COOPERATION MALI-MAROC : L’expérience de décentralisation du Maroc au cœur d’une conférence-débat

Dans le cadre de la coopération entre le Mali et Maroc, l’Association des anciens étudiants du Mali au Maroc et le Conseil de base des Maliens du Maroc ont organisé une conférence le samedi 22 février dernier à l’hôtel de l’Amitié autour de la décentralisation afin de partager l’expérience marocaine avec le Mali qui est actuellement en plein processus de réforme territoriale.

En rapport avec le contexte politique, socio-économique et sécuritaire actuel, il ressort que la régionalisation est non seulement un outil d’approfondissement de la décentralisation et de la réforme de l’Etat, mais aussi, elle peut être une solution à la résolution des crises au nord et au centre du pays. C’est dans ce cadre que l’Association des anciens étudiants du Maroc au Mali et le conseil de basse des Maliens du Maroc, en partenariat avec l’Ambassade du royaume du Maroc au Mali, Hassan Naciri et l’Association d’Amitié Mali Maroc (Amama), ont décidé d’apporter leur contribution à ce débat national, à travers l’organisation d’une conférence-débat qui avait pour thème : « Sur l’expérience de décentralisation, régionalisation et déconcentration au Maroc. » 

 La conférence était animée par Mhammed Dryef, un éminent spécialiste en décentralisation, en présence du ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Boubacar Alpha Bah, du ministre des Réformes institutionnelles et des relations avec la société civile, Amadou Thiam, de l’ambassadeur du Maroc au Mali, Hassan Naciri, ainsi que la vice-présidente de l’Amama, Mme Macalou Bintou Koné, devant une salle pleine à craquer. Cette conférence a permis d’édifier les participants sur la régionalisation au Maroc, son histoire, ses implications politiques, institutionnelles, socioéconomiques et territoriales, ses exigences et les réformes indispensables pour sa mise en œuvre. « L’accord de paix signé en 2015 à Alger offre une deuxième chance historique au Mali (après 1992) en donnant au processus de décentralisation l’élan nécessaire à une réforme en profondeur de l’Etat unitaire décentralisé. L’accord de paix prévoit des collectivités territoriales fortes jouant un rôle institutionnel clé pour apaiser durablement les tensions politiques et surmonter la crise sécuritaire », expliquent les organisateurs.

Le conférencier, Mohammed Dryef, a indiqué que le Maroc, dans le cadre de sa décentralisation, dispose de trois niveaux de collectivité : les communes, les provinces et les préfectures. « Les populations de ces trois entités, surtout les jeunes et les femmes, sont impliquées dans la gestion de leurs affaires. La décentralisation exige l’instauration de plus de confiance entre les citoyens et les administrateurs du pouvoir central et territorial », a-t-il expliqué, avant d’ajouter que la bonne marche de la décentralisation nécessite la disponibilité des moyens humains et matériels au niveau des communes afin de renforcer leurs compétences. Parlant du découpage territorial qu’a connu le Maroc, il a rappelé qu’il était basé notamment sur les critères de démographie et de proximité. Quant au ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Boubacar Alpha Bah, il est revenu sur l’historique de la décentralisation au Mali qui est un long processus. Comme avancées enregistrées par notre pays, le ministre Bah a cité l’adoption du plan cadre de la décentralisation visant à faire en sorte que le développement soit conçu à la base avec le transfert des ressources humaines et des compétences, notamment dans le domaine de l’éducation et de la santé. Pour lui, le manque de citoyenneté et de recevabilité entrave considérablement le développement de nos communes. A l’en croire, le Maroc est un pays de longue tradition, surtout dans le domaine de la décentralisation auquel nous nous inspirons comme modèle.

Quant à l’ambassadeur du Maroc au Mali, Hassan Naciri, il salué la présence des ministres maliens qui ont accepté de venir à cette rencontre : « Leur présence à cette conférence illustre l’intérêt que porte le Mali aux réformes institutionnelles de l’Etat et surtout la décentralisation et la régionalisation. La présence de ses spécialistes qui ont effectué le déplacement du Maroc au Mali pour cette occasion traduit la qualité et l’excellence des relations qui lient le Mali et le Maroc », explique l’ambassadeur Naciri qui a révélé qu’il y a plusieurs coopérations entre nos deux nations. Il a cité, notamment, les domaines de l’habitat et du transport.   

Youssouf KONE

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