines années ?

Ces dernières années, il y’a eu beaucoup d’innovations dans le domaine du numérique au Mali et cela dans tous les secteurs d’activité. Mais nous sommes encore loin des objectifs que nous devons atteindre par rapport à certains de nos pays voisins. Nous avons besoin d’évolutions positives, de changements structurels, mais pour cela nous devons nous donner les moyens, notamment par le biais des formations. Nous ne le dirons jamais assez, mais la formation permet d’ouvrir des possibilités et de soutenir des projets professionnels.

 Aujourd’hui, nous avons la chance, les réseaux sociaux sont en perpétuelles évolutions, essayons également d’utiliser les outils des TIC (technologie de l’information et la communication) afin de mettre en place des programmes qui vont nous aider à avancer.

Avez-vous un message à transmettre aux jeunes stylistes qui veulent lancer leur propre start-up ?

Je dirais aux jeunes de ne pas hésiter à se lancer dans une activité quel que soit le domaine. Si l’idée est là, il est important de la tester. D’abord, il est important de s’entourer des bonnes personnes, s’armer de patience, savoir faire des choix et gérer son temps. Entreprendre n’est pas chose facile, mais il faut être persévérant et travailler deux fois plus.

Le seul moyen de ne jamais se tromper, c’est de ne jamais rien tenter. Cependant, si vous ne tentez rien, vous ne gagnerez jamais rien donc autant y aller. Comme le veut un adage, 100% des gagnants au loto ont joué. La pire option reste de ne rien faire. Les erreurs sont avant tout une source d’apprentissage.

Avez-vous quelque chose à ajouter ?

Je souhaiterais conclure en disant qu’il ne faut ne pas fuir à la moindre difficulté. Vous devez surmonter les obstacles qui vont vous permettre de grandir et de vous améliorer. Elles vous permettent d’avancer et de prendre en compte des paramètres auxquels vous n’aviez pas forcément pensé auparavant. Je souhaite que toutes les personnes qui hésitent encore par manque de moyens ou autre chose, se lancent. Je remercie votre journal, « Aujourd’hui-Mali », de m’avoir accordé cette interview et je remercie également toutes les personnes qui me font confiance. Nous souhaiterons un avenir meilleur et une fin totale de cette pandémie Covid-19. Prenez soin de vous et de vos familles.

 Réalisé par Mahamadou TRAORE

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