La Fédération malienne des associations de tradithérapeutes (Fémath) est décriée par beaucoup de tradithérapeutes qui ne se reconnaissent pas dans cette faîtière. Dotée en siège pour la valorisation de la médecine traditionnelle au Mali, la Fémath n’est plus aujourd’hui que l’ombre d’elle-même.
Et pourtant, les responsables de cette Fédération ne cessent de se glorifier comme les vrais tradithérapeutes au Mali. Mais la réalité en est autre. En effet, selon une indiscrétion, cette Fédération ne fait rien allant dans le sens de l’amélioration des médicaments traditionnels pouvant faire la fierté des tradithérapeutes maliens. Après un tour au siège de la Fémath, le constat est amer. C’est la désolation. Les locaux sont transformés en dortoir où le président passe la journée à dormir. Dans cette grande bâtisse située à Médina-Coura, il n’y a point de tradithérapeute, ni de personnel encore moins de médicaments à vendre aux malades. Beaucoup de tradithérapeutes se plaignent de cette « Faîtière des tradithérapeutes » qui n’a rien fait de potable depuis l’élection de Mohamed Fall en 2004 à sa tête. « Depuis que Mohamed Fall a été élu, la Fémath est devenue l’ombre d’elle-même. Rien ne bouge. Protégé et à la solde de Pr. Rokia Sanogo (cheffe du département de la médecine traditionnelle de l’INSP), Mohamed Fall se cramponne à son fauteuil et ne veut pas entendre de renouvellement de bureau ».
Selon notre interlocuteur, Mohamed Fall et sa marraine ne font que dilapider les financements et les subventions accordées à la Fédération. « De 2004 à aujourd’hui, la Fémath n’a tenu qu’une assemblée générale en 2008. Au cours de cette assemblée, il avait été recommandé, entre autres, l’élaboration d’un manuel de procédure administrative et financière ; la construction des centres de soins de médecine traditionnelle et des bosquets de plantes médicinales pour les associations ; le renforcement de l’unité et la solidarité au sein des associations. Aucune de ces activités n’a été réalisée malgré la signature avec le ministère de la Santé d’un protocole d’entente 2006-2010 et l’inscription des activités de la Fémath dans le programme de développement sanitaire et social », témoigne un tradithérapeute remonté contre Mohamed Fall. Il ajoute que la Fémath ne se résume qu’à Mohamed Fall et son secrétaire général Toumani Sangaré. « Tant que Rokia Sanogo restera à la tête du département de la médecine traditionnelle, il sera difficile de faire évoluer la pharmacopée au Mali. Car la réussite de la collaboration entre des tradipraticiens de santé et des chercheurs dans les projets de recherche sont remises en cause. Avec cette situation, rien de solide ne pourra être réalisé en matière de médecine traditionnelle », argumente-t-il.
D’après notre source, il urge que les autorités s’impliquent dans le rassemblement et la bonne collaboration entre les tradithérapeutes au Mali.
Siaka Doumbia