Suite à la convocation de deux agents du centre III des impôts du district de Bamako au Pôle économique et financier par un opérateur économique de la place, les agents des impôts, sur l’ensemble du territoire national, étaient en arrêt de travail le lundi dernier. Ce qui aurait occasionné plusieurs milliards de pertes au trésor public.
e quoi s’agit-il ? Selon nos informations, un grand opérateur économique de la place du nom de Modibo Yarnangoré aurait été redressé par les services des fiscs du Centre III des impôts, à plus d’une centaine de millions de FCFA. Un redressement que l’opérateur économique ne voulait pas entendre, affirmant n’avoir pas fait d’importation à cette période.Mais les agents des impôts, selon nos sources, sont restés campés sur leur position. Ce, en se fondant sur le numéro du fisc qui a servi de mener l’opération et qui appartiendrait au nommé Yarnangoré. Ainsi, il nous revient que pour laver son honneur, l’opérateur économique en question a porté plainte devant le pôle économique et financier de la commune III contre les deux agents, toutes des femmes. Il s’agit de l’épouse d’un gouverneur et de la femme d’un haut cadre des impôts. Cette convocation, faut-il le rappeler, a provoqué l’ire du syndicat des impôts qui pense qu’avec de telles pratiques, ils seront désormais menacés dans l’exercice de leurs fonctions.
« Si à chaque redressement, les opérateurs économiques convoquent nos collègues devant les juridictions, on ne va pas s’en sortir. Ces deux dames ont agi conformément aux textes en vigueur. Elles ont constaté des anormalités et ont appliqué les pénalités », nous a confiés un responsable syndical. D’ailleurs, pour les syndicalistes, dans de pareilles situations, même s’il y a faute, la convocation doit être envoyée au Ministère de l’Economie et des Finances ou au service en charge du contentieux au niveau de la Direction Générale des Impôts. C’est pourquoi, le syndicat a estimé que leurs collègues ont été victimes plutôt d’acharnement. Ainsi, en plus de la journée du lundi, les travailleurs avaient projeté de faire des mouvements le mardi dernier. Mais, un compromis entre les parties a été trouvé et le syndicat a levé son mot d’ordre de grève. En clair, pour un fiscaliste, cette cessation de travail pour les impôts, surtout durant la journée du 14 du mois, qui coïncide avec la fin de l’une des dates des déclarations mensuelles, a engendré une énorme perte pour le trésor public qui peut être estimé à plusieurs milliards de FCFA.
Kassoum THERA