REAPPROPRIATION DE LA FONCTION D’EVALUATION EN DOUANE : Des cadres et agents des douanes maliennes renforcent leurs capacités afin de booster les recettes
Des cadres et agents de la douane malienne suivent depuis ce lundi 2 août, à l’hôtel Onomo et ce jusqu’au 25 août prochain, des sessions de formation dans le cadre de la coopération avec la douane mauritanienne. Cela en partenariat dynamique avec l’Union européenne. Il s’agira, selon le directeur général des douanes, Mahamet Doucara, de se former afin d’être à hauteur d’attente, par la réappropriation de l’une des fonctions essentielles externalisées de l’administration que constitue l’évaluation en douane afin de booster les recettes douanières.
e directeur général des douanes, l’inspecteur général Mahamet Doucara, vient de donner le coup d’envoi de la formation des cadres de la douane malienne sur les règles d’évaluation en douane. Il s’agit de renforcer les capacités des agents au niveau stratégique, les membres du Groupe-Projet, les chefs de bureau, de visite, ainsi que les agents vérificateurs des douanes maliennes répartis sur trois axes.
Notons que la Direction générale des douanes a mis en place un Groupe-Projet sur la réappropriation de l’évaluation. Et en exécution du plan d’action de ce Groupe-Projet, les activités d’études et de renforcement de capacités ont été planifiées et exécutées en direction des administrations douanières sœurs du Burkina Faso et de la Mauritanie.
Lors du lancement de cette formation, le lundi 2 août dernier, à l’hôtel Onomo, on notait la présence de Mme Sorana Potoceanu, conseillère technique à la Direction générale des douanes. Etaient aussi présents, le directeur général adjoint des douanes, le chef du Bureau de contrôle interne, ainsi que les directeurs centraux.
L’occasion était belle pour le directeur général des douanes, Mahamet Doucara, d’exhorter les participants à beaucoup d’assiduité et de rigueur dans les échanges fructueux avec l’expert. Il s’agit de Jamel Ould Abdel Nasser, directeur de la réglementation, chef du bureau national de la valeur en service à la Direction générale des douanes mauritaniennes. C’est pourquoi, Mahamet Doucara a tenu à remercier le général Dah Ould Hamady Ould El Mamy, directeur général des douanes mauritaniennes, « qui n’a ménagé aucun effort pour la satisfaction diligente de toutes les requêtes, qui lui ont été adressées, pour le partage d’expériences de nos deux administrations ». Selon lui, c’est un bel exemple de coopération à saluer entre deux administrations douanières de notre sous-région.
« C’est en raison de la satisfaction tirée de ce partage d’expériences que nous avons été convaincus, à la Direction générale des douanes, de vous solliciter personnellement, pour votre maitrise du sujet, pour les différents modules proposés par le Groupe-Projet sur l’évaluation en douane », a-t-il précisé. Avant de rappeler l’importance que le ministre de l’Economie et des Finances attache à la mise en œuvre des actions programmées par le Groupe-Projet afin que les douanes maliennes soient, le 1er janvier 2023, un rendez-vous de la maîtrise des éléments de taxation pour une bonne application de l’article VII de l’accord du GATT en particulier et l’amélioration des recettes douanières.
Notons que pendant des décennies, la fonction d’évaluation en douane était externalisée à travers les sociétés d’inspection, en vue de maximiser les recettes douanières. Il s’agit de la Société générale de surveillance (SGS), la Cotecna et Bivac International. « A l’analyse des expériences vécues, il s’avère que, si les résultats obtenus en termes d’amélioration des recettes ont été jugés mitigés, le constat amer, qu’il faut d’ailleurs regretter, est qu’ils ont été aussi un quasi-désastre pour le collectif de la douane, par la perte de tous les réflexes en matière d’appréciation de la valeur en douane des marchandises », selon le directeur général des douanes. Avant d’ajouter : « Ce constat fait au niveau de la plupart des administrations douanières de notre sous-région Afrique occidentale et centrale a poussé l’Organisation mondiale des douanes à recommander l’international de la fonction d’évaluation en douane au sein des services des douanes. De cette date à nos jours, le Mali, après l’expérience du Programme de vérification des importations (PVI) qui a pris fin le 31 décembre 2017, est entré dans une phase hybride appelée Programme moderne de contrôle des importations, se caractérisant par la mise en place du Centre d’expertise technique (CET), qui a démarré en janvier 2018 ».
Et ce Centre d’expertise technique (CET) dont la mise en œuvre de la phase pilote, dira le directeur général des douanes, prévue pour fin octobre 2021, avec l’interconnexion des systèmes informatiques et des résultats du scanning, sera définitivement transféré à l’administration des douanes avec toutes expertises acquises.
Dans la mise en œuvre de ces activités, comme l’a si bien précisé Mahamet Doucara, la Direction générale des douanes a bénéficié du soutien financier de l’Union européenne à travers Expertise France et le Projet Pafam. « Au nom du ministre de l’Economie et des Finances, nous remercions l’Union européenne pour cet appui que nous apprécions à sa juste valeur ainsi que pour l’engagement exprimé dans la mise en production prochaine du module Asyval », a-t-il conclu.
El Hadj A.B. HAIDARA