Campagne des ‘’16 jours d’activisme’’ contre les violences faites aux femmes et aux filles: Renforcer la mobilisation autour de la problématique !

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Le Mali, à l’instar des pays de la communauté internationale, a commémoré ce jeudi 25novembre dernier, à Kangaba, les ‘’16 jours d’activisme’’ sous le thème ‘’La fin de la violence contre les femmes et les filles : une priorité pour le Mali, je m’engage’’. L’objectif de cette campagne est de renforcer la mobilisation autour de la problématique.

La cérémonie de lancement était présidée par Mme Wadidié Founé Coulibaly, ministre de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la famille, en présence de Mme Béatrice Eyong, représentante du Coordinateur résident du système des Nations-Unies au Mali, Matthew, représentant de la Délégation de l’Union Européenne au Mali, Buti S. Kale, représentant du UNHCR, Mamady Diabaté, représentant du maire du cercle de Kangaba, M’Ba Doumbia, représentante des femmes du cercle de Kangaba, ainsi que plusieurs notabilités du cercle de Kangaba.

La campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles est un évènement international annuel qui débute le 25 novembre, date de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, et se poursuit jusqu’au 10 décembre, date de la journée des droits humains.

Dans son intervention, Mme le ministre de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la famille, a expliqué que la violence à l’égard des femmes et des filles est l’une des violations des droits fondamentaux les plus fréquentes dans le monde. « Elle se manifeste sous plusieurs formes. Les principaux facteurs de risque de la violence à l’égard des femmes et des filles ont été exacerbés par l’insécurité et la pandémie de Covid-19. Les chiffres parlent. À l’échelle mondiale, on estime qu’une femme sur trois est victime de violence physique au cours de son existence. Selon l’Enquête Démographique et de Santé du mali (EDSM-VI 2018), au moins 45% des femmes de 15 à 49 ans ont subi des actes de violence physique ou sexuelle ; environ la moitie des femmes (soit 49%) de la même tranche ; en union ou en rupture d’union ont subi des violences émotionnelles, psychologiques, physiques et sexuelles. Parmi les victimes, 68% n’ont jamais recherché d’aide et n’en ont jamais parlé à personne. Cette même enquête montre un taux de mariage de 53% avant l’âge de 18 ans, et un taux 18% avant 16 ans, toujours dans la tranche d’âge de 15 à 49 ans », a-t-il précisé.

Elle a également ajouté que selon le Système de gestion des informations sur les violences basées sur le genre (VBG), de janvier à juin 2021, les incidents rapportés atteignent déjà 3.744. « Parmi ces cas, 39% portent sur les violences sexuelles, dont 25% de viol, 23% d’agressions physiques, 16% de déni de ressources, 12% de violences psychologiques, 10% de mariages précoces. Parmi les victimes, 97% sont des femmes au nombre desquelles, 51% sont des filles de moins de 18 ans. Par rapport à la prise : 77% ont bénéficié de la prise en charge médicale, 38% ont pu être dans un lieu sûr après le référencement et 16% de la réinsertion socio-économique », a-t-il laissé entendre.

Pour sa part, la représentante du Coordinateur résident du système des Nations-Unies au Mali a indiqué que la violence basée sur le genre appelée ‘’pandémie dans l’ombre’’ est un véritable fléau avec risque particulièrement élevé pour les femmes et les filles. « En effet, une femme sur trois, dans le monde, subit des violences sexuelles ou physiques au moins une fois dans sa vie. Ce phénomène s’accentue dans les situations de crises humanitaires comme celles que vit aujourd’hui le Mali où les inégalités entre les sexes, la marginalisation et l’exclusion sociale s’accroissent de façon exponentielle. Malgré les séries de sensibilisations et d’information sur le respect des droits humains, la violence physique entre partenaires sexuels demeure très fréquente au Mali semble être banalisée par le perception générale. Selon EDSM 2018, 79% de la population pensent qu’il est justifié qu’un homme batte sa femme.  Au regard de ces chiffres alarmants, la campagne des 16 jours d’activisme constitue une réelle opportunité d’attirer davantage l’attention de l’opinion publique sur les maux dont souffrent quotidiennement les femmes et les filles à travers le monde », dit-elle, avant d’ajouter que l’édition 2021 de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles se veut une campagne d’engagement.  

Le représentant de la Délégation de l’Union européenne (UE) au Mali a précisé que la violence faite aux femmes et aux filles est un défi global qui requiert une réponse globale. « Et c’est donc la raison pour laquelle l’Union Européenne UE s’est associée avec les Nations-Unies pour lancer ensemble en 2018 le programme Spotlight Initiative. L’UE apporte un montant sans précédent de 500 millions d’Euros (environ 330 milliards de FCFA), dont la moitié en Afrique, pour l’élimination de toutes les formes de violences à l’égard des femmes et des filles dans le cadre de cet ambitieux programme. Le respect des droits humains et l’égalité entre les hommes et les femmes se trouvent au cœur des valeurs et des politiques de l’UE et de ses États membres et font également partie de ses priorités d’action extérieure, y compris dans le cadre de sa coopération au développement », a-t-il déclaré.  

Un nouveau centre de prise en charge holistique à Kangaba

 Après la cérémonie de lancement de la campagne, le ministre de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la famille, Mme Wadidié Founé Coulibaly s’est rendue au nouveau centre de prise en charge holistique, inauguré récemment grâce au soutien du programme Spotlight Initiative. Ce centre est un parmi dix centres disponibles depuis quelque mois à travers le même programme. Ils renforcent l’offre des services disponibles aux victimes de VBG.

Mahamadou TRAORE  

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