Les écrivaines maliennes étaient à l’honneur le samedi 24 octobre dernier à Azalaï hôtel Salam de Bamako dans le cadre de la 1ere édition de la « Célébration de l’écriture féminine » organisée par le Réseau des femmes écrivains du Mali et de la diaspora (Rfemd).
Le Mali connait de plus en plus d’écrivaines. Un engouement manifeste de la gente féminine pour l’écriture qui mérite reconnaissance et encouragements. C’est dans cette optique que le Réseau des femmes écrivains du Mali et de la diaspora (Rfemd) a initié une journée de « Célébration de l’écriture famine » dont la première édition a été célébrée avec faste le samedi 24 octobre dernier à Azalaï hôtel Salam de Bamako.
Cette initiative résonne comme un signal fort de l’engagement des femmes dans la promotion de l’écriture féminine et malienne. La cérémonie a enregistré la présence de la de nouvelle ministre de la Culture de l’Artisanat et du Tourisme, Mme Kadiatou Konaré, et la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Bintou Founé Samaké.
Soutenue par l’Onu-Femmes, la Fondation Orange et Technolab Ista, cette rencontre a réuni la crème de l’écriture féminine malienne composée d’écrivaines issues de différentes générations. On notait également la présence remarquée des membres de l’Union des écrivains du Mali (Uem) dont son président Ousmane Konaté. Dans son intervention d’ouverture, la présidente du réseau, Diarra Oumou Armand, a estimé que cette première activité s’inscrit dans le cadre de l’atteinte des objectifs du Réseau qui est la promotion de l’écriture féminine. « Cette cérémonie vise à ?renforcer la capacité des femmes écrivaines, leur capacité de production littéraire tout en mettant en lumière leur engagement, leur apport socio-culturel dans notre pays. » a-t-elle expliqué, avant de regretter la faible présence des femmes sur l’échiquier littéraire de notre pays.
Quant au président de l’Uem, Ousmane Konaté, il reconnait que dans un monde archi dominé par les hommes, à savoir celui du livre, la voix des femmes peine encore aujourd’hui à se faire entendre, alors que celles-ci représentent plus de la moitié de l’Humanité.
« Pourtant, l’histoire humaine est aussi faite de noms glorieux de femmes, reines, poétesses, prophétesses, guerrières, qui ont su marquer leur époque par leur capacité à dompter les hommes imbus de leur phallocratie », explique-il. L’écrivain estime que si les femmes veulent être libres, elles vont devoir se battre.
Et « pour se battre, il faut oser prendre la parole et ne plus se contenter de ces propos démobilisateurs de certaines femmes : « Les hommes, nous sommes derrière vous. Vos choix seront les nôtres ». A l’en croire, les pionnières dans cette lutte qui sera âpre sont les femmes écrivaines.
Les difficultés auxquelles est confronté le secteur du livre au Mali en général ont été évoquées par les intervenants. Dans ce sens, la ministre Mme Kadiatou Konaré s’est engagée à doter le Mali d’une véritable politique nationale du livre pendant le temps qui lui est imparti à la tête du département. Elle compte également instaurer une politique de lecture publique.
La rencontre a surtout été marquée par la remise d’attestations de reconnaissance à des précurseurs de la littérature malienne comme Aoua Kéïta, et à la nouvelle génération. Des distinctions honorifiques ont été aussi décernées à quelques écrivaines dont Fatoumata Kéïta et Aïcha Diarra qui sont également toutes deux éditrices. Un site web du Rfemd a été également présenté au cours de la cérémonie.
A noter que l’intermède musical de la cérémonie était assuré par la talentueuse artiste Madina N’Diaye dont les sonorités envoutantes de sa kora ont émerveillé la salle. Une visite d’exposition-vente et dédicace de livres a bouclé la rencontre.
Youssouf KONÉ