LE GESTIONNAIRE DU CAMPUS EX-CRES DECRIE POUR « MAUVAISE GESTION » : Le collectif des travailleurs réclame 5 mois d’arriérés de salaire

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Des travailleurs du campus de l’ex-Cres regroupés au sein d’un collectif sont très remontés aujourd’hui contre le gestionnaire des lieux, Silamakan Dicko car cela fait cinq mois qu’ils n’ont reçu un seul copeck comme salaire. Ce qui fait un montant total de plus de 12 millions de Fcfa d’arriérés. Face à cette situation, ils interpellent le ministre de l’Energie et de l’Eau, Sambou Wagué, et demandent le départ pur et simple de leur chef, Silamakan Dicko, qui a passé plus de 25 ans à ce poste. 

Depuis quelques mois, le torchon brûle entre Silamakan Dicko, le gestionnaire du campus de l’ex-Centre régional de l’énergie solaire (Cres) de Badalabougou et certains travailleurs regroupés au sein d’un collectif. La mauvaise gestion de ce campus est passée par là. Ils sont au total neuf agents à ne pas recevoir leur salaire depuis octobre 2019. Alors que, en réalité, les choses marchent très bien puisque la clientèle ne manque pas.

Aujourd’hui, le collectif des travailleurs réclame donc 5 mois de salaire au patron des lieux. Ce qui fait un montant total de 12 millions de Fcfa. Malheureusement, le gestionnaire, Silamakan Dicko, n’arrive pas à trouver une solution à ce problème, malgré plusieurs démarches entreprises par les intéressés. Et pour expliquer ce retard de salaire, on parle tout simplement d’un audit sur la gestion du Campus depuis bientôt 9 mois. Entre temps, les agents qui sont tous des chefs de famille, broient du noir… « Et nous allons faire quoi pour que nos familles puissent vivre ? Vraiment, cette situation nous dépasse largement aujourd’hui. Le hic est que nous n’avons reçu aucune notification pour l’arrêt de nos salaires.

Nous demandons au ministre Sambou Wagué de faire tout pour trouver une solution à nos problèmes. Il y a des gens qui travaillent au Campus depuis son ouverture », nous confie l’une des victimes.

Notons que le Campus de l’ex-Cres est un service rattaché au Ministère de l’Energie et de l’Eau. Pour sa gestion, le gestionnaire Silamakan Dicko et le directeur général de l’Agence des énergies renouvelables du Mali (AER-Mali) Dr Souleymane Berthé, sont les cosignataires des chèques.

Dans une correspondance adressée au ministre de l’Energie et de l’Eau, Sambou Wagué, le collectif des travailleurs dénonce le comportement du gestionnaire et sa mauvaise gestion.

 « Monsieur le Ministre, ce que nous déplorons, c’est que pendant plus de 20 ans le personnel existant n’a bénéficié d’aucun avancement, sauf les petites augmentations accordées lors des revendications de l’Untm.

Pendant plus de 20 ans, le service est géré par un gestionnaire qui s’arrange à mettre les salaires uniquement dans le compte bancaire. C’est lui seul qui fait les dépenses, les recettes, les achats, aucun avantage accordé au personnel. Ce qui est pire, c’est qu’il nous coupe des ITS qui ne sont jamais reversés aux Impôts. Nous avons des camarades qui travaillent depuis 2003 qui n’ont pas jusqu’à présent de contrat et ne sont pas déclarés à l’Inps », précise le délégué du personnel.

Puis il ajoute : « Malgré les recettes du Campus, nous avons des fins de mois difficiles. Nous avons dénoncé en vain ce mauvais comportement et cette mauvaise gestion à tous les chefs de la Direction financière du ministère qui se sont succédé à ce poste.

En 2015, le ministère a envoyé un comptable pour une transparence dans la gestion, malheureusement ce dernier a été empêché d’exécuter sa mission.

 C’est pour vous dire, Monsieur le Ministre, combien est notre peine et si une solution durable n’est pas trouvée à ces multiples problèmes, nous ne pourrons pas avoir nos indemnités de départ à la retraite et il y aura aussi des impayés de décision de justice dont le gestionnaire a fait l’objet. Nous vous demandons qu’un Statut juridique soit élaboré pour une solution idoine ».

Au même moment, le gestionnaire Silamakan Dicko menace les travailleurs dans une correspondance adressée au directeur général de l’AER-Mali, Dr Souleymane Berthé. Selon lui, « tous les contrats de travail du personnel sont caduques vis-à-vis de la Direction du Campus et du Département. Il en est de même de la Décision de nomination du gestionnaire qui n’est plus de rigueur vis-à-vis du Département ».

C’est dans cette optique, précisera-t-il, que deux éventualités sont possibles : « Tout le personnel doit être licencié pour résiliation unilatérale de contrat de travail de la part du ministère de l’Energie et de l’Eau. A cela, il faudrait prendre des mesures pour d’éventuels départs du personnel.

Afin d’éviter une cessation des activités avec des conséquences imprévisibles sur la mission d’entretien et de maintenance du Campus Ex-Cres, il revient à vous, Monsieur le Directeur de l’AER, de formuler de nouvelles bases, solutions et perspectives portant sur une refondation tant au niveau d’un nouveau personnel motivé et dynamique que de l’orientation des activités génératrices de ressources. Dans ce cadre, le rapport de l’Inspection des finances apportera plus d’éclairages dans la forme et dans le fond pour une pérennisation de la structure ».

Pour conclure, le gestionnaire du Campus Ex-Cres de préciser : « Depuis octobre 2019, les salaires des contractuels sont bloqués pour vice de fond vis-à-vis du Département. L’initiative vous revient de prendre des mesures conservatoires pour le personnel partant. Prise de décision de redynamisation ».

Et dans sa réponse, le directeur général de l’AER-Mali précise : « Je vous saurais gré des dispositions nécessaires que vous voudrez prendre pour libérer vos agents. Une équipe provisoire sera mise en place pour assurer la continuité du service en attendant le rapport d’audit commandité par le Département ». Voilà comment les deux cosignataires des chèques du Campus Ex-Cres complotent contre les travailleurs.

En tout cas, un audit ne peut en aucun cas bloquer les salaires des agents. D’ailleurs, il y a eu un premier audit qui a épinglé la gestion de Silamakan Dicko. Malgré tout, il n’a pas été relevé de son poste. L’audit a révélé que « sur des recettes de 135 millions de Fcfa, seulement 40 millions de Fcfa sont versés à la banque ».  Alors, un autre audit pour quoi faire ? 

       El Hadj A.B. HAIDARA

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