DOLEANCES CONCERNANT ECOBANK, LES SECTEURS DE LA PHARMACIE INDUSTRIELLE ET DES HYDROCARBURES…: Le Synabef se fâche et menace

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Le Syndicat national des banques, assurances, établissements financiers, micro-finances et commerces du Mali (Synabef) était en Assemblée générale extraordinaire, le mardi 21 septembre 2021 à la Bourse du travail pour dénoncer, entre autres, les mauvais traitements des pompistes des stations d’hydrocarbure des multinationales et d’autres stations, en plus d’exiger le retour des 70 travailleurs d’Ecobank remerciés abusivement et aussi la relecture de la Convention des industries pharmaceutiques.

elon le principal conférencier, Hamadoun Bah (secrétaire général du Bureau exécutif national du Synabef), l’Assemblée générale extraordinaire avait pour objectif d’informer ses camarades des difficultés auxquelles les travailleurs des banques, assurances, établissements financiers, micro-finances et commerces du Mali sont confrontées, des difficultés imposées par leurs partenaires.

« Nos partenaires ont choisi la voie de la défiance, de l’adversité, de l’égo et de l’inimitié en lieu et place d’un dialogue franc, gage d’un partenariat fécond.  Nous sommes des syndicalistes en votre mission, jamais nous ne courberons l’échine face à l’injustice, face à vos droits piétinés. Camarades, Un Homme meurt, quand il refuse de défendre ce qui est juste.  Un Homme meurt lorsqu’il refuse de se battre pour la justice. Un Homme meurt lorsqu’il refuse de prendre position pour ce qui est vrai.  Nous avons choisi comme, dans un serment que chacun en son fond intérieur a pris devant Dieu, de nous engager pour la défense des droits des travailleurs et des entreprises.  Ce sacerdoce nous a unis dans la confiance mutuelle que nous nous faisons. Oui camarade, notre force c’est la confiance entre nous, notre force c’est la confiance que vous placez en nous.  Notre force camarades, c’est, qu’aucun de nous n’hésite à s’engager, jusqu’au sacrifice ultime, quand il s’agit de défendre les causes justes.  Chers camarades, les travailleurs meurtris nous attendent et les chantiers sont grands », a-t-il fait savoir.

Le Bureau exécutif national du Synabef dénonce le mauvais traitement des pompistes des stations d’hydrocarbure des multinationales

Comme difficultés de ses camarades, il a évoqué les difficiles conditions de travail et de vie des pompistes des stations d’hydrocarbure des multinationales et d’autres stations nous attendent. A ses dires, ces multinationales utilisent les pompistes en violation flagrante du Code du travail, de la Convention des entreprises pétrolières de 2010, des lois et règlements du Mali.  « Figurez-vous, camarades, ces chefs de familles sont payés, notamment à Shell et par endroit en dessous du Smig (un vrai sacrilège). Les pompistes n’ont, pour la plupart,  pas de congés. Ils travaillent à des heures impossibles et sans heures supplémentaires, beaucoup d’entre eux n’ont même pas de contrats de travail, pas de bulletins de salaire en bonne et due forme.  Bref, ils sont répudiés pour un oui ou pour un non. Ils n’ont pas le droit à se syndiquer.  Pourtant, ces multinationales brassent des milliards. Nous disons, camarades, que nous refusons d’assister à cette déshumanisation du capital. Les prestataires de service ou encore appelés intérimaires, ces gens, camarades, nul besoin de décrire leurs situations. Nous vivons avec eux, ce sont nos collègues et nos amis, nos camarades de classe et parmi les meilleurs à l’école.  Camarades, nous ne pouvons pas nous assoir et regarder cette injustice continuer à prospérer sous notre regard coupable. » dénonce-t-il.

