Exposition d’art : « Le cri de la forêt » interpelle sur la destruction de la nature

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« Le cri de la forêt » est le titre d’une exposition, au restaurant Bla-bla de l’hippodrome (Bamako), d’une quinzaine de jeunes artistes du CAMM-BFK. Dans une dualité thématique et créative, les jeunes s’expriment sur la destruction de la nature par l’Homme et son corolaire sur l’environnement.

Comme chaque année, les étudiants de 3e année section Arts Plastiques et Design du Conservatoire des Arts et Métiers MultiMedia Balla Fasséké Kouyaté de Bamako (CAMM-BFK) ont bénéficié d’un atelier de résidence de création afin de se perfectionner dans la pratique des techniques apprises. Initié et organisé par Dany Leriche et Hamidou Koumaré tous deux professeurs au CAMM-BFK, l’atelier dont le vernissage de l’exposition a lieu le 3 avril dernier au restaurant Bla-bla s’intitule Le cri de la forêt, un réquisitoire contre la destruction de la nature par l’Homme.

Ils sont une quinzaine de jeunes artistes du Conservatoire en Arts plastiques et Design à s’exprimer autour de cette thématique aussi pertinente qu’interpellatrice dans la mesure où le réchauffement climatique devient un problème existentiel pour l’humanité toute entière.  En seulement trois semaines de résidence, les étudiants ont réalisé des œuvres bien inspirées et artistiquement réussies et ce, avec le strict nécessaire. « Ces œuvres ont été réalisées avec ce que les jeunes artistes ont trouvé sur place dans les placards du CAMM et ce qui l’entoure. A part la colle, rien n’a été acheté » explique Dany Leriche d’un air fier.

Les jeunes artistes ont surpris par leur démarche consistant à présenter une dualité dans leur création à travers la peinture et la sculpture.  Dans un premier temps la rencontre du fer et les matières végétales et : «d’un côté nous avons les humains déshumanisés, très durs et de l’autre côté nous avons toute la spiritualité, l’humanité et la tradition du Mali. Et en même temps c’est une métaphore de ce qui se passe aujourd’hui au Mali entre le terrorisme mettant ainsi tout le Mali en rouge » regrette Dany Leriche, celle qui a connu le Mali notamment le pays dogon et les pays du nord avant les évènements de 2012 qui ont plongé le Mali dans cette crise multiforme.

« Le méchant, c’est l’homme » 

Autre dualité présentée sur ces créations : homme et femme. «Tout le monde dit que la femme est la mère de l’humanité. Sur ma toile, j’ai représenté la femme sous forme d’arbre et l’homme en robot qui détruit l’arbre c’est-à-dire la femme. Généralement ce sont les hommes qui font du mal aux femmes donc chez moi le méchant, c’est l’homme et la femme victime » confie Nassou Sidibé exposante. 

Mamadou Nantégeué Demélé, étudiant en 3e année, section Design a nommé une de ses toiles « Le destructeur de la beauté » car : « la nature est tellement belle qu’il faut en prendre soin et non la détruire. Je fais également référence à la femme qui a besoin de la protection de l’homme au lieu que ce dernier devienne son bourreau». Mamadou a utilisé le fer pour obtenir la forme humaine et ensuite les écailles des fruits du rônier et la colle comme matière pour sa création.   

A noter que les œuvres restent visibles au restaurant Bla-bla jusqu’au au 24 avril prochain. Faites-y un tour et vous allez être impressionnés tant par la démarche artistique que par le génie créateur des jeunes artistes.

Youssouf Koné      

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