Selon nos informations, depuis six ans, les anciens employés de la société LTA Mali SA, ses prestataires de services, et même ses avocats, réclament toujours leurs dus. Cette société, qui opérait dans la localité de Sadiola, a fermé ses portes discrètement avant de retourner en Afrique du Sud, le 10 avril 2018.
pour rappel, la société minière LTA opérait au Mali depuis 1996, il est surtout important de rappeler que cette société est venue au Mali sur le dos de la société Anglogold qui assurait le management de la société d’exploitation de la mine d’or de Sadiola (SEMOS SA). Et selon des sources bien informées, avant de faire venir LTA au Mali, Anglogold l’aurait fait signer un contrat dans lequel il est écrit en cas de litige si les parties ne parviennent pas à s’entendre au Mali, le différend sera transporté devant les juridictions sud-africaines.
Ainsi, il ressort qu’une fois au Mali, LTA qui intervenait sous la couverture d’Anglogold SEMOS SA a recruté du personnel et a fait appel à de nombreux prestataires dans le cadre de ses activités. C’est de bouche à oreille que les employés et les prestataires et mêmes les avocats de cette société ont appris qu’elle a plié bagages sans même les informer. Furieux de cette attitude de leur ex partenaires, tous se sont tournés vers la justice afin qu’ils soient remis dans leurs droits.
Des sources indiquent que les avocats mêmes de LTA sont parvenus à le faire condamner à plus de 400 millions de FCFA, ce sans compter de nombreux prestataires qui ont aussi leurs grosses de condamnation. Problème : Qui pour régler cette ardoise dans la mesure où LTA a plié bagages pour toujours et a rejoint sa base en Afrique du Sud ?
Qu’est-ce que l’Etat malien peut faire pour venir en aide à ses compatriotes victimes de la mine d’or de Sadiola ? Cela fait froid au dos d’imaginer une société malienne agissant ainsi en Sud Afrique. C’est pourquoi, des prestataires souhaiteraient que la responsabilité de SEMOS soit engagée dans le dossier car selon eux en la mettant hors de cause, cela brisera à jamais l’espoir des ex-employés, des créanciers de LTA qui risqueront de faire le restant de leur vie sans toucher un kopeck.
« Il ressort que Anglogold a vendu sa part dans SEMOS SA et nous avons des informations que cette part a été vendue avec les passifs de cette société comme toute cession. Donc pour nous, la responsabilité de SEMOS est engagée car c’est elle qui chapotait tout sur le terrain jusqu’à se substituer à la Direction régionale du Travail de Kayes dans les procédures de licenciement des travailleurs de LTA », nous a confié une source.
Aussi, il se trouve que les 259 employés de LTA qui sont trouvent actuellement dans la rue ont transporté leur dossier devant les juridictions maliennes et réclament 5 082 676 563 de Fcfa représentant leurs droits et surtout des dommages et intérêts.
Le dossier se trouve pour la deuxième fois au niveau de la Cour suprême. En clair, que ce soit les ex employés de LTA ou ses anciens prestataires, qui va finalement régler cette importante ardoise ? Avant de trouver cette réponse, tous les créanciers de LTA sont unanimes qu’ils ne vont jamais baisser de garde et vont se battre en usant de toutes les voies légales afin qu’ils soient mis dans leurs droits.
Kassoum Théra