Mais alors, qu’envisage le Syndicat après constat de la situation ? « Nous refusons, camarades, d’être complices par notre silence de cette injustice flagrante.  Ils sont parmi nous, à diplôme égal, à compétence et expérience égales, mais sont confiés à des bureaux de placement créés souvent par des dirigeants de nos entreprises et payés au tiers, voire au quart où au dixième du salaire de leurs homologues. Ils ne bénéficient d’aucun avantage du service pendant des années et n’avancent jamais. Ils sont nombreux à participer à la formation des stagiaires bien recommandés et qui finissent par être embauchés avec des contrats CDI sans que cela ne gêne personne.  Camarades, le Bureau exécutif national du Synabef a pris la résolution ferme d’y mettre fin, pour notre conscience, pour notre bien et pour le bien de nos entreprises. Nous refusons, camarades, de nous assoir et observer sans rien faire et nous sommes accompagnés en cela par notre centrale syndicale, l’Untm », a-t-il déploré. Dans sa lancée, Hamadoun Bah, secrétaire général du Bureau exécutif national du Synabef, a salué, respectivement, la Direction de la Bms-sa qui a régularisé 100 prestataires en une journée, la Direction de Laborex qui a régularisé tous les prestataires et certaines entreprises qui ont entamé le processus au nom de la justesse du combat.  Il a appelé ses camarades à combattre dans les entreprises les cas d’abus, de violations des droits des travailleurs, des cas d’injustice criards, notamment à Ecobank.

Le Synabef exige le retour sans délai des 70 travailleurs d’Ecobank

Pour le cas des travailleurs d’Ecobank, il a rappelé les départs précipités des 45 travailleurs de cette banque à la veille de la fête de Tabaski.  Ce jour, a-t-il dit, « nous avons été nombreux à passer une mauvaise fête.  Initialement, il s’agissait des volontaires dont les termes ont été bien négociés par nos camarades du comité d’Ecobank.  Sur plus de 70 volontaires, la Direction a délibérément choisi parmi les volontaires, des non volontaires, qu’on a menacé de signer le départ ou d’être licenciés pour ne bénéficier uniquement que des droits.  Les arguments avancés par Ecobank, tenez-vous bien, sont des raisons économiques et de Covid-19.  Pas besoin de commenter les deux arguments d’autant qu’Ecobank a fait et continue de faire des résultats chiffrés à des milliards. Cette affaire est également entachée de plusieurs irrégularités. En effet, dans la précipitation, la Direction n’a pas approché l’Inspection du travail et n’a pas attendu l’homologation. Ecobank a également procédé à des recrutements après ces départs sans respecter les principes de recrutements après une restructuration pour raison économique. C’est pourquoi, le Synabef exige le retour sans délai de tous les camarades forcés à partir sous la menace, revendique le non-paiement de tous les reliquats d’engagements auprès de la Banque, la ristourne des ITS et TAF perçus sur les indemnités de départ conformément à l’accompagnement consenti par l’État pour raison de Covid-19 à l’époque ».

Le Synabef exige la révision de la Convention collective des entreprises d’hydrocarbures, de Commerce, des Industries pharmaceutiques

Le syndicat a exigé la relecture des Conventions collectives des entreprises d’hydrocarbures qui date de 2010 et qui n’est pas encore appliquée. Et le Synabef veillera à la bonne application de cette Convention et à sa relecture dans les meilleurs délais.  Il a aussi exigé la relecture, entre autres, de la Convention collective des Micro-finances (SFD) dont le projet, finalisé et soumis au Patronat, attend toujours la convocation de la commission pour procéder à sa relecture ; la révision de cette convention avec une convocation courant octobre au plus tard des membres de la Commission ; la Convention de Commerce qui date de depuis 1956 dans le Soudan. 

 » Nous exigeons la relecture de cette convention courant 2021 pour une application en janvier 2022 « , a-t-il exigé. Le syndicat a exigé la relecture de la Convention des Industries pharmaceutiques dont le projet est sur le point d’être finalisé et relue courant 2021, pour une application en janvier 2022. « Camarades, nous ne serons pas indifférents face à ces injustices, nous allons nous mobiliser, unis comme un seul homme pour mettre fin à ces pratiques malsaines qui pourrissent le climat social dans notre secteur.  Ensemble sous sommes forts, Unis nous vaincrons ! », a-t-il conclu.                                   Siaka DOUMBIA

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