Equations Nomades : la tradition orale au cœur de la 4e édition

67

Démarrées le 16 novembre dernier à Bamako, les activités de la 4e édition des Equations Nomades se poursuivront jusqu’au 22 novembre à la Cité des Enfants où une centaine d’enfants venus de Bamako et des régions du Mali sont initiés aux métiers des arts et de la culture.

Les activités de la 4e édition des rencontres Equations Nomades ont officiellement démarré à Bamako, le lundi 16 novembre dernier à la faveur d’une cérémonie d’ouverture tenue au Centre International de Conférence de Bamako (CICB). Présidé par la ministre de la culture de l’Artisanat et du Tourisme, Mme Kaidiatou Konaré, la cérémonie a enregistré la présence, notamment, du ministre de la Jeunesse et des Sports M Mossa Ag Attaher, la représentante de l’UNICEF Mali, Sylvie Fouet, la coordinatrice résidente du système des Nations Unis au Mali, Mme Mbaranga Gasarabwe et les initiateurs des Equations Nomades dont Ali Dao.  

En janvier 2017, sous le parrainage de l’UNESCO, bureau de Bamako, s’est tenue la première édition des rencontres Equations Nomades couronnée de succès. Depuis, les organisateurs ont décidé de respecter la tradition en organisant chaque année cet évènement devenu non seulement un cadre majeur de rencontre entre les enfants du Mali mais aussi un espace d’apprentissage des métiers des arts et de promotion de la paix et du vivre ensemble. Les Equations Nomades sont imaginées à travers la rencontre entre trois (3) pays, aux destins intimement liés à savoir la France, le Maroc et le Mali.

« Un outil efficace » 

La ministre de la culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Mme Kaidiatou Konaré a salué la tenue de cette 4e édition des Equations Nomades dans la capitale malienne : « la tenue de cette 4e édition à Bamako est une source de satisfaction pour le Mali d’autant plus qu’elle se déroule à un moment important de l’histoire politique et social du pays. Equations nomades est un espace de création qui s’inscrit dans le cadre du développement culturel, artistique, social économique de notre pays». L’axe principal de cette rencontre, aux dires de la ministre est de faciliter l’éducation des enfants et des jeunes maliens dans le processus de consolidation de la paix et de la cohésion sociale à travers la création artistique et culturelle.

«L’objectif est de calquer dans l’esprit des enfants, les défenses de la paix. Et qui parle de défense de la paix parle de l’éducation et qui parle d’éducation parle d’apprentissage et qui parle d’apprentissage parle de compréhension et d’action.  Nous pensons que la formation des enfants dans les métiers des arts et de la culture est un outil efficace dans l’atteinte des objectifs des Equations Nomades » explique Aly Dao, chargé de programme Unesco-Bamako. 

A l’instar des présentes éditions, ce 4e acte des Equations Nomades s’adresse aux jeunes et enfants (filles et garçons) maliens, en particulier aux populations vulnérables et marginalisées ayant été les plus touchées par les effets de la crise comme Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal, Taoudéni et Ménaka. Ainsi, une centaine d’enfants comprenant une cinquantaine de filles de 12 à 18 ans venant des dix régions du Mali (6 par régions) et des six communes du district de Bamako vingt (20) sont en pensionnat à la Cité des Enfants pour y bénéficier des programmes de formation présentielle et virtuelle dans les domaines artistiques notamment la musique, du théâtre, la danse, la photographie, la vidéo/art numérique, la poésie et la peinture et des conférences débats dans le respect des gestes barrières contre le covid-19. Aussi, des étudiants du Conservatoire des Arts et Métiers Multimédia (Balla Fasséké Kouyaté) et d’autres jeunes artistes y bénéficient des masterclass en danse et en musique, ainsi que des formations sur le management des projets culturels.

Des bourses d’études octroyées

Avec comme thème : « La tradition orale, un mode de transmission de nos valeurs culturelles : Comment impliquer les enfants et les adolescents dans la conservation et transmission du savoir à l’ère du numérique ? », cette 4e édition entend préserver la tradition orale, un mode de transmission des connaissances reconnu au Mali. «Le Mali est un pays d’oralité où la tradition orale connait certaines défaillances.  Transmises de génération en génération, les informations peuvent être souvent déformées. Les détenteurs de la tradition sont généralement des vieilles personnes et quand elles meurent c’est une bibliothèque qui brule comme le dit Amadou Hampaté Ba. Avant donc que cette bibliothèque ne brule, il faut collecter et préserver ses connaissances et les transmettre aux générations futures. Je pense que le numérique est un outil merveilleux dont on dispose aujourd’hui pour le faire » a remarqué Younoussa Fané, secrétaire général du ministère de la Culture, de l’Artisanat et Tourisme lors du lancement du des rencontres le 13 novembre dernier.  

Interrogé sur les critères de la sélection des enfants, le directeur  adjoint de la Cité des Enfants N’Famara Kéita précisera que la sélection fait à basse de trois critères : l’âge qui va de 12 à 18 ans, la scolarisation vu que les cours  lors des ateliers sont dispensés en français et le genre qui consiste à faire la parité entre filles et garçons dans la sélection.

A noter qu’à fin de cette 4e édition, un kit de matériels de production dans des disciplines artistiques telles que la photographie, la vidéo et la peinture seront offerts aux enfants pour permettre leur insertion socioprofessionnelle. Aussi, dans le cadre d’un partenariat avec des écoles d’arts de Paris, des stages ainsi que des bourses d’études seront offerts à certains jeunes pour des formations artistiques.

Youssouf Koné

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désabonner si vous le souhaitez. Accepter Lire la suite