Photographie : Djon-djon ou la restauration de la culture du drapeau

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L’association Jiriba Kôrô a célébré, le samedi 5 septembre dernier, la journée commémorative de la montée du drapeau malien à travers une exposition photos à la Bibliothèque nationale de Bamako.

Cette exposition-photos intitulée Djôn-djôn est une initiative de l’association Jigiriba Kôrô, une association de la société civile malienne œuvrant pour la liberté, la démocratie et le respect de la dignité humaine. Cependant, outre la dignité humaine, la dignité d’une nation mérite d’être préservée, surtout si celle-ci se retrouve piétinée à travers son drapeau, un symbole national qui est aujourd’hui victime de plusieurs formes d’agressions.

C’est dans l’ambition de restaurer la culture du drapeau dans la conscience citoyenne que cette exposition sur le drapeau malien a été initiée. La série Djôn-djôn est réalisée par les photographes Siriki Kouyaté et Seyba Kéita, tous deux membres de l’association Jigiriba Kôrô.   Il est important de rappeler une partie de l’histoire qui se trouve dernière le drapeau. En effet, le 20 janvier 1961 soit quatre mois après la proclamation solennelle de l’indépendance de la République du Mali, les députés, réunis en séance plénière de l’Assemblée nationale, ont adopté la loi n° 61-26 qui a créé le drapeau national du Mali composé de trois bandes verticales égales : Vert-Or- Rouge. Et c’est un 5 septembre 1961 qu’il a été monté pour la première fois à la Base aérienne, à la place de celui de la France.

Ce jour a vu aussi le départ du dernier soldat français du territoire malien et les premiers commandos parachutistes maliens sautaient pour la première fois lors d’une cérémonie officielle. Ce drapeau qui incarne toute la constitutionalité de notre pays et la souveraineté de notre nation est aujourd’hui agressé sous plusieurs angles. Il ne flotte pas sur toute l’étendue du territoire national.

Aussi, le 17 juillet 2019, le drapeau malien a été trainé dans la boue à Kidal. Des images devenues virales qui ont fait le tour des réseaux sociaux.  C’est suite à cette agression vis-vis du drapeau qu’une jeune dame du nom de Coura Kaba Diakité, très courageuse, a pris l’initiative d’aller remettre le drapeau à l’ancien président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita qui, malheureusement, avait refusé de le prendre pour le hisser plus haut. Cela est l’une des raisons ayant motivé cette initiative.

Cette exposition Djôn-djôn est une série de photos illustrant les différentes formes d’agressions vis-à-vis du drapeau du Mali. On peut citer, entre antres, son absence dans la cour de la plupart des écoles, la mauvaise représentation du drapeau sur certains documents officiels notamment l’Accord de paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger où les couleurs sont mêlées les unes dans les autres.

 D’autres photos sont également consacrées à des personnalités comme Feu Seydou Badian auteur de l’hymne national et à l’Avenue du 5 septembre dont bon nombre de Maliens ignorent l’existence. « Cette exposition sur le Djôn-djôn  du Mali vise à restaurer la culture du drapeau comme auparavant. Pour ce faire, nous nous sommes organisés pour produire ces images illustratives tant positives que négatives sur l’usage, bon ou mauvais, négatif ou positif du drapeau » explique Siriki Kouyaté, photographe et porte-parole de l’association Jigiriba Kôrô. 

A noter que le vernissage de l’exposition a été ponctué par un panel sur le drapeau du Mali aminé par l’écrivain-journaliste, Daouda Tékété et Bakoroba Kaloko Fofana, enseignant de l’écriture N’ko et une prestation musicale du poète Souleymane Niaré. Signalons que l’exposition se poursuit jusqu’au 11 septembre prochain à la Bibliothèque nationale.  

Youssouf KONE

